N1M : Raphaël Tourraton, chef de file d'un Cavigal rayonnant

Nationale 1M

lundi 21 mars 2016 - © Davy Bodiguel

18 min 29 de lecture

Présentation de la 17° Journée de Nationale 1 Masculine.
Reprise en N1M après une semaine d'absence... et le moins que l'on puisse dire, c'est que le mois d'avril est chargé pour les protagonistes de l'élite amateur. Quatre duels au menu, à commencer par cette 17ème journée : en poule 2, on surveillera la réaction du leader Caen après son premier revers de la saison. En poule 3, le second Strasbourg se sait attendu à Semur. Enfin, Grenoble est en danger en visite à Montélimar... le leader Nice et son capitaine Raphaël Tourraton (ici en photo) ont un coup à jouer.

Leader du championnat de N1M, le Cavigal Nice respecte pour l’heure son tableau de match : invaincue depuis le 17 octobre dernier, la formation Azuréenne a récemment mis son rival Grenoble derrière lui et vise plus que jamais la première place de la poule 1… Objectif affiché, l’accession en Pro D2 est à l’horizon mais il reste six rencontres à négocier au mieux. Pas d’excès de confiance dans les rangs Maralpins. Et quand le pronostic d’Handzone désigne Villeurbanne comme vainqueur du dernier match, le Cavigal Nice répond sur le terrain en assommant d’entrée son adversaire. Si le début de saison Niçois semblait hésitant, les hommes d’Edu Fernandez Roura ont su enclencher la vitesse supérieure depuis fin novembre. Le mérite revient sans nul doute au cadre de travail professionnel fixé cette saison par l’ancien international Espagnol et à l’application faite sur le terrain par ses joueurs notamment sur le plan défensif, là où l'équipe pêchait cruellement. Comme un changement d’époque, Nice a pris l’accent Ibérique l'été dernier et a mis son statut amateur au placard… du moins dans les têtes. Il n’est plus l’éternel second… mais le patron du championnat apte à tenir son rang. Résultat, treize victoires en seize rencontres… et un statut de favori pleinement assumé. Dans les rangs du « Cavi », on ne peut évidemment pas passer à côté de l’incontournable capitaine Raphaël Tourraton : à 29 ans, le Drômois d’origine fait le bonheur du club Azuréen depuis trois saisons maintenant. A son actif… six saisons complètes passées en D1 avec Istres, l’expérience du pivot Niçois n’est évidemment plus à démontrer. Si les défenses adverses s’affolent en secteur central… c'est la faute de ce joueur capable d’inscrire près de sept buts de moyenne par match. Fer de lance de l’attaque Azuréenne et symbole de la réussite actuelle du « Cavi », Raphaël Tourraton revient avec nous sur le parcours du Cavigal cette saison.

Raphaël… Invaincu depuis cinq mois, le Cavigal Nice se porte bien ?
C’est sur que rester invaincu sur une longue série de matchs sans défaite, ça donne confiance. Par rapport à nos objectifs, c’est de toute façon une obligation… on a très vite compris que le championnat allait se jouer cette saison entre Grenoble et nous. Comme les Grenoblois n’ont fait quasiment aucun faux-pas, on était nous aussi dans l’obligation d’être irréprochable jusqu’à ce fameux match retour il y a deux semaines. En cours de route, ils ont la « bonne idée » de perdre à Rodez… on espérait aussi qu’ils fassent la passe de deux mais ils ont réussi à l’emporter à Nousty. J’espère simplement que l’on réussira à faire mieux qu’eux puisque Rodez et Nousty sont justement les deux gros déplacements qui s’annoncent pour nous.

Dernier match piège à Villeurbanne… mais vous avez étouffé cette équipe d’entrée ?
On n’avait pas envie de tomber dans le piège de l’équipe qui réussit son rendez-vous le match d'avant… et se prend les pieds dans le tapis le week-end d’après. Après, on sait que Villeurbanne n’est pas à sa place dans ce championnat (pénalisé par sept points de pénalité). Si cette équipe n’avait pas cet handicap, elle serait en milieu voire haut de tableau. On est resté concentré, on a aussi beaucoup travaillé la vidéo, ça nous a permis de récupérer beaucoup de ballons, de les monter. On a bénéficié aussi d’une bonne assise défensive avec Darko Cvetkovic dans la cage. En deuxième mi-temps, on a eu du mal à maintenir un tel écart, c’est souvent le cas à l’extérieur. Mais malgré leur défense étagée, on a su garder trois buts d’avance et s’imposer.

