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Karichma Ekoh et Fleury encore vernis à Besançon ?

Coupe de France

mardi 12 avril 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 24 de lecture

Cette saison, les Loirétaines ont gagné plus de matches en coupe qu'en championnat. La polyvalence extrême de l'arrière franco-camerounaise, qui démarre en parallèle une vie d'entrepreneuse, pourrait les emmener en finale à Bercy, si elles venaient à battre l'ESBF une deuxième fois en trois mois, demain soir.

Définir Karichma Ekoh en trois adjectifs ? Facile, surtout quand la réponse émane de l'intéressée herself. « Touche-à-tout, hyper curieuse, extravertie », envoie spontanément la Fleuryssoise. Son amie Méline Nocandy (elles ont été championnes d'Europe juniors à l'été 2017) pourra confirmer.


« Inclassable » était aussi accepté. Sur un terrain s'entend. Cataloguée arrière gauche, la joueuse de 24 ans peut en effet passer le plus clair d'une rencontre sur le poste 2 opposé sans ciller. Ou se positionner dans le secteur central, au gré des circonstances. « Tant que je joue au handball, que je prends du plaisir, le poste n'a pas d'importance. Comme défendre en poste 2 ou en poste 3. Même si on me met à l'aile, gardienne, j'y vais ! », s'exclame-t-elle.


Jouer partout, l'ancienne d'Aulnay le démontre aussi par son itinéraire de carrière. Plutôt tortueux depuis sa rupture avec Nantes, en novembre 2019. Elle n'est restée que deux mois à Besançon début 2020 (jusqu'au déclenchement de la crise sanitaire), a rebondi à Celles-sur-Belle « où j'ai eu la chance de finir MVP et championne de France » de D2 en 2020-21, commencé la saison en cours à Saint-Maur (toujours dans l'antichambre) puis retrouvé l'élite à Fleury. « Je suis rentrée à Paris pour des raisons familiales. Malheureusement, ma présence n'a pas arrangé les choses. En plus, le projet de Saint-Maur, qui était excellent, n'était pas mon projet personnel. Du coup, on a pu trouver un juste milieu, et une entente avec Fleury, qui a pu me récupérer. »

 

Depuis novembre, le FLHB profite d'une certaine idée de la polyvalence, d'une science infuse du un contre un. « Le duel, c'est un de mes points forts, aussi bien à droite qu'à gauche », acquiesce Karichma Ekoh. Mercredi dernier en championnat, ses perforations, ses appuis ont posé quelques soucis à la défense messine, qui avait déjà encaissé dix de ses œuvres à l'aller. De la sorte, les Loirétaines ont plus ou moins fait illusion une grosse mi-temps, avant de subir les foudres – et les contre-attaques – du demi-finaliste de la Ligue des Champions (40-29).

 

Rivales pour le titre il y a six ans, les deux formations sont aujourd'hui aux antipodes du classement. Fleury-les-Aubrais, vice-champion de la longévité en LFH (dix-neuf saisons consécutives depuis 2003) derrière... Metz, court un grand danger de relégation. Lanterne rouge (ou rose, pour le coup) avec une victoire en vingt-et-un matches, cinq points de retard sur l'avant-dernier (Celles). « C'est compliqué, mais pas impossible », croit la Séquano-Dionysienne, deuxième meilleure buteuse de sa formation (67 en 15 rencontres, 4,5 de moyenne) juste derrière Eyatne Rizo Gomez. Je vais me démener, tout faire pour sauver l'équipe et rester en D1 l'année prochaine. »

 

