En deux week-ends, la collection automne-hiver de victoires du Brest Bretagne HB s'est démodée. Six jours après la désillusion encore fumante du barrage retour de Ligue des Champions (26-31 contre Ferencvaros, 28-30 à l'aller), leur premier revers depuis 21 rencontres domestiques et continentales, les joueuses de Pablo Morel ont de nouveau déjoué dans leur Arena. Recalées en demi-finale d'une Coupe de France plus remportée depuis 2021. Balayées par des Messines venues prendre date pour le mois de mai, plutôt deux fois qu'une. D'abord pour le samedi 18, jour de la première finale disputée dans la nouvelle Arena du XVIIIème, Porte de la Chapelle. Et pour le mercredi 8, quand Emma Jacques et ses copines reviendront dans le Finistère pour le match retour de LBE, probablement décisif dans l'attribution du titre.
Habituelle doublure de Louise Burgaard au poste d'arrière droit, la gauchère internationale a tenu le premier rôle un soir où la Danoise était laissée sur le banc par Emmanuel Mayonnade. Sept buts en huit tirs, dont deux dans une entame qui a conditionné tout le reste. Idyllique pour les visiteuses, cataclysmique pour les Bretonnes, le quart d'heure initial a vu Metz marquer à six mètres comme qui rigole, mener 0-3 (3ème), 1-9 (8ème), puis 4-14 (15ème). Avec autant de largesses défensives, de duels perdus contre Hatadou Sako (11 arrêts), ce BBH n'était pas en mesure de combler son déficit. Malgré une stabilisation en fin de première période (15-23) et un certain rééquilibrage en seconde (22-28 à la 42ème, 27-31 à la 53ème), entrepris par Coatanéa en montée de balle, Faure et Maslova de loin.
Dijon qualifié à Nantes : « une surprise et une perf »
En contrôle, en maîtrise quand l'écart refluait, les quart-de-finalistes de C1 se sont vengées de la défaite à domicile infligée par Brest en championnat, mi-janvier (22-23). Elles briguent désormais une douzième Coupe de France, la troisième d'affilée, ce que seul Besançon a réussi au tout début du siècle (2001, 02, 03). Entre Metz et la conservation de son bien, il n'y a plus que Dijon. Le huitième de LBE s'est lui aussi qualifié en déplacement, en l'occurrence à Nantes, troisième de l'élite (22-27). « C'est une surprise et une performance, réagit Claire Vautier, l'arrière gauche de la JDA (4/6). On a maîtrisé le match pendant 60 minutes. Ces derniers temps, on tenait 45 minutes. Contre Brest (défaite 37-30 mercredi passé) et Metz (31-34, le 13 mars), on n'était pas loin à chaque fois. Là, c'est abouti. » Plus, assurément, que lors des deux duels perdus en championnat face aux Neptunes (22-36 ; 32-27).
Le statut d'outsider, le contexte du match sec, a favorisé une prestation d'ensemble cohérente, solide. « On a joué libérées, sans pression. On s'est toutes fait confiance, on avait plus de rush que Nantes dans l'état d'esprit. » L'ensemble bourguignon a mieux terminé la première mi-temps que les Ligériennes (10-10 à la 25ème, 11-15 à la pause), gardé les devants toute la demi-heure suivante. Il a été aidé en cela par le combiné nordique Stine Lonborg / Celine Sivertsen (7 buts chacune).
Onze ans après la finale perdue par le CDB de Béatrice Edwige à Bercy, avec Christophe Maréchal sur le banc (37-29), Dijon en rejouera une contre les recordwomen messines. « Ce sera du bonus pour nous », estime Claire Vautier, pour pimenter la fin d'un exercice émaillé d'un changement d'entraîneur (Christophe Mazel écarté, Anthony Favier promu). « On aura des matches importants en championnat juste avant (Saint-Amand et Paris à domicile, Mérignac et Nice à l'extérieur). On travaillera match après match, peu importe l'adversaire. »