Pas de surprise dans les deux derniers 8° de finales de ce samedi. La Slovénie a débordé une équipe russe toujours en mal de rythme et d’inventivité alors que l’Espagne a quand même été à deux doigts de passer à la trappe face à des Brésiliens insolents de réussite pendant 55 minutes.
L’Espagne a longtemps attenduCitée souvent comme une des principales sélections candidates au titre, l’Espagne a failli voir tout s’écrouler dès les 8° de finales. La faute à un Brésil qui n’avait pourtant pas fait trop d’étincelles à Nantes et à Paris en phase de poule. La faute aussi à une base arrière qui manque quand même sérieusement de force de frappe à mi-distance et quand on doit pendant 60 minutes aller défier les centraux adverses, cela fini par user les organismes les plus affutés. Si on y rajoute une paire de gardiens brésilien qui se partage le boulot, De Almeida dans le jeu, Ferreira sur les 7 mètres en pleine réussite, logiquement, les forces s’équilibrent et même avec un duo Langaro – De Toledo un peu dispendieux au tir, le Brésil aura mené pendant 50 minutes un bal que l’Espagne avait tout pour perdre dans le même temps. Des gardiens en difficulté, une base arrière hormis Joan Canellas qui n’arrive pas trop à s’exprimer face la défense haute brésilienne et un jeu qui n’arrive pas à surprendre les Cariocas. A 26-25 à la 53°, on ne donnait pas cher des espoirs ibères. Fabio Chiuffa venait de crucifier Rodrigo Corrales en contre -attaque et les solutions offensives étaient toujours aussi compliquée à trouver. Une exclusion de De Toledo, un bon coup de chaud d’Ales Dujshebaev un 7 mètres enfin transformé par Valero Rivera et la délivrance arrivait dans un grand soupir de soulagement. Jordi Ribera peut être fier de lui. Il a installé le Brésil dans la hiérarchie mondiale avant de redonner de la vie à cette Roja en panne depuis deux saisons. Il faudra sans doute largement élever le niveau de jeu pour passer en quart face à la Croatie ou l’Egypte, mais les phases finales sont faites pour cela.
Le diaporama du match par Patrick Davignon
Le résumé vidéo du match
La Slovénie en jouantFace à la Russie, la Slovénie a mis 30 minutes avant de régler son pas de danse pour faire valser les ours russes. Une fois la bonne carburation trouvée, le public de la toute nouvelle Halle Olympique d’Albertville s’est régalé tout au long de la seconde période. Même avec 26 ballons égarés de part et d’autre, la rencontre aura atteint un très joli niveau avec des gestes de grande classe. Côté russe, on a vu un Shishkarev encore une fois royal sur l’aile droite, un Dereven qui semble avoir oublié ses deux saisons de galère pour redevenir un arrière shooteur du top mondial et Kireev s’affirme de match en match comme un gardien capable de vous emmener une sélection loin dans les phases finales internationales. Mais malgré tout cela, il en manquait encore beaucoup pour rivaliser avec les hommes de Veselin Vujovic. Certes le coach slovène est pour le moins clivant et le nombre de talents qui refusent de venir en sélection pour cause d’incompatibilité d’humeur est énorme. Mais il en reste encore et bien suffisamment pour faire danser la balle à tous les coins du terrain. Darko Cingesar sur son aile gauche par exemple, parfait pendant de la doublette Marguc – Janc mais aussi royal en défense au poste 2 et qui vous cimente le côté gauche de la défense au point d’envoyer Shelmenko tenter de trouver fortune à l’autre bout du terrain. La cohorte de gauchers est techniquement hors normes et avec un Borut Mackovsek comme Montpellier rêvait de le voir, l’équilibre autour du duo Zarabec – Bezjak est tout trouvé. Largement suffisant pour attendre de pied ferme le vainqueur de l’Allemagne – Qatar d’aujourd’hui... Enfin un dernier mot sur un arbitrage royal au bar ! Et signé de nos jumelles préférées qui pour une première (un duo arbitral féminin dans un mondial masculin) s'imposent comme une des vraies paires capables de vous tenir un match de bout en bout avec brio. On espère vraiment les voir siffler une place 3-4 (La grande finale on préfère y voir les Bleus, qu'elles nous excusent) ce qui serait une sacrée reconnaissance dans un monde arbitral un peu trop souvent entaché de machisme rampant.
Le diaporama du match par Jean Yves LhorsLe résumé vidéo du match