« On s'est complètement trompées de projet, prolonge la numéro 93 (choisi par fierté départementale). Parce qu'en Coupe de France, on est pas mal, avec des victoires, contrairement au championnat. » La plus récente, la plus retentissante, c'était en quart de finale à Paris 92 (29-29, 4-5 aux jets de 7 m). Une surprise pouvant en cacher une autre, celle qui avait marqué le penalty de la qualification le mois dernier est partante pour refaire le coup à Besançon (quatrième de l'élite), ce mercredi. Là où Fleury-les-Aubrais a signé sa seule victoire en LBE, à ce jour (21-25, le 12 janvier), et trois jours seulement après un match retour bien moins faste à Orléans (28-38, 6/9 pour Ekoh). « Une demi-finale, ça se gagne, comme tous les matches. Sauf qu'on est aux portes de la finale. C'est un truc à prendre, alors pourquoi pas ! Une finale chez moi (à Paris-Bercy, le samedi 11 juin contre le vainqueur de Metz - Chambray-les-Tours), ce serait beau. Je kifferais ! »

 

L'internationale A camerounaise (vice-championne d'Afrique et Mondialiste en 2021) éprouve le même enthousiasme à l'évocation de son autre facette. Celle de la businesswoman en devenir, active sur les réseaux sociaux pour faire connaître et prospérer son affaire. « J'ai créé un institut de beauté, qui s'apelle Henna Beauty, sur Instagram. J'ai aussi une plateforme sur TikTok pour montrer mes propositions. Le but, c'est de créer un vernis naturel pour les femmes, 100 % bio. Mon institut se développe aussi dans la coiffure, pour hommes et femmes, et d'autres petits soins de beauté. Développer quelque chose en France, voire à l'international, ça me tient à cœur. »

 

Multicarte jusqu'au bout... des ongles, Karichma Ekoh se « prépare psychologiquement, petit à petit », à emprunter une troisième voie professionnelle. « Je sais qu'un autre métier m'attend derrière : l'immobilier en Afrique. Pour l'instant, je fais du handball, et c'est plus le travail de ma mère. Mais je sais qu'un jour, ce sera à moi de prendre la relève. »

Les demi-finales de la Coupe de France nationale féminine

Mercredi 13 avril, 20 heures : Besançon – Fleury-les-Aubrais ; Metz – Chambray-les-Tours.

Karichma Ekoh et Fleury encore vernis à Besançon ? 

Coupe de France

mardi 12 avril 2022 - © Laurent Hoppe

 4 min 24 de lecture

Cette saison, les Loirétaines ont gagné plus de matches en coupe qu'en championnat. La polyvalence extrême de l'arrière franco-camerounaise, qui démarre en parallèle une vie d'entrepreneuse, pourrait les emmener en finale à Bercy, si elles venaient à battre l'ESBF une deuxième fois en trois mois, demain soir.

Définir Karichma Ekoh en trois adjectifs ? Facile, surtout quand la réponse émane de l'intéressée herself. « Touche-à-tout, hyper curieuse, extravertie », envoie spontanément la Fleuryssoise. Son amie Méline Nocandy (elles ont été championnes d'Europe juniors à l'été 2017) pourra confirmer.


« Inclassable » était aussi accepté. Sur un terrain s'entend. Cataloguée arrière gauche, la joueuse de 24 ans peut en effet passer le plus clair d'une rencontre sur le poste 2 opposé sans ciller. Ou se positionner dans le secteur central, au gré des circonstances. « Tant que je joue au handball, que je prends du plaisir, le poste n'a pas d'importance. Comme défendre en poste 2 ou en poste 3. Même si on me met à l'aile, gardienne, j'y vais ! », s'exclame-t-elle.


Jouer partout, l'ancienne d'Aulnay le démontre aussi par son itinéraire de carrière. Plutôt tortueux depuis sa rupture avec Nantes, en novembre 2019. Elle n'est restée que deux mois à Besançon début 2020 (jusqu'au déclenchement de la crise sanitaire), a rebondi à Celles-sur-Belle « où j'ai eu la chance de finir MVP et championne de France » de D2 en 2020-21, commencé la saison en cours à Saint-Maur (toujours dans l'antichambre) puis retrouvé l'élite à Fleury. « Je suis rentrée à Paris pour des raisons familiales. Malheureusement, ma présence n'a pas arrangé les choses. En plus, le projet de Saint-Maur, qui était excellent, n'était pas mon projet personnel. Du coup, on a pu trouver un juste milieu, et une entente avec Fleury, qui a pu me récupérer. »