On a senti un Cavigal hésitant en début de saison… c’est dû à quoi selon toi ?
Clairement au fait que l’équipe a pas mal changé à l’intersaison. Beaucoup de départs et d’arrivées… et surtout un nouvel entraîneur. Edu est arrivé avec une nouvelle manière de fonctionner, beaucoup de convictions et un projet de jeu technique et tactique très précis. Mettre en place ce projet a demandé du temps, notamment sur le plan défensif. Il a fallu que tout le monde adhère au projet, créer aussi des relations avec des joueurs qui ne parlaient pas Français et qui ont fait de gros efforts d’intégration. On tourne autour d’un noyau de huit joueurs… avec en plus des jeunes qui répondent présents. Le nul face à Bagnols, la victoire à l’arrachée contre St-Egrève, c’est vrai que nos débuts ont été difficiles… mais on a su par la suite hausser notre niveau de jeu et aller gagner des matchs compliqués à l’extérieur.

Nice éternel second de N1… c’est désormais du passé grâce à la méthode Fernandez Roura ?
Je vis ma troisième saison au Cavigal. Je ne crache pas sur ce qui a été fait les années précédentes, bien au contraire… mais cette saison, j’ai le sentiment que quelque chose se passe à tous les niveaux. Edu entraîneur, je savais qu’on allait franchir un cap dans la manière d’aborder les matchs… clairement de se rapprocher de ce qui se fait dans un club professionnel. Au-delà d’Edu, il y a un ensemble de choses qui me font croire que le club est plus que jamais dans l’optique de monter. Ces dernières années, on a vu des clubs de N1 qui n’ont pas pu monter pour des raisons autres que sportives… j’ai le sentiment qu’au Cavigal, il y a une dynamique tant sur le terrain qu’en dehors au travers du travail réalisé par le président et tout le club, je pense à la recherche de sponsors, à la volonté d’augmenter le budget, de créer des animations autour des matchs… des choses qui peuvent faciliter la montée en Pro D2.

Monter en Pro D2, c’est d’abord battre Grenoble… qu’est ce que t’inspires cette équipe ?
Sincèrement, on ne pensait pas au départ lutter avec cette équipe pour la première place. Comme nous, ils ont su faire l’amalgame entre les nouveaux, les joueurs étrangers et les fidèles du club… le travail aussi d’Aziz Benkhala, quelqu’un qui connaît le haut niveau. On pensait que la blessure d’Ivan Lazic allait les handicaper plus que ça, ce joueur nous a fait mal au match aller. Il semblerait qu’ils ont pu faire sans. Grenoble a su trouver la bonne alchimie, il fait pour l’heure peu de faux-pas. Maintenant, s’ils ont la bonne idée d’en faire quelques uns, ça nous arrangerait (rires).

Le goal-average particulier est en faveur de Grenoble…
Oui, mais on s’est dit qu’en battant Grenoble au match retour, on avait notre destin entre nos mains. Une victoire qui sert de point de départ au vu de cette dernière ligne droite. On se dit qu’on n’a plus besoin de regarder le classement et le résultat des autres. On est dans cette optique-là.

St-Raphaël vient à Pasteur… un derby forcément spécial face à des réservistes en difficulté ?
Une équipe qui peut présenter des compositions différentes puisqu’il s’agit d’une réserve de LNH… on peut donc s’attendre à des surprises. Je me souviens du match aller où elle nous avait posé des problèmes. Mais par rapport à nos objectifs, c’est une victoire… et rien d’autre. Un gros mois d’avril nous attend avec un voyage pas évident à Rodez, un habitué de la N1. J’espère que ce déplacement nous réussira autant que ce que nous avions pu faire au match aller.

