C’est ce matin à Paris qu’avait lieu la présentation du 25ème championnat du Monde de hand masculin qui sera organisé en France du 11 au 29 janvier 2017. La célébration a été en partie gâchée par l’annonce de la ville d’Aix-en-Provence de renoncer à figurer parmi les villes hôtes.
Le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard, le président de la fédération internationale Hassan Mustapha, celui de la fédération européenne Jean Brihault, celui de la Ligue Nationale de Hand Philippe Bernat-Salles, quelques élus de tous bords, des présidents de club, le sélectionneur de l’équipe de France masculine Claude Onesta, des joueurs passés et présent, de nombreux journalistes et des partenaires historiques réunis dans un des pavillons les plus chics de la capitale, rien n’avait été laissé au hasard pour le lancement et la présentation du futur championnat du Monde qui aura lieu en janvier 2017 en France. Rien sauf… un couac que semble-t-il les organisateurs et surtout pas leur patron, Joël Delplanque n’avaient anticipé.
Lors de ses multiples interventions lors de cette conférence de presse, celui qui cumule la double fonction désormais de président de la Fédération Française et du comité d’organisation du Mondial 2017 avait insisté sur le fait que cette épreuve dépasserait le cadre sportif et que surtout par le maillage qui serait fait, elle serait une réussite comme l’avaient été, dix ans plus tôt le Mondial féminin et en 2001, le Mondial masculin. Ce maillage concerne neuf villes offrant chacune des salles de capacité différente, construites, en passe de l’être ou à rénover. Seulement voilà, une des localités concernées a donné une toute autre direction aux vœux du président de la Fédération.
Au cours d’une rencontre avec les médias organisée quasiment à la même heure, la ville d’Aix-en-Provence a annoncé qu’elle n'honorerait pas sa participation, la salle de 6000 places (en configuration handball) ne pouvant être livrée à échéance !
Que s’est-il réellement passé ? Selon nos informations, le problème de timing ne vient pas d’un retard dans les travaux mais tout simplement concerne l’appel d’offre pour une livraison partielle du complexe en novembre 2016 afin qu’une partie de la compétition puisse s’y dérouler moins de deux mois plus tard. C’est l’attribution de l’appel d’offre qui a pris du retard et un problème est apparemment survenu sur le changement du coefficient d’occupation des sols. Dès lors, la salle ne pourra être fonctionnelle début 2017 et ne devrait ouvrir ses portes qu’en mai ou juin de cette même année. A la mairie d’Aix en Provence, il nous a été vaguement précisé que la Fédération française avait été prévenue de cette éventualité, ce que n’admet pas Joël Delplanque, passablement agacé par ce contretemps. « C’est une réelle surprise, nous a-t-il confié. La courtoisie aurait voulu que j’en sois le premier informé, alors que c’est vous (les journalistes) qui me l’apprenez. Le timing n’est pas sympathique, cela ne nous gâche pas la fête mais c’est gênant. Il va falloir que nous réfléchissions à un plan B. » Une solution de rechange devra être vite trouvée puisque Aix-en-Provence figurait parmi les quatre villes (avec Nantes, Metz et Rouen) devant accueillir une poule du Mondial, soit 15 matches.
Aussitôt le désistement d’Aix connu, l’ancien médaillé d’or au Mondial 2001 et 2009, aux JO 2008 et à l’Euro 2006 Joël Abati (à gauche sur la photo en discussion avec Joël Delplanque) qui est également élu au Conseil Régional Languedoc-Roussillon, chargé de la Jeunesse et des Sports, a saisi la balle au bond. « Qu’à cela ne tienne ! Montpellier a la capacité de relever le défi. Nous étions programmés pour accueillir les 8èmes et les quarts (avec Lille, Albertville et Paris-Bercy), nous avons la capacité avec notre Arena, de recevoir une poule. Le savoir-faire est là, Montpellier le prouve en y organisant des matches de Ligue des Champions, et plus largement, nous y avons accueilli l’Euro de judo (en avril 2014) et nous allons avoir l’Euro de gymnastique (en avril 2015) et de basket (en septembre). » Les demi-finales et la finale de l’épreuve auront lieu dans un Paris-Bercy entièrement rénové.
Avec le renoncement aixois, le comité d’organisation du Mondial 2017 va prendre le temps de la réflexion et franchir ce premier obstacle qui se présente. Une péripétie dont il se serait bien passé. Surtout qu'il faudra rayer Aix de toute la signalétique et des affiches officielles.