Milan Milic aurait pu rapporter de Metz la boule de sapin de Noël, de la taille d'un ballon, avec laquelle il était tenté de partir s'entraîner vendredi. Mais le propriétaire, l'hôtel de centre-ville qui hébergeait le HBC Nantes ce week-end, aurait certainement mis son veto. L'arrière droit serbe s'en remettra sans peine.
Sur l'estrade mauve installée au centre des Arènes messines, lui et ses partenaires ont soulevé la deuxième Coupe de la Ligue du H, six ans et demi après celle gagnée contre Toulouse (23-20, à Rouen). Fou de joie d'offrir une qualification européenne (pour la prochaine Ligue EHF, a minima) six mois avant son déménagement pour Paris, David Balaguer a secoué énergiquement son BFF Valero Rivera, a sauté dans le dos d'Emil Nielsen, s'agrippant fermement à ses épaules. Deux bonnes heures plus tard, il a apporté le trophée à la poignée de supporters attendant ses héros à l'extérieur de l'enceinte.
Monar y a mis la manière
Une joie enfantine, puis familiale, à l'issue d'une finale maîtrisée pratiquement de bout en bout par le H. « C'était un match abouti. On a mieux joué qu'hier. On a fait le nécessaire pour faire déjouer Chambéry », commente Théo Monar. Le pivot de 20 ans, adepte des bains de foule en intérieur, s'y est collé dans le deuxième quart d'heure, compilant trois buts (un quatrième suivra en seconde période) et un penalty obtenu. Combiné à la sape de Pechmalbec et des ailiers, son investissement a favorisé les desseins du deuxième de Starligue à la trêve (6-7 à la 20ème, 10-13 à la pause). Quand les Savoyards, cinquièmes de LMSL, ont voulu remonter la pente en écartant le jeu, Balaguer et Rivera ont couvert la stratégie à la façon d'une écurie de F1 (15-20, 42ème). Concernés, concentrés jusqu'au bout, ces Nantais. Témoin le repli défensif de Balaguer, coupant Babarskas parti en contre-attaque, à une minute et demie de jubiler.
Un symbole parmi d'autres de l'impuissance chambérienne. La formation d'Erick Mathé a toujours couru derrière le score. N'a recollé qu'une fois, à la faveur de deux supériorités numériques successives (5-5, 15ème). Même si Nantes ressentait autant de fatigue, au lendemain du combat livré pour battre Montpellier (27-26), le CSH n'a pas retrouvé l'étincelle de la demi-finale ayant fait de lui premier tombeur du PSG sur une scène nationale (28-29). « Mentalement, on a peut-être puisé », concède le capitaine, Arthur Anquetil. « On a fait un match complet, mais on a manqué d'efficacité dans les shoots », pointe Iosu Goni Leoz. Les 50 % de réussite savoyards donnent raison à l'arrière ibérique. Nikola Portner, moins en veine que la veille (5 arrêts en 45 mn, à 21 %), essaie de son côté de boire un verre à moitié plein. « C'est dommage de ne pas avoir pu concrétiser, dit le Suisse. On s'est fait plaisir, on a prouvé qu'on pouvait taper une grosse équipe. Il faut être plus constant dans notre jeu, dans ce qu'on fait. »
« On voit bien pourquoi Nielsen a signé au Barça... »
Son homologue nantais ne risque pas d'être taxé d'irrégularité. Emil Nielsen part en vacances d'hiver avec des excédents en soute. En moins de 24 heures, il s'est octroyé deux trophées d'homme du match sur deux possibles. « Il est ennuyeux, euphémise Anquetil. On voit bien pourquoi il a signé à Barcelone... » Ca s'est vu à dix-neuf reprises (53 % d'arrêts), qui s'ajoutent aux treize de samedi. Le Danois a poussé le plaisir à clôturer lui-même le score de la finale (21-28), avant qu'une pluie de superlatifs ne s'abatte à nouveau sur lui. L'avantage, c'est qu'il y a moins de ménage à faire qu'avec le torrent de cotillons dorés tombé en l'honneur du H. Au fait, Milan Milic en a-t-il ramassé quelques-uns ?
CHAMBERY – NANTES : 21-28 (10-13)
Dimanche 19 décembre 2021, à Metz (Les Arènes). Arbitres : Karim et Raouf Gasmi.
Evolution du score : 1-3 (5') ; 2-4 (10') ; 4-5 (15') ; 6-7 (20') ; 9-11 (25') ; 13-16 (35') ; 15-18 (40') ; 17-21 (45') ; 19-24 (50') ; 20-25 (55').
Le diaporama du match par S. Pillaud - Sportissimo