Quelle déception ! La France a sombré face à une équipe espagnole qui a retrouvé de belles couleurs le jour opportun (35-26). Les Tricolores se qualifient quand même pour le Tour Principal sans point et une différence de buts largement négative.
C'est à se demander si la défaite vendredi, face à la Norvège n’a pas rendu service à l’Espagne. Dos au mur, la "Rojita" sait se retrouver dans les grandes occasions et surtout aller à l’essentiel. Au-delà de l’écart au score (26-35) qui a sanctionné la défaite de la France, les attitudes adoptées sur le terrain n’ont jamais été les bonnes. Personne ne s’en doutait mais au bout de quatre minutes, le match était déjà plié (4-1) ! Les Français vont réagir à la faveur de quelques mauvais choix adverses, sans pour autant, revenir à hauteur et surtout passer devant (7-6 à la 17ème). C’est à ce moment-là que l’Espagne a montré qu’elle était une grande équipe. Dans le sillage de son pivot "Nacho" Plaza Jimenez et d'une défense intraitable devant un excellent gardien (Ignacio Biosca), elle a décidé de tirer le feu d’artifice. De vraies fusées pas des marrons d’air, obligeant le staff de l’équipe de France à poser son temps mort, le 2ème … après seulement 21 minutes (11-6). Des conseils aussi efficaces qu’un pansement sur une jambe de bois puisque même en infériorité numérique, l’Espagne va rester devant (16-10 à la pause).
Comment recoller les morceaux dans le huis clos d’un vestiaire en à peine dix minutes ? C’était trop demander à un staff technique apparemment en panne de solutions. Les entrées de Faustin, Delecroix, Anquetil et Cantegrel (dans les cages) ne vont pas changer grand-chose au film. D’autant qu’à la reprise, les Espagnols insolents de réussite et surtout plein d’envie vont continuer dans leur opération destruction facilitée par un bloc défensif tricolore inscrit aux abonnés absents. Pour les Bleus, ce match va tourner au supplice, l’’évolution du tableau d’affichage devenant anecdotique. Avec huit, neuf, dix, onze... jusqu’à quatorze longueurs d’avance à un quart d’heure de la fin (27-13), l’entraîneur espagnol en profitait pour économiser ses cadres et il avait bien raison même si l’écart au score se réduisait sur le final (35-26)! Isidoro Martinez avait réussi son pari: remonter le moral de ses troupes mis à mal l'avant-veille par d'impétueux nordiques et jouer un bien mauvais tour à l’éternel rival français.
L'Espagne est bien entendu qualifiée pour le Tour Principal en gardant le bénéfice des 2 points et grâce à la France, une confortable différence de 9 buts. Pour les Tricolores, c'est le contraire. Un zéro pointé et surtout un handicap de 9 longueurs. Mais l'objectif avoué n'était pas de devenir champions d'Europe.
Il faut reconnaître qu'après l'euphorie et la belle victoire face à la Norvège (qui a battu la Macédoine ce dimanche, 27-23) et le bémol qui s'imposait après le pénible succès sur la Macédoine, la France attaque dans de bien mauvaises conditions sa 2ème semaine de compétition. Surtout par rapport aux adversaires qu'elle va devoir affronter (voir plus bas). Mais après tout, elle n'a désormais plus rien à perdre. Enfin si l'envie est revenue... Et ça, ce n'est pas gagné.
Ce qu’on a aimé dans cette rencontre : les cinq minutes au cours desquelles les Français ont tenté de rester au dessus de la ligne de flottaison
Ce qu’on n'a moins aimé : tout le reste
La feuille de match
3ème journée Euro Juniors à Traun (Autriche) – Tour préliminaire - Groupe A
Espagne bat France 35-26 (MT : 16-10)
Arbitres : Mirza Kurtagic & Mattias Wetterwik (Suè)
France : gardiens / Salmon (40' - 2 arrêts/ 23), Cantegrel (20' - 0 sur 14) – Tritta (6/11 dont 0/1 à 7m), Faustin (4/5), Vigneron (4/5), Marie-Joseph (4/4), Minel (2/5), Delecroix (2/5), Villeminot (2/5 dont 0/1 à 7m), Marescot (1/2), Djeric (1/2) Anquetil (0/1), Joumel (0/1), Saidani (0/1), Nieto.
