L'arrière gauche internationale, 25 ans, est prêtée pour une saison à
Nîmes par Metz, qu'elle quitte après une saison galère, en froid avec
un entraîneur avec qui elle règle quelques comptes. Dans le Gard, elle
espère « retrouver la confiance et gagner un titre ».
A Nîmes, la saison n'est pas tout à fait terminée, puisque les Gardoises doivent jouer le match pour la 3e place face à Metz. Mais le bilan a déjà été tiré par Christophe Chagnard,
l'entraîneur, après l'élimination face à Fleury en demi-finale du
Championnat. « Être Européen, c'est positif, mais il y a ce petit point
noir, cette cicatrice toujours ouverte qu'est la finale de Coupe de
France perdue ». Oui, il a manqué un titre pour magnifier cette belle
saison nîmoise. Et c'est dans cette optique que les dirigeants
travaillent en vue de la saison prochaine, avec du mouvement prévu.
Les
départs de la pivot Priscilla Marchal (Nantes), très intéressante depuis
janvier, et de la gauchère Cindy Champion (Bourg de Péage) sont connus depuis plusieurs
semaines. Ceux de Laura Ceccaldi (arrière gauche, surtout utilisée à
l'aile) et de la Tchèque Klara Cerna (arrière, blessée cette saison)
sont aussi acquis. Des départs que le HBCN commence à combler avec
l'arrivée, dans le cadre d'un prêt d'une saison, de Claudine Mendy.
L'internationale française (25 ans, 102 sélections) n'a pas joué depuis
deux ans ou presque, entre une maternité, une licence non-validée à
Issy-Paris et une utilisation parcimonieuse à Metz cette saison.
D'ailleurs, l'arrière gauche n'a pas joué le match aller entre son club
actuel et son prochain (victoire lorraine 33-25), son entraîneur préférant se passer de ses
services. De toute façon, « Clo » n'attend désormais qu'une chose : la reprise de la saison prochaine avec Nîmes, où elle succédera à Allison Pineau.
Pourquoi quittez-vous Metz pour Nîmes ?
Metz avait déjà recruté deux arrières gauche
(Lévêque et Smits, ndlr) et m'a prévenu, assez tard, qu'ils ne
souhaitaient pas que je reste malgré ma dernière année de contrat. Pour
l'intérêt du club, il fallait trouver un compromis pour que je puisse
partir. Nîmes était intéressé, il y a eu des discussions entre les deux
clubs. Et même si j'ai eu d'autres propositions, notamment à l'étranger,
j'ai préféré rester en France, me relancer avec un projet intéressant.
Quand Nîmes est arrivé, je n'ai pas hésité, il y a tout pour être
performante.
Qu'est-ce qui vous a séduit à Nîmes ?
J'ai senti
que le club avait vraiment envie de me faire venir et c'était important
pour moi. Et parmi les propositions que j'ai reçues, c'est Nîmes qui me
semble le plus à même de jouer les premiers rôles, le plus ambitieux. Je
ne peux pas dire si on va jouer le titre l'an prochain, ça dépendra des
mouvements… Mais le club veut rester sur la même dynamique. Et j'ai toujours eu de très bonnes relations avec Camille Ayglon, j'ai toujours eu de bons échos de Nîmes. Et puis, après la saison que j'ai vécue, ce n'était pas difficile de trouver mieux…
Quitter Metz, c'est un soulagement ?
Je
me sentirai toujours chez moi à Metz et j'y reviendrai. Mais Jérémy
Roussel (l'entraîneur) a tout fait pour que je quitte Metz. On n'est pas
obligé d'être amis pour travailler ensemble, mais il a voulu tout
contrôler, peut-être car il vient des masculins (il était à Aix l'année
précédente, ndlr), et je n'accepte pas qu'il mette ma carrière entre
parenthèses juste pour ses besoins. J'ai peu joué à cause de ça. Alors
soit je restais à Metz et je pensais surtout à ma reconversion, soit je
trouvais un nouveau challenge. J'ai choisi la deuxième option, j'ai fait
pas mal de sacrifices pour en arriver là et je ne voulais pas qu'une
seule personne gâche ça.
Après deux années difficiles, est-ce que Nîmes n'est pas votre dernière chance ?
Je
ne crois pas, d'ailleurs j'ai été très surprise car malgré cette année
ratée, j'ai eu pas mal de propositions de bons clubs à l'étranger, c'est
que j'ai laissé un bon ressenti. J'aurais pu faire une bonne saison
cette année si on m'avait accordé de la confiance et du temps de jeu. Je
pense que j'aurai tout ça à Nîmes, ce sera l'occasion de montrer que je
n'ai pas passé toute l'année à glander. Ça s'est toujours bien passé
dans les clubs où je suis passé, et en l'espace de six mois on a donné
de moi une image de capricieuse. Mais j'ai la conscience tranquille, je
n'ai jamais triché à l'entraînement, j'ai été performante quand j'ai eu
du temps de jeu, comme à Sävehof ou à Viborg en Ligue des champions.
Dans un an, vous serez en fin de contrat avec Metz. Où vous imaginez-vous, dans l'idéal ?
Mon
objectif est clair. Nîmes, c'est une équipe qui peut gagner des titres
et je veux gagner quelque chose. Et je sais que je ne choisis pas la
facilité en signant là-bas, il y aura de la concurrence à mon poste. On
m'ouvre les portes mais Christophe Chagnard n'est pas le genre
d'entraîneur qui fait jouer les joueuses qui ne le méritent pas. C'est
aussi un défi. Si j'avais préféré me tourner les pouces, j'aurai signé
dans un club moins ambitieux, avec l'assurance d'être titulaire. (Elle
marque une pause) J'ai vraiment vécu une année chaotique, j'ai eu envie
d'arrêter. En discutant avec des gens qui m'ont soutenu, je me suis dit
que c'était dommage. Alors là, j'ai hâte que la saison reprenne. Je suis
contente que Nîmes me fasse confiance, j'espère leur rendre.
La fiche de Claudine Mendy
Née le 8 janvier 1990 (25 ans) à Mantes-la-Jolie
1,82 m ; 76 kg
Arrière gauche, internationale française
Clubs précédents : AS Mantes (jusqu'en 2007), Le Havre (2007-10), Metz (2010-12), Buducnost (2012-13), Metz (mars 2014-2015).
Sa fiche complète sur handzone