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France-Belgique à Chambéry... est-ce bien raisonnable ?

Euro

mardi 27 octobre 2020 - © Yves Michel

 3 min 18 de lecture

Depuis mars dernier (arrêt de toutes compétitions chez nos voisins) et jusqu'à la mi-novembre, la quasi totalité des joueurs belges engagés en "Beneleague" n'aura pas disputé le moindre match officiel. Ceci a des répercussions évidentes sur la sélection qui s'apprête en trois jours à affronter la France et la Serbie en matches de qualification pour l'Euro 2022.



On peut légitimement se poser la question sur l'opportunité de faire jouer un match entre deux nations qui ne partiront pas avec les mêmes atouts. En Belgique, pays européen qui compte désormais le plus haut taux de contamination au coronavirus par rapport à sa population (sources : Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) la "Beneleague" le championnat de handball qui rassemble 12 clubs  (6 Belges, 6 Néerlandais) devait reprendre le 10 octobre dernier après avoir stoppé la saison précédente le 21 mars. Face à la propagation de la pandémie, la compétition a été suspendue à l'issue de la 1ère journée alors qu'à peine deux rencontres aient eu lieu. Une reprise est envisagée dans le meilleur des cas, le 15 novembre prochain.

Ces décisions font suite aux restrictions prises par les autorités belges et néerlandaises. En Belgique, les sports de contact en salle dont le handball sont interdits aux plus de 12 ans.

Il y a quelques jours, Arnaud Calbry le sélectionneur belge bien connu pour être aussi l'entraîneur adjoint de Dunkerque a dévoilé une liste de 18 joueurs appelés à être alignés lors de la double confrontation de qualification à l'Euro 2022, contre la France le 5 novembre au Phare à Chambéry et contre la Serbie, deux jours plus tard à Hasselt en Belgique.

Si cette sélection comporte des éléments évoluant à l'étranger comme le gardien de Toulouse Jef Lettens (notre photo de tête), le pivot d'Ivry Simon Ooms le demi-centre de Saran, Tom Robyns ou l'arrière gaucher de Libourne Julien Cadel (N2), la grande majorité, (doux euphémisme puisque cela concerne 13 joueurs au total) fréquente la "Beneleague" !

Les "Red Wolves" déjà privés de leur emblématique meneur Arber Qérimi (indisponible en raison de son activité professionnelle) vont se présenter fortement amoindris par un manque évident de compétition. La Fédération Royale Belge a indiqué avoir informé l'EHF des décisions prises par le gouvernement. La Fédération Européenne a déclaré en avoir pris note sans plus de précisions.

Il serait totalement inconséquent qu'une rencontre qualificative à un championnat d'Europe puisse se dérouler dans de telles conditions. A Chambéry, Paris ou Tombouctou !



Trois questions à Arnaud CALBRY, sélectionneur de la Belgique

Arnaud, quelle approche faut-il avoir de la situation ?
Depuis environ une semaine, avec ma Fédération et après en avoir discuté avec mes homologues français (Guillaume Gille) et serbe (Toni Gerona), on avait anticipé toutes les mesures sanitaires à mettre en place, toutefois, sur le plan sportif, il apparaît que ce serait de l'inconscience de lâcher sur le terrain, des joueurs dont la grande majorité ne s'entraîne pas depuis plus d'un mois.

Le plus ahurissant, c'est le mutisme de l'EHF...
Je ne veux pas m'exprimer sur ce point. La Fédération Belge n'a en tout cas aucune réponse de l'instance européenne. Toutefois, je me vois mal imposer à mes joueurs de venir. Je rappelle que sur les 18 retenus, seuls les trois qui jouent en Starligue (Lettens, Ooms) et Proligue (Robyns) sont professionnels. En plus, ce n'est pas une rencontre anodine. Pour le 2ème match, c'est encore plus complexe. Les Serbes ne pourraient même pas entrer sur le territoire (sinon observer une quarantaine très contraignante).

Tu estimes que la Belgique n'est pas en mesure d'honorer ces deux confrontations...
Le dernier rassemblement concernant la sélection date de novembre 2019. Je ne vois pas où est l'équité sportive ! C'est aussi à l'EHF à se positionner. Unilatéralement, on ne peut pas décider de ne pas jouer car on s'exposerait à de lourdes sanctions.