 

Depuis novembre, le FLHB profite d'une certaine idée de la polyvalence, d'une science infuse du un contre un. « Le duel, c'est un de mes points forts, aussi bien à droite qu'à gauche », acquiesce Karichma Ekoh. Mercredi dernier en championnat, ses perforations, ses appuis ont posé quelques soucis à la défense messine, qui avait déjà encaissé dix de ses œuvres à l'aller. De la sorte, les Loirétaines ont plus ou moins fait illusion une grosse mi-temps, avant de subir les foudres – et les contre-attaques – du demi-finaliste de la Ligue des Champions (40-29).

 

Rivales pour le titre il y a six ans, les deux formations sont aujourd'hui aux antipodes du classement. Fleury-les-Aubrais, vice-champion de la longévité en LFH (dix-neuf saisons consécutives depuis 2003) derrière... Metz, court un grand danger de relégation. Lanterne rouge (ou rose, pour le coup) avec une victoire en vingt-et-un matches, cinq points de retard sur l'avant-dernier (Celles). « C'est compliqué, mais pas impossible », croit la Séquano-Dionysienne, deuxième meilleure buteuse de sa formation (67 en 15 rencontres, 4,5 de moyenne) juste derrière Eyatne Rizo Gomez. Je vais me démener, tout faire pour sauver l'équipe et rester en D1 l'année prochaine. »

 

« On s'est complètement trompées de projet, prolonge la numéro 93 (choisi par fierté départementale). Parce qu'en Coupe de France, on est pas mal, avec des victoires, contrairement au championnat. » La plus récente, la plus retentissante, c'était en quart de finale à Paris 92 (29-29, 4-5 aux jets de 7 m). Une surprise pouvant en cacher une autre, celle qui avait marqué le penalty de la qualification le mois dernier est partante pour refaire le coup à Besançon (quatrième de l'élite), ce mercredi. Là où Fleury-les-Aubrais a signé sa seule victoire en LBE, à ce jour (21-25, le 12 janvier), et trois jours seulement après un match retour bien moins faste à Orléans (28-38, 6/9 pour Ekoh). « Une demi-finale, ça se gagne, comme tous les matches. Sauf qu'on est aux portes de la finale. C'est un truc à prendre, alors pourquoi pas ! Une finale chez moi (à Paris-Bercy, le samedi 11 juin contre le vainqueur de Metz - Chambray-les-Tours), ce serait beau. Je kifferais ! »

 

L'internationale A camerounaise (vice-championne d'Afrique et Mondialiste en 2021) éprouve le même enthousiasme à l'évocation de son autre facette. Celle de la businesswoman en devenir, active sur les réseaux sociaux pour faire connaître et prospérer son affaire. « J'ai créé un institut de beauté, qui s'apelle Henna Beauty, sur Instagram. J'ai aussi une plateforme sur TikTok pour montrer mes propositions. Le but, c'est de créer un vernis naturel pour les femmes, 100 % bio. Mon institut se développe aussi dans la coiffure, pour hommes et femmes, et d'autres petits soins de beauté. Développer quelque chose en France, voire à l'international, ça me tient à cœur. »

 

Multicarte jusqu'au bout... des ongles, Karichma Ekoh se « prépare psychologiquement, petit à petit », à emprunter une troisième voie professionnelle. « Je sais qu'un autre métier m'attend derrière : l'immobilier en Afrique. Pour l'instant, je fais du handball, et c'est plus le travail de ma mère. Mais je sais qu'un jour, ce sera à moi de prendre la relève. »

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Mercredi 13 avril, 20 heures : Besançon – Fleury-les-Aubrais ; Metz – Chambray-les-Tours.

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