A titre personnel, tu t’inscris dans la durée avec le Cavigal ?
Je suis arrivé en 2013, je sortais d’une saison compliquée en Pro D2 avec Istres… et après six saisons passées en D1. Je ne dis pas que l’arrivée à Nice s’est faite par défaut mais je suis arrivé tard dans une situation un peu délicate. J’ai embrayé sur un double projet : d’une part, intégrer un club ambitieux et à terme retrouver le niveau pro. Et en parallèle, préparer ma reconversion en obtenant un diplôme de diététicien. C’est une sécurité, je pose les premières pierres pour mon après-carrière. Mais aujourd’hui, j’ai la tête au hand. A 29 ans, j’espère avoir cinq à six belles années devant moi et retrouver le monde pro… avec Nice de préférence. Ce serait l’aboutissement de beaucoup de travail… deux fois, on a fini à pas grand-chose. J’espère que la troisième tentative sera la bonne.

Tu affiches des statistiques impressionnantes, on sent une montée en régime au fil des saisons ?
Quand je suis arrivé, je partageais le temps de jeu avec Edu. La saison passée, j’ai eu un rôle un peu plus multi-tâches en partant du poste de demi-centre et en rentrant second pivot. Cette année, Edu est entraîneur et Asier Antonio a une vocation défensive… je me retrouve avec beaucoup de temps de jeu et des possibilités de marquer. Edu était pivot avant, on a de fait un système de jeu où les solutions sont fréquentes au pivot. J’essaie de les exploiter au mieux… mais j’ai besoin des passes des autres. Si j’ai l’opportunité de marquer, c’est parce que l’équipe tourne bien autour et me met dans la meilleure position. C’est une saison prolifique pour moi… mais finir meilleur buteur n’est pas un but en soi, le plus important c’est d’accéder en Pro D2.

Un autre pivot se distingue par son réalisme offensif dans ce championnat… un certain Dorian Tourraton à Bagnols ?
Je suis très content pour lui… d’abord parce que c’est mon frère. Mais aussi et surtout parce qu’il est arrivé à Bagnols dans un club qui partait de loin… avec un président qui fait énormément pour son club à tous points de vue. Il eu a la chance de connaître les montées successives en National. J’avais peur pour eux en début de saison… mais ils se battent avec leurs armes et c’est vrai que Dorian fait une très belle saison à un niveau qu’il n’avait pas connu jusqu’à aujourd’hui. J’ai fait une carrière classique en rentrant dans un centre de formation, ça n’a pas été son cas. Il est arrivé un peu plus sur le tard, j’espère pour lui qu’il obtiendra le maintien avec son équipe et qu’il continuera sur ce même niveau de performance.

Poule 1
Leader de la poule 1, le Cavigal Nice accueille la réserve de St-Raphael : un match abordable face à un candidat au maintien qui ne parvient pas à se défaire de la 9ème place.
Second à deux points du leader Niçois, Grenoble est en danger dans la Drôme : si le GSMH-GUC a souvent gagné son pari à l’extérieur, Montélimar l’attend ce week-end de pied ferme… les Nougatiers ont toujours la 3ème place en vue.
3ème du classement, Rodez effectue un déplacement périlleux dans la banlieue Lyonnaise : relégable, Villeurbanne n’a pas d’autre alternative que de s’imposer face à la surprise du championnat.
4ème ex-aequo, Pau-Nousty pourrait faire une bonne opération au classement s’il s’impose en Isère… mais St-Egrève ne l’entend pas de cette oreille : en zone rouge, l’USSE a un besoin urgent de points… avec l’intention de ne plus perdre aucun point à domicile.
7ème, Martigues veut confirmer sa belle victoire à Montpellier en gagnant chez lui contre Bagnols. Un duel régional attendu par le visiteur Gardois : 8ème, les Bagnolais n’ont que trop peu d’avance sur la zone rouge.
Avec quatre points de retard sur le premier relégable, le Gazélec d’Ajaccio croit encore au maintien… Une issue aléatoire… un miracle à aller chercher qui ne tolère aucun revers. Premier défi dans cette ligne droite, la réception de la réserve de Montpellier.

CAVIGAL NICE SPORTS HB - ST RAPHAEL VAR HB II

Pronostic : Nice

Arbitres / Délégué (D) :
MEYER CEDRIC
OUDIN JEAN-LOUP
Date et Heure :
Le 02/04/2016 A 18:30:00
Lieu :
Pasteur
23 av du professeur Delvalle
NICE

N1M : Raphaël Tourraton, chef de file d'un Cavigal rayonnant

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