France-Belgique à Chambéry... est-ce bien raisonnable ? 

Euro

mardi 27 octobre 2020 - © Yves Michel

 3 min 18 de lecture

Depuis mars dernier (arrêt de toutes compétitions chez nos voisins) et jusqu'à la mi-novembre, la quasi totalité des joueurs belges engagés en "Beneleague" n'aura pas disputé le moindre match officiel. Ceci a des répercussions évidentes sur la sélection qui s'apprête en trois jours à affronter la France et la Serbie en matches de qualification pour l'Euro 2022.



On peut légitimement se poser la question sur l'opportunité de faire jouer un match entre deux nations qui ne partiront pas avec les mêmes atouts. En Belgique, pays européen qui compte désormais le plus haut taux de contamination au coronavirus par rapport à sa population (sources : Centre européen de prévention et de contrôle des maladies) la "Beneleague" le championnat de handball qui rassemble 12 clubs  (6 Belges, 6 Néerlandais) devait reprendre le 10 octobre dernier après avoir stoppé la saison précédente le 21 mars. Face à la propagation de la pandémie, la compétition a été suspendue à l'issue de la 1ère journée alors qu'à peine deux rencontres aient eu lieu. Une reprise est envisagée dans le meilleur des cas, le 15 novembre prochain.

Ces décisions font suite aux restrictions prises par les autorités belges et néerlandaises. En Belgique, les sports de contact en salle dont le handball sont interdits aux plus de 12 ans.

Il y a quelques jours, Arnaud Calbry le sélectionneur belge bien connu pour être aussi l'entraîneur adjoint de Dunkerque a dévoilé une liste de 18 joueurs appelés à être alignés lors de la double confrontation de qualification à l'Euro 2022, contre la France le 5 novembre au Phare à Chambéry et contre la Serbie, deux jours plus tard à Hasselt en Belgique.

Si cette sélection comporte des éléments évoluant à l'étranger comme le gardien de Toulouse Jef Lettens (notre photo de tête), le pivot d'Ivry Simon Ooms le demi-centre de Saran, Tom Robyns ou l'arrière gaucher de Libourne Julien Cadel (N2), la grande majorité, (doux euphémisme puisque cela concerne 13 joueurs au total) fréquente la "Beneleague" !

Les "Red Wolves" déjà privés de leur emblématique meneur Arber Qérimi (indisponible en raison de son activité professionnelle) vont se présenter fortement amoindris par un manque évident de compétition. La Fédération Royale Belge a indiqué avoir informé l'EHF des décisions prises par le gouvernement. La Fédération Européenne a déclaré en avoir pris note sans plus de précisions.

Il serait totalement inconséquent qu'une rencontre qualificative à un championnat d'Europe puisse se dérouler dans de telles conditions. A Chambéry, Paris ou Tombouctou !



Trois questions à Arnaud CALBRY, sélectionneur de la Belgique

Arnaud, quelle approche faut-il avoir de la situation ?
Depuis environ une semaine, avec ma Fédération et après en avoir discuté avec mes homologues français (Guillaume Gille) et serbe (Toni Gerona), on avait anticipé toutes les mesures sanitaires à mettre en place, toutefois, sur le plan sportif, il apparaît que ce serait de l'inconscience de lâcher sur le terrain, des joueurs dont la grande majorité ne s'entraîne pas depuis plus d'un mois.

Le plus ahurissant, c'est le mutisme de l'EHF...
Je ne veux pas m'exprimer sur ce point. La Fédération Belge n'a en tout cas aucune réponse de l'instance européenne. Toutefois, je me vois mal imposer à mes joueurs de venir. Je rappelle que sur les 18 retenus, seuls les trois qui jouent en Starligue (Lettens, Ooms) et Proligue (Robyns) sont professionnels. En plus, ce n'est pas une rencontre anodine. Pour le 2ème match, c'est encore plus complexe. Les Serbes ne pourraient même pas entrer sur le territoire (sinon observer une quarantaine très contraignante).

Tu estimes que la Belgique n'est pas en mesure d'honorer ces deux confrontations...
Le dernier rassemblement concernant la sélection date de novembre 2019. Je ne vois pas où est l'équité sportive ! C'est aussi à l'EHF à se positionner. Unilatéralement, on ne peut pas décider de ne pas jouer car on s'exposerait à de lourdes sanctions.

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