Sous pavillon qatari, le Paris-SG lâche (un peu) plus souvent des coupes nationales que des championnats. C'était moins vrai dans les Coupes de la Ligue d'avant-Covid, dont celle de 2018, déjà à Metz. La relance de la compétition dans ces mêmes Arènes a actualisé le constat. Car la première demi-finale lorraine a accouché d'un événement à l'échelle française : Chambéry a battu le triple tenant du trophée (28-29), qui toise la Starligue du haut de ses treize succès d'affilée. C'était bien le moins pour que le Final Four lorrain fasse parler de lui, entre une demie et une finale planétaire en Espagne...
Vacillant à Nantes mardi, amoindri par l'absence de Luka Karabatic (blessé) et plusieurs cas de coronavirus (dont Kounkoud et Genty), le leader a pris une bordure derrière le premier temps mort chambérien (10-10, 20' puis 10-13, 23'). Par l'odeur du coup de maître alléchés, Nikola Portner (10 parades + un but) et les siens ont poussé l'irrévérence à mener de sept unités (14-21, 37'), un temps où Vincent Gérard, ci-devant régional de l'étape, avait déserté sa cage... Trop beau pour être vrai, a suggéré Sadou Ntanzi en rétablissant l'égalité (24-24, 50'). Trop tôt, en vrai. Dans les cinq dernières minutes, Alex Tritta (5/6), un sacré courage défensif et l'ultime renvoi d'un tir désespéré de Sole sur le gong ont concrétisé le premier succès chambérien sur le PSG depuis octobre 2014 (33-32 au Phare, en championnat).
En conférence de presse, Erick Mathé a souligné l'attitude humble de son équipe. Au faîte de sa domination sur le rectangle bleu, comme dans l'accueil du résultat. Aussi surprenante, rafraîchissante soit sa perf, le CSH n'a en effet gagné qu'un match ce samedi. Afin de s'offrir une deuxième Coupe de la Ligue près de 20 ans après en avoir inauguré le palmarès, de le mentionner sur la carrosserie du bus « Team Chambé », il faudra en gagner un second. La finale de dimanche (16 heures).
« Gagner avec le cœur et la tête », le credo partagé de David Balaguer
L'affiche aurait pu avoir un délicieux goût vintage. Celle d'un face-à-face en terrain neutre avec Montpellier, comme au bon vieux temps pré-QSI (en clair, avant 2012). Ce seront finalement des retrouvailles avec Nantes, vainqueur d'une seconde demi-finale gorgée d'indécision, huit jours à peine après la large victoire (38-29) des Ligériens en championnat.
Vainqueur aux points de la première période (12-11), le MHB (neuvième de la phase aller de LMSL) a entrevu par ses ailiers (6/7 pour Yanis Lenne, 4/6 en seconde mi-temps pour Hugo Descat), son deuxième gardien Charles Bolzinger (deux penaltys arrêtés), une éclaircie dans un ciel hexagonal maussade. Les Héraultais ont finalement pris « un gros coup sur la tête », renvoyés à leur ambivalence par un H instable (13 pertes de balle), en manque régulier de lucidité à l'instar d'Aymeric Minne, mais où les tauliers ont fini fort.
Le prénom de l'un d'eux est revenu en boucle en zone mixte : Emil (Nielsen). Le gardien danois (17 arrêts ce samedi, à 43 %) a été décisif sur la longueur, « nous fait mal à la fin sur deux tirs à 6 mètres » souffle un Yanis Lenne déconfit. Rivera, lui, l'a été durant la seconde demi-heure (le capitaine a notamment installé Nantes pour la première fois aux commandes, 12-13 à la 32'), et Kiril Lazarov pour estoquer Montpellier à 18 secondes du terme (26-27).
« Les petits détails qui n'ont pas marché à Paris ont marché » à Metz, sourit David Balaguer. Et à l'issue d'une prestation jugée « très moyenne » par le pivot Dragan Pechmalbec, voilà le H à une heure d'un premier trophée sous la direction d'Alberto Entrerrios. Mais imaginait-il partir en conquête contre Chambéry, en lieu et place de Paris ? « Ca ne change rien, assure Balaguer. On est venus pour gagner, on va essayer de le faire avec le cœur et la tête. » A armes égales avec le CSH.
Le diaporama des demi-finales par S. Pillaud - Sportissimo