A 26 ans, Nedim Remili fait déjà partie des anciens au sein d'une équipe parisienne qui règne en maître sur le sol national. En début de semaine, il restait encore Nantes qui pouvait ralentir la progression des hommes de Raul Gonzalez. Mardi, à un quart d'heure du terme, toute la XXL Arena a cru que l'heure "H" était arrivée. A la fin, il a fallu se rendre à l'évidence, le PSG était le plus fort. Treize victoires en autant de rendez-vous. De quoi s'offrir une avance confortable et voir venir les prochaines échéances. Immédiates avec le Final Four de la Coupe de la Ligue (voir plus bas) et ensuite, la Ligue des Champions où après des débuts chaotiques, la barre du navire amiral s'est redressée. Le gaucher parisien vit sa dernière saison dans la capitale. Avant de s'expatrier en Pologne où l'attendent de nouvelles aventures.
Si on te dit que le PSG a tué tout suspens en championnat et que le 8ème titre d’affilée n’est qu’une formalité, comment réagis-tu ?
Je suis bien-sûr fier du travail accompli en championnat. D’évidence, c’est la preuve qu’on a suivi le bon chemin et c’est une immense satisfaction. C’est vrai qu’on a beaucoup de points d’avance sur nos rivaux directs mais il ne faut pas oublier qu’il y a une 2ème partie de saison, qu’il y a des échéances avant avec notamment un Euro très exigeant. Cela peut aller très vite dans le mauvais sens. On va continuer sur notre lancée et si on assure notre titre assez tôt dans la saison, ce sera une excellente chose.
On peut comprendre ta retenue mais les écarts ont été faits…
Oui mais c’est aussi le résultat d’une certaine régularité et cela dure depuis quelques années. La saison dernière, le PSG termine avec une seule défaite face à Nantes. Je reconnais que notre avance est importante.
Il y a eu des matches références comme mardi, celui à Nantes. Qu’est-ce qui t’a plu dans ce succès ?
Avant tout, la ténacité qui a été la nôtre pendant 60 minutes. Le PSG était attendu, Nantes avait mis la barre assez haut dans une salle surchauffée. On s’est présenté avec un effectif diminué avec deux absents majeurs Kamil (Syprzak) et "Loulou" (Luka Karabatic) et quelques-uns à être dans le dur physiquement mais on a parfaitement réagi notamment lorsqu’on s’est retrouvé en difficultés à moins 3 en fin de 1ère et milieu de 2ème mi-temps. On a montré notre solidité et une belle mentalité. Cet état d’esprit, c’est je pense ce qui fait notre force actuelle. Alors c'est vrai, tout n'est pas parfait, on commet encore des erreurs en défense comme en attaque mais on ne lâche rien. La preuve contre Nantes mais aussi face à Barcelone.
A titre personnel, ton évolution est manifeste sur le poste de demi-centre…
C’est un poste où je m’épanouis et sur lequel j’ai évolué à mes débuts à Créteil. Mais c’est sûr, je n’avais pas le niveau que j’ai maintenant.
C’est surtout le staff de l’équipe de France qui t’a converti…
Peut-être aux yeux du grand public, oui ! Mais après Créteil, au PSG quand il a fallu remplacer des joueurs blessés, j’ai été utilisé sur ce poste. Raul (Gonzalez) sait tirer le meilleur de chaque joueur. Techniquement et stratégiquement, il fait partie du Top 2 mondial, j’apprends beaucoup à son contact même si au fil du temps, il m’a fallu apprivoiser ce positionnement. L’année dernière avec l’absence de Niko et avant l’arrivée de Luc (Steins), ça s’est accéléré.
La polyvalence, c’est un atout notamment en Equipe de France…
J’ai surtout la chance d’évoluer à droite, comme au centre avec des partenaires exceptionnels. C’est aussi en jouant avec eux que je progresse et aujourd’hui je me sens très à l’aise quelle que soit l’option choisie par le sélectionneur. A Paris c’est un peu différent car on n’a pas forcément besoin de moi sur ce poste. Mais à certains moments, depuis mon côté droit, je sais que j’ai besoin de me retrouver au centre et de gérer un peu tout cela.
Pour toi, c’est une 6ème saison parisienne chargée de symbole…
Ce n’est pas faux puisque je vais quitter un environnement, géographiquement parlant que je maîtrise depuis toujours. Je ne suis pas Parisien intra-muros, je suis banlieusard… Francilien et fan du PSG depuis tout petit ! (sourires) D’avoir pu intégrer l’effectif de la section handball avec tout ce qu’on a pu vivre, ce n’est pas neutre et évidemment, j’aimerai laisser ma marque dans ce club. Sans pression avec un objectif, gagner tout ce qui se présente.
Avant de partir pour la Pologne et pour Kielce…
Ce sera une autre étape. J’avais envie de sortir de mon confort, dépasser un cadre qui m’accompagne depuis 26 ans. C’est le bon moment pour prendre cette décision. Je sais parfaitement où je mets les pieds. En plus, je n’y vais pas seul (Benoit Kounkoud est également recruté) et je vais y retrouver d’autres Français (Dylan Nahi est à Kielce depuis la saison passée, Nicolas Tournat depuis 2020).
