Depuis le début de l’année, Xavier Barachet est l’heureux papa d’un petit Matéo. L’arrière droit tricolore est partagé entre le sentiment de retrouver au plus vite son bout de chou et d’aller avec ses potes au terme d’une compétition qui est entrée depuis lundi dans ses éliminations directes. Après avoir avalé l’Argentine, les Bleus attendent la Slovénie de pied ferme.
De notre envoyé spécial à Doha, Yves Michel
Tous les jours et même trois fois par jour, Xavier Barachet est en relation directe avec son épouse restée en France et surtout avec Matéo, son fils né le 2 janvier dernier. « Avec Charlène, on n’a mal calculé, avance tout sourire le gaucher parisien. La naissance devait avoir lieu en février juste après le Mondial mais on s’est trompé. Ce n’est pas plus mal ainsi. Matéo est là, par l’image et le son, et je le vois évoluer. Si mon épouse n’avait pas encore accouché, sans doute ne serais je pas dans le même état d’esprit. J’ai pu être à ses côtés, c’est très bien.» L’homme est serein dans son environnement quotidien et efficace sur le parquet. Que de chemin parcouru pour le blondinet débarqué à Chambéry à l’âge de 17 ans en provenance de Nice où au Lycée du Parc Impérial avec son pote William Accambray, il tentait déjà d'apprivoiser cette petite balle parfois si capricieuse. D’un joueur prometteur, Xav’ est devenu un élément moteur du handball français. Six ans à Chambéry où aucun titre ne viendra enrichir son palmarès, une saison à Madrid, ce n’est qu’en équipe de France qu’il a connu les véritables sensations du couronnement. Consacré au Mondial 2009, en observation lors de l’Euro 2010, confirmé par Claude Onesta au Mondial 2011, dans la tourmente générale en Serbie 2012, il retrouve la lumière sept mois plus tard, aux Jeux de Londres. Mais voilà, une douleur persistante à l’épaule gauche contrarie son plan de carrière. La France est éliminée en quarts de finale du Mondial espagnol, Xavier Barachet lui, n’en peut plus et décide de se faire opérer. Il ne le sait pas encore mais rien ne va se passer comme prévu.
L’Atletico annonce la liquidation de sa section handball, tous les joueurs se retrouvent sur le marché. Le PSG est à l’affût, lui fait signer un contrat de quatre ans mais consent à le prêter à St Raphaël pour une saison. « Cette année et demie que j’ai passée a été assez galère mais cela m’a renforcé. Même si j’ai eu quelques interrogations car beaucoup de joueurs ne sont pas revenus d’une telle opération. Je ne savais pas par exemple, si j’allais retrouver la puissance de mon tir, j’ai appris sur moi-même et si je me suis blessé à nouveau par la suite, je pense que c’est surtout par manque de chance, car sincèrement, tomber sur le scaphoïde et se casser le pouce en quelques mois, ce n’est pas commun. Là, je suis arrivé au Qatar en très bonne forme et prêt à assumer mes responsabilités. » Le partage des tâches est pourtant contrarié indirectement par la blessure de Luc Abalo. Valentin Porte qui devait alterner sur la base arrière, avance d’un cran. « Il a retrouvé son poste originel et a mis un peu de temps pour prendre ses marques, note Xavier Barachet. Mais ce qui est bien, c’est que Val’ offre une palette inimaginable et il monte en puissance. Ensemble on fonctionne parfaitement. » Avec Cédric Sorhaindo, Thierry Omeyer, Michaël Guigou et Nikola Karabatic, les deux gauchers figurent parmi ceux les plus utilisés par Claude Onesta depuis le début de la compétition.
Xavier lui ne s’en plaint pas, il demandait à être dans le rythme, il n’a pas été déçu même si certaines prestations des Bleus ont été en-dessous de leur standing. « On savait que la "vraie" compétition commençait à partir des 8èmes, même un peu avant face à la Suède, pour bien se classer et s’ouvrir la voie, c’est maintenant qu’il faut répondre présent, donc du coup on est un peu plus mobilisés. » Il reste trois marches à gravir pour obtenir le droit de rajouter une 5ème étoile sur le maillot tricolore. La Slovénie et son jeu de contre-attaques avec un renard aux aguets, l’ailier du MAHB Dragan Gajic (pour l’instant meilleur réalisateur du Mondial avec 52 buts) est le nouvel obstacle proposé aux Français. «Ils n’ont pas de tireurs de loin mais un jeu collectif très bien huilé. C’est à nous avec notre grosse défense comme on l’a fait contre l’Argentine d’enrayer la machine. » Mine de rien, en s’imposant face à la Suède lors de leur ultime match de poule, les Tricolores ont sacrément bien déblayé le terrain. A la même heure que ce Slovénie-France, aura lieu Espagne-Danemark, une affiche de finale avant l’heure (celle de 2013 avec une revanche à prendre pour Mikkel Hansen et ses partenaires qui avaient subi une véritable déroute, il y a deux ans). C’est d’ailleurs les vainqueurs de ces deux rencontres qui se retrouveront face à face en demies. «Je n’y pense pas du tout, assure Xavier Barachet. Il ne faut pas commettre l’erreur de sauter les obstacles. » Et la Slovénie en est un sacré. Pour la médaille, Matéo devra patienter. Il a le temps de comprendre que son papa n’apprécie qu’une seule couleur de métal. Depuis qu’il est international, c’est comme ça. Le gaucher a été trop bien habitué.
Programme chargé à la télé (heures françaises)
horaire |
Match |
Salle |
Retransmis sur |
16h30 |
Qatar - Allemagne |
Lusail |
beIN sports 3 |
16h30 |
Croatie - Pologne |
Al Attiyah |
beIN sports Max 4 |
19h00 |
Danemark - Espagne |
Lusail |
beIN sports Max 4 |
19h00 |
Slovénie - France |
Al Attiyah |
beIN sports 3 |