Ils y sont, encore une fois les jeunes français atteignent les demi-finales de leur championnat ! Face à la Suède pourtant invaincue et qui avait plané sur le groupe A, les Bleuets se sont comportés en patrons et ont fait une démonstration de jeu offensif avec à la baguette un trio Minne – Richardson – Fabrégas qui éclabousse la compétition par son talent.
Mais si les joyaux peuvent briller de mille feux, c’est surtout parce que le collectif des hommes d’Éric Quintin le leur permet. Le deal semble assez simple, on donne la balle au joueur en verve et on est solide autour de lui. Et les deux premiers à se mettre en évidence furent le Nantais Romain Lagarde (Photo au dessus) et le Montpelliérain Ludovic Fabrégas. A eux deux ils vont concrétiser un début de match tonitruant des Bleuets, histoire de bien faire comprendre aux Suédois que les ballades du temps des poules étaient finies pour eux. Eux qui avaient commencé sans gaucher sur la base arrière et qui allait le payer cash. A 7-3 au bout de 7 minutes, le coach scandinave Ulf Nystrom était obligé de demander son temps mort pour recadrer ses ouailles. Si cela calmait un peu la domination tricolore, cela ne changeait pas foncièrement la physionomie du match. Après Lagarde et Fabrégas, c'était le tour de Melvyn Richardson d’en faire voir de toutes les couleurs aux têtes blondes. En premier le gardien Andréas Bjorkmann, pourtant meilleur gardien de la compétition à cet instant et qui y perdait ses runes pour de bon. Il va finir par être sorti à la 23° minute par son coach qui venait de prendre son second temps-mort devant l’insolente réussite des Français au shoot. Si l’arrivée de Fredrik Landin allait un peu améliorer les choses, cela ne suffisait pas à les rééquilibrer et le début du show Aymeric Minne allait même permettre aux Bleuets de passer la pause avec un bon petit matelas de 4 buts et surtout en ayant fait trembler 20 fois les filets adverses.
Pour une fois ce n’était pas la défense qui supportait le poids du match. Certes, Mehdi Harbaoui faisait les arrêts nécessaires, certes, les Nordiques tournaient souvent en rond devant le bloc français, mais globalement ils arrivaient à trouver les espaces extérieurs ou leurs pivots pour ne pas sombrer complètement. Après que Melvyn Richardson (Photo au dessus) eu collé son 5° but d’entrée de seconde période le leadership tricolore allait changer de mains. En aparté, celui-là en poste d’arrière ou demi-centre qui se fend d’un 80% de réussite globale au tir en étant le meilleur marqueur et passeur français, il faut avouer que question talent il se pose là ! Pourtant arrière droit de formation, il postule de façon claire au titre de meilleur demi-centre de la compétition. Enfin si un certain Aymeric Minne (Photo titre) ne lui chipe pas le trophée ! Car c'est lui qui allait devenir le patron tricolore. Absent les deux premiers matches, économisé lors du 3°, depuis, le Toulousain ne fait que progresser dans ses prestations ! Et celle face à la Suède aura été tout simplement époustouflante. Quand la Suède était encore dans le coup et que l’on sentait l’édifice tricolore un peu branlant, il va faire tout et même plus pour contenir les derniers soubresauts scandinaves. 7/7 au 7 mètres, des buts sortis d’ailleurs ! Une roucoulette énorme en première... Quelques tirs de loin aussi soudains que puissants ! Une vista exceptionnelle ! On se disait que l’organisation russe pouvait lui confier les clefs de la salle Uralia, il allait balayer le terrain, nettoyer les vestiaires et éteindre la lumière avant de partir tellement il était partout dans le match. Bien aidé par l’entrée dans les buts du Nîmois Florent Bonneau qui stoppait les derniers soubresauts adverses, il pliait bien le match avant de laisser Romain Lagarde et Etienne Mocquais le soin de le tuer définitivement avec le +7 et +8 qui faisait exploser de joie la jolie colonie française dans les tribunes.
35-28, la claque est cinglante pour la Suède et les Bleus peuvent rêver de monter très haut dans ce Mondial Russe. Certes, la démonstration en quart de finale a été énorme. Certes, s’ils savent garder ce niveau de jeu, il faudra être très fort pour les stopper. Mais encore une fois, dans le dernier carré, les matches tiennent à tellement peu de choses que de la première à la 4° place, les écarts sont parfois plus que ténus. A eux de se persuader que personne ne peut les arrêter, et encore une fois le handball français aura le droit de bomber le torse pour la 3° fois de l’été. Pour le moment, ils ont réussi leur Mondial, le reste leur appartient, à eux de devenir aussi les héros du moment.
A Ekaterinbourg, Russie - Palais des sports Uralian
Championnat du monde U19 2015
Quart de finale le lundi 17 août à 15h00
France - Suède : 35 - 28 (Mi-temps : 20-16)
150 spectateurs
Arbitres :
MM KULIK Siarhei et NABOKAU Dzmitry (Biélorussie)
Statistiques du match
France
Gardiens : Harbaoui (36') 9/22 (0/2 pén) - Bonneau (24') 5/16
Joueurs de champ : Bouchillou(2/3), Fabregas (6/8), Minne (12/15 dont 7/7 pen.), Kamtchop (1/1), Kounkoud (2/2), Lagarde (4/6), Lenne, Limousin (1/1), Mem (0/4), Pelayo (1/1), Richardson (5/7) Nozeran, Mocquais (1/1), Ferrandier.
Meilleurs réalisateurs Suédois : Claar (5/9 dont 3/3 pen.), Sandell (5/8), Sjobrink (4/4)
Evolution du score : 4-3 5°, 9-6 10°, 12-10 15°, 15-12 20°, 19-13 25°, 20-16 MT - 24-18 35°, 25-19 40°, 27-22 45°, 29-24 50°, 32-25 55°, 35-28 FT
Les réactions avec le concours de la FFHB
Le héros du jour (12/15 aux tirs), Aymeric MINNE, revient sur le match : « On a commencé le match très fort en imposant le même style et le même combat physique que nous avions appliqués contre la Suisse. Nous avons réussi à les faire déjouer grâce à une grosse solidarité entre nous, aussi bien offensive que défensive. Lorsque nous jouons ainsi nous sommes très difficiles à battre ».
L’entraineur adjoint Pascal BOURGEAIS savoure cette victoire : « Les Minots ont livré une partition pleine de créativité, d’impertinence, de discipline et de talent. Ils nous ont procuré un immense plaisir. Nous allons savourer ce travail bien fait et nous tourner dès demain matin vers la demi-finale. L’aventure continue… ».