La présence du coach Talent Dujshebaev a-t-elle été déterminante ?
Oui bien-sûr. Avec le président du club, il a tenu à m’avoir dans son groupe. C’est une marque de confiance et j’en suis très fier. J’ai un fort caractère, on connait aussi Talent Dujshebaev pour cela et je sais qu’avec lui, je vais continuer à pouvoir m’émanciper, à grandir, il veut d’ailleurs m’utiliser sur les deux postes. Et c’est intéressant pour moi.
Avant, il y a donc des échéances importantes. A commencer par le Final Four de la Coupe de la Ligue.
Oui avec pour objectif de la gagner. On sait qu’on est une cible pour tous ceux qui nous rencontrent. A commencer par Chambéry qu’on va respecter. On a enchaîné les grosses rencontres, ils ont eu un peu plus de temps pour préparer cette demi-finale et de notre côté, on a aussi favorisé la récupération. On sera prêt car on a envie d’aller au bout.
Ensuite, presque pas de vacances et un 1er rassemblement dès le 26 janvier en vue de l’Euro…
Je ne vais pas me plaindre car c’est toujours un plaisir de partager ces moments-là avec ce groupe.
D’autant que la dernière compét’ officielle, c’était les J.O…
C’est vrai et la motivation est là même si disputer un Euro est ce qu’il y a de plus difficile. La France championne olympique aura une pancarte dans le dos car depuis le Japon notre statut a totalement changé. Il y a un rang à tenir avec tout le monde l’aura remarqué, une équipe relativement jeune même si on a quelques anciens, mais il y a une envie commune de rester au sommet.
Un destin croisé avec les filles qui disputent ce vendredi une demi-finale mondiale…
On ne peut qu’être fier de leur réussite et sincèrement, je les félicite. J’espère qu’elles vont continuer sur leur lancée, elles en sont capables, les prestations qu’elles ont faites sont assez impressionnantes. Je les soutiens à fond.
Le seul titre qui manque à ta carte de visite et au PSG, c’est la Ligue des Champions. Est-ce la bonne année ?
C’est tout ce qu’on espère. On a participé aux deux derniers Final Four, on sait désormais appréhender ce type d’épreuve même si la dernière marche à gravir n’est pas évidente. Cette année, on a eu quelques ratés mais je trouve qu’on s’est bien positionné dans les 1ères places. Il faut y croire et surtout garder un maximum d’atouts au moment opportun.
FF Coupe de la Ligue : Renaissance d'une épreuve
S'il est une compétition qui a directement souffert de la pandémie, c'est bien la coupe de la Ligue puisque durant les deux dernières saisons, aucune finale n'a eu lieu et donc aucun vainqueur n'a été déclaré. Ce sera donc le renouveau d'une épreuve sacrifiée et dont le précédent dénouement, en 2019, s'était soldé par le couronnement du PSG. Trois de suite depuis 2016. Le virus est donc passé par là mais le pronostic reste inchangé. Les Parisiens sont toujours favoris de l'épreuve. S'ils veulent lever une 4ème fois le trophée, dimanche en fin d'après-midi, ils devront tout d'abord écarter Chambéry en demi-finale. Les Savoyards de leur côté, n'ont vraiment rien à perdre. Ils partent en outsiders et n'ont cette saison que les compétitions domestiques à gérer. En Starligue, ils ont marqué les esprits en s'imposant à Toulouse, face à Aix ou Montpellier mais n'avaient pas les armes pour lutter contre Nantes et encore moins contre Paris. A la mi-octobre, à Coubertin, après être restés au contact pendant toute une mi-temps, ils ont été distancés par leur adversaire. Et ce, malgré la présence de Nikola Portner dans les cages, qui depuis a multiplié les performances au point de s'installer en tête des gardiens de D1 à la trève.
L'autre demi-finale opposera deux meurtris du championnat mais qui peuvent trouver dans ce carré de coupe de la Ligue, une très bonne occasion pour se relancer. Nantes a gardé des effluves de sa confrontation de mardi perdue face au PSG d'à peine un but, devant plus de 10 000 spectateurs. Jusque-là, les partenaires d'Aymeric Minne (photo ci-dessus) restaient sur une belle série de huit succès en Starligue. L'adversaire du jour, Montpellier souffre d'un dédoublement de personnalité. Capable cette saison, du pire en championnat (9ème à 13 pts du PSG et 8 de Nantes) et du meilleur en Ligue des Champions (1er de son groupe). Quel visage montrer à Metz ? Comment mettre en valeur ses qualités et laisser au vestiaire, ses défauts ? Telle sera une partie de l'équation que devront résoudre les hommes de Patrice Canayer qui fin septembre, avaient chuté à Nantes (34-28) sans ne jamais avoir pris les commandes à l'exception de l'ouverture du score. Avantage ou inconvénient, les Héraultais ont disputé leur dernier match, il y a une semaine (large succès face à Chartres de 11 buts) puisque la confrontation face à Limoges (touché par la Covid) a été repoussée début février.
Le programme dans les Arènes de Metz
Demi-finales / samedi 18 décembre à 16h00 PSG - Chambéry suivi à 18h30 de Montpellier - Nantes
Finale / dimanche 19 décembre à 16h00