Espagne : gardiens / Biosca (48' - 9 sur 25), Calle Lobo - Canella Reixach (6/7), Paredes Lapena (5/6), Plaza Jimenez (4/5), Del Valle (4/8), Lopez Alvarez (4/4), Garcia Barcelo (2/5), Arino Garcia (2/2 dont 1/1 à 7m), Azkue (2/4), Gomez Abello (2/2), Sanchez Migallon (1/2), Fernandez Clemente (1/1), Pineiro (1/2), Serdio Guntin (1/1)
Au tour principal, deux adversaires, deux styles différents
Qualifiée pour le tour principal, la France retrouvera sur son chemin deux adversaires de taille. La Serbie mais surtout le Danemark qui parait à des années lumière de toutes les autres formations.
Champions du Monde des moins de 18 en Hongrie l’an passé, 3ème à l’Euro de la même catégorie en 2012, le Danemark a fait un parcours sans faute depuis leur arrivée en Autriche. Favoris annoncés de l’épreuve, les Nordiques ont tenu leur rang et continuent leur progression. L’ensemble est homogène, dangereux et efficace sur tous les postes avec des joueurs qui malgré leur jeune âge, sont très expérimentés. La plupart évolue déjà dans les meilleurs clubs du pays et certains ont même pris part la saison écoulée, à la Ligue des Champions avec un temps de jeu appréciable. C’est le cas d’un des piliers de cette génération, le pivot Simon Hald Jensen (n°14), un beau bébé de 2.03 m pour 109 kg. Il évolue à Aalborg et sait tout faire. Il y a aussi son camarade de club, l’ailier droit Christian Jensen (n°19) mais également le gardien Sebastian Frandsen (2.01 pour 101 kg) d’Esbjerg qui l’hiver dernier, s’est permis de refuser une offre du FC Barcelone qui voulait l’incorporer à son équipe réserve.
Parmi les éléments les plus en vue de cette formation, deux viennent de signer au prestigieux Kif Kolding Copenhague. L’arrière gauche (n°4) Kristian Stoklund et sur l’aile gauche un certain Landin Jacobsen (photo ci-dessus). Magnus de son prénom n’est autre que le frère cadet du gardien des "A" et de Rhein Neckar Löwen, Niklas Landin. Son ascension est aussi prometteuse et certains en font déjà le digne successeur d’Anders Eggert en sélection séniors. Les Français s’attaqueront donc à une montagne. A eux de doser leur effort et se montrer bons grimpeurs. Leur dernière confrontation remonte à juillet 2011 au Festival Olympique de la Jeunesse Européenne. Vigneron, Saidani, Delecroix et Nieto, les rescapés de l’époque se souviendront de cette demi-finale perdue d’un but (23-24) face aux futurs vainqueurs de l’épreuve.
La Serbie est peut-être à la portée des Tricolores même si sur les deux dernières confrontations, les joueurs des Balkans se sont imposés. D’un but (36-35) en match de classement de l’Euro jeunes 2012 et en petite finale du Foje, un an plus tôt (31-28). Les atouts de cette équipe serbe reposent traditionnellement sur une défense bien en place (une 6/0 classique ou une 3/2/1 « à la yougoslave ») avec comme tour d’ivoire, Stevan Sretenovic (n°18), un grand gaillard de 2 m, arrière gauche du Partizan Belgrade qui marque également des buts. De loin, il représente un véritable danger. Il n’est pas le seul puisqu’il peut être efficacement relayé par Nemanja Mladenovic (n°31). Le joueur qui ralliera Rostock (D2 allemande) la saison prochaine a réalisé un sans faute samedi face aux Suisses (9/9). Décisif également contre les Helvètes, le gardien Dejan Milosavljevic (Etoile rouge Belgrade - n°81) a réalisé 13 arrêts à 34%. La Serbie, privée de demi-finale du Mondial jeunes l’an passé, après une défaite en quarts face à l’Espagne, 10ème à l’Euro en 2012, a renouvelé au tiers son effectif en incorