Pour donner encore un plus de regrets aux Français, on pourra leur faire remarquer que si la Pologne avait été dans leur poule lors du Tour Préliminaire à la place des Féroé ou de la Suisse, ils se seraient peut-être qualifiés dans le Top 8 à la différence de buts. Comme quoi et on ne le dira jamais assez, la nouvelle formule de cet Euro concoctée par l'EHF, c'est la roulette russe qui ne fait rire personne. Il suffit de perdre une fois et tout peut s'écrouler. Bref, la déception passée, ce qui fait plaisir à voir, c'est que la bande à Michal... Baran gère cette 2ème phase avec autant de détermination et de sérieux que si elle devait se battre pour le podium. 

Le succès de 14 longueurs face à la Pologne est le 4ème d'affilée d'une formation qui n'a cessé de progresser. Et encore, que serait-il advenu des Polonais s'ils n'avaient pas bénéficié des 13 parades (dont 8 dans le 1er acte) de Nikodem Blazejewski ? Certainement une expiation encore plus cinglante. Les Français n'ont pas mis très longtemps à faire le break. Bien aidés par un Stanis Soullier toujours aussi vigilant. Le Parisien surfe sur la vague de ses deux dernières prestations. Il est en pleine confiance et donne vraiment le ton. A le côtoyer, ses partenaires ont envie de se faire plaisir (il laissera sa place à Niels Martin-Cussat-Blanc après 38 minutes et le Montpelliérain assurera la continuité). Quand ça déroule, il n'y a pas de raison de s'en priver. Le break donc, a été réalisé au quart d'heure (+3). Jusque-là, les deux formations s'étaient neutralisées en rivalisant de quelques maladresses et parfois d'un manque d'attention. Et puis la machine bleue s'est mise en route. Pierre-Alexis Favril par exemple, qui avait mal commencé par un échec à 7 mètres, n'a plus rien raté sur le 40x20. Naël Tighiouart (photo de tête) lui, avait montré le bout de son nez avec (seulement) deux réalisations à 100%. Le Chartrain affûtait tout simplement sa double lame. En seconde période, il sera tout simplement ina-rrê-table. 

Sept longueurs d'avance à la pause, les Bleuets ne pouvaient rêver mieux. Autant enfoncer le clou. Même si dans ses cages, Blazejewski était toujours présent. +11 à la 40ème, Yohann Delattre pouvait largement s'appuyer sur son banc avec ceux qu'il avait moins sollicités. Le grand espace face à une formation polonaise qui laissait des brèches et qui allait vite abdiquer, offrait des opportunités. Naël Tighiouart n'avait pas l'intention de lâcher le moindre ballon. Il sera métronomique et conquérant. Et comme un symbole, pour clôturer le crédit tricolore, c'est lui qui inscrira son 12ème et ultime but à 30 secondes du terme (27-41).

Jour de repos ce mercredi pour les équipes de cet Euro. Jeudi, la France sera au révélateur de la Macédoine du nord qui comme elle, a battu la Roumanie et la Pologne. En jeu, la 1ère place du groupe intermédiaire. Les deux formations ont d'ores et déjà assuré leur billet pour participer dans un an, au Mondial U21 en Pologne. 

Une remarque au passage, ce mardi, l'Espagne championne d'Europe et du Monde U19, bourreau des Bleuets en début de Tour Préliminaire, s'est inclinée face au Portugal  (37-38).