Nantes est passé complètement à côté de "sa" finale Européenne... terrible constat face à un Göppingen autrement plus précis et surtout maître de ses émotions. Une troisième couronne continentale méritée pour un collectif allemand exact au rendez-vous. Dans le camp Nantais, la déception est énorme : nul doute qu'il faudra du temps pour cicatriser d'une pareille blessure.
Crispé… c’est le mot qui revenait le plus souvent dans la bouche des Nantais au sortir de la demi-finale gagnée aux forceps contre Granollers. Au coup d’envoi de la seconde finale Européenne de son histoire, le « H » aura-t-il évacué la sacro-sainte pression de l’équipe qui reçoit ? Une interrogation que la défense locale s’efforce de lever d’entrée malgré un Kneule très remuant. Enorme clameur dans les tribunes d’une Trocardière en ébullition lorsque Matias Schulz effectue son premier arrêt (2-3, 8’). A l’image du rugueux Manuel Spath, la bataille sera forcément âpre… et Goppingen promet de ne rien lâcher (5-3, 11’). Un visiteur Allemand à l’aise dans le premier quart d’heure et qui profite de la moindre occasion pour garder l’avantage au score (7-6, 17’). Côté Nantais, la défense haute n’a que peu d’impact sur Schiller et ses coéquipiers… et les parades bien senties de Schulz ne freinent pas les belles intentions Germaniques. D’où l’importance du temps mort demandé par Thierry Anti à la 21ème minute. Face à un rival très expérimenté, Nantes doit montrer plus de mobilité en attaque placée. Nicolas Claire au four et au moulin durant le premier quart d’heure, c’est au tour d’Alberto Entrerrios de donner l’impulsion… mais le vétéran Espagnol n’est malheureusement pas en jambes en première période.
Le secteur offensif Nantais manque cruellement de fluidité. Transmissions de balles hésitantes et tirs forcés en cascade, le « H » subit les montées de balles éclair des Allemands, Tim Kneule se montre irrésistible dans ce domaine (12-8, 24’). Et sans la vista d’un Matias Schulz omniprésent, l’addition à la mi-temps aurait pu être beaucoup plus lourde. Dernière parade à l’ultime seconde du premier acte, le portier Argentin empêche Goppingen de porter son avance à quatre buts (13-10, 30’)… mais il ne gomme pas les manques criants dans le jeu Ligérien. Réaction attendue au retour des vestiaires : « revenir progressivement dans le match sans s’affoler », c’est le vœu pieux d’Olivier Girault à la pause mais Nantes commet trop d’erreurs dès l’entame de la seconde mi-temps : Spath énorme au pivot, un duo d’ailiers Schiller – Halen hyper efficace… et la sanction est terrible (17-11, 33’). -6, le mental des Nantais en a pris un coup… à l’image d’un Valero Rivera en échec au penalty sur Primoz Prost.
Lauréat de la Coupe EHF en 2011 et 2012, Goppingen sait comment gérer une finale. Et sans s’affoler, la bande de Magnusson déroule proprement son jeu… Daniel Fontaine fait ainsi des misères à un Skof impuissant (21-15, 41’). Aux abords du dernier quart d’heure, le fatalisme s’immisce doucement mais sûrement dans la tête des supporters du « H » après la cinquième réalisation personnelle d’un Kneule intenable. Le regard dans le vide, Thierry Anti a beau se creuser les méninges… les solutions tactiques ne sont pas légion. Il faudrait un exploit colossal pour voir ses joueurs remonter cinq buts à treize minutes de la sirène. Mais à l’image d’un Salinas en difficulté, rien ne sourit aux Nantais ! Même la roucoulette approximative d’Anton Halen finit lentement mais sûrement dans la cage de l’infortuné Skof (26-20, 49’), preuve flagrante de la réussite totale dans le clan Allemand. Le money-time ne changera rien aux affaires Nantaises malgré une stricte tardive à la 55ème minute… Au contraire, Schiller continue son festival à l’aile (31-25, 57’) et Goppingen termine en roue libre ! Non décidemment, rien ne va chez des Nantais qui voient ce dimanche de gala... se transformer en dimanche de galère.
Commentaires d'après-match :
Nicolas Claire : « Je ne sais pas si on doit être déçus après un tel match… En première mi-temps on a pêché en attaque et en deuxième mi-temps on a pris quand même 19 buts ! Sur la 0-6 on devait prendre des shoots on ne les a pas pris mais on a essayé de les prendre en duel et ils ont été très forts sur ce plan. On a pris la foudre en bref, on n’a pas mérité de gagner aujourd’hui »
Thierry Anti : « Perdre une finale c’est extrêmement douloureux, mais il faut regarder le match, cela ne s’est pas joué à un but ou deux ! Il y a une équipe qui a été beaucoup plus forte que l’autre ! On n’avait pourtant pas mal commencé le match mais on a reculé sur les impacts physiques ! C’est une équipe qui nous a posé beaucoup de problèmes sur ce plan. Mais c’est en fin de première période que tout commence à se jouer. On aurait dû revenir aux vestiaires avec moins de 3 buts de retard, on a fait des fautes bêtes qui nous coutent très cher. Et puis la vraie faute c’est le retour des vestiaires ! On avait prévenu qu’il fallait être très solide pour la reprise car eux savent appuyer à cet instant du match. Et on a fait tout le contraire en loupant complètement notre début de seconde période. Après j’ai essayé de trouver des solutions pour tenter de revenir, mais honnêtement je ne les ai pas trouvées… Même si on a eu cette balle de -4 avec Rodrigo Salinas, à cet instant, j’y croyais encore même si je sais que ce n’était pas forcément réaliste, mais après tout était fini. Göppingen a parfaitement mené sa barque et mérite amplement sa victoire. ».
A Rezé, salle sportive de la Trocardière
Le dimanche 15 mai 2016 à 17h30
Frisch Auf Göppingen - HBC Nantes : 32 - 26 (Mi-temps : 13-10)
4.520 spectateurs
Arbitres :
MM. Bogdan-Nicolae STARK & Romeo-Mihai STEFAN (Roumanie)
Délégués :
M. Marek SZAJNA (Pologne) & Antonio GOULAO (Portugal)
Göppingen
Gardiens : Prost (9 arrêts), Tatai (5 arrêts).
Joueurs de champ : Fontaine (3/5), Berg (0/1), Schiller (7/9 dont 2/2 pen.), Pfahl (2/4), Kaufmann, Kraus (1/4), Kneule (7/8), Späth (3/5), Barud (1/2), Sesum (4/7), Kristensen, Halen (4/7), Nyokas, Lodebank.
Entraîneur : Andersson
Nantes
Gardiens : Schulz (9 arrêts), Skof (3 arrêts).
Joueurs de champ : Claire (4/9), Rivera Folch (8/10 dont 2/4 pen.), Entrerrios (0/2), Tournat (4/5), Komogorov (0/1), Salinas (3/7), Balaguer (2/2 dont 1/1 pen.), Lagarde, Gharbi (0/1), Nyateu (1/2), Ivic (2/4), Feliho (1/1), Camarero (1/3), Derot (0/3).
Entraîneur : Anti