Si avec les précautions sanitaires d’usage, toutes les épreuves internationales auxquelles participaient les équipes de France "A" ont pu avoir lieu, la pandémie de la Covid a profondément bouleversé les calendriers de la filière jeune. Chez les garçons, depuis 2019 et le Mondial en Espagne pour les U21 et en Macédoine pour les U19, rien n’a été organisé. A une exception près, l’été dernier, l’EHF est parvenue à mettre sur pied un Euro réservé à la génération 2002-2003. Ces mêmes joueurs qui en septembre, ont basculé dans la catégorie supérieure encadrée par Yohann Delattre. « Même si cette génération a connu la mécanique d’une compétition, le groupe qui y a participé, était issu d’une année tronquée en termes d’évaluation. C’est la raison pour laquelle en novembre, nous avions opté pour un large tour d’horizon en réunissant 30 joueurs à la Maison du handball. » Le Nordiste, entraîneur national de cette catégorie depuis 2013 savait que rien ne serait facile. D’autant qu’il sortait de deux saisons totalement blanches où la génération 2000-2001 n’a pas été en mesure de s’exprimer. « Ils ont été privés de moments importants car si à travers leurs résultats antérieurs, ce groupe paraissait d’un niveau inférieur à ses prédécesseurs, on avait le sentiment que beaucoup arrivaient à maturité, en club, ils jouaient déjà avec les pros et on aurait pu constituer un ensemble relativement solide pour aller chercher quelque chose. » La frustration passée, à la fois pour les joueurs mais également le staff, « ce qui n’est pas évident lorsqu’il n’y a pas de perspectives et que certains repères ont disparu », d’autres objectifs ont été définis. Tout en restant sur ses gardes car le virus continuait à circuler. En début d’année, il a été jugé plus prudent d’annuler tous les stages initialement programmés. « Avec les 2002-2003, on devait en effet se retrouver en janvier, il a fallu patienter. On profite de la semaine internationale de mars, espace qu’habituellement nous n’utilisions pas. Nous n’avons plus de temps à perdre, des échéances importantes arrivent, il nous faut constituer une ossature d’équipe. » Dix-huit joueurs sont donc convoqués à Pessac dès ce dimanche pour les 1ers entraînements et pour un tournoi des 3 Nations. 

« Comme le veut la tradition, il devait y avoir une 4ème nation avec la France, l’Espagne et le Portugal mais l’Allemagne n’a pas pu se rendre disponible. Au lieu d’avoir trois matches en trois jours, chaque sélection en aura deux (voir le programme). » Dans le groupe à la disposition de Yohann Delattre, seulement huit éléments étaient en Croatie au dernier Euro en août 2021. Et même si certains comme l’ailier Guéric Vincent ou l’arrière Lou Derisbourg sont blessés, d’ici l’Euro au Portugal, aucune porte n’est fermée. « Il y aura un autre stage dans un mois qui débouchera sur une participation au Tiby. Les ouvertures sont possibles entre les deux mais l’idéal serait de déterminer une vraie ossature d’équipe. Je ne suis pas à la recherche d’une positive attitude mais le fait de bénéficier de deux moments de travail aussi rapprochés va nous permettre d’établir un lien un peu plus fort au niveau de la cohésion du groupe. » Ce sera primordial avant une échéance estivale (du 7 au 17 juillet) qui ne s’annonce pas simple puisque sortie du chapeau 3, la France a hérité d’adversaires de haut niveau comme la Croatie (2ème chez elle l’an passé), la Suède (7ème) et en cas de qualification, elle devra se frotter à l’Allemagne (championne d’Europe U19).  

 Les U21 sélectionnés pour le stage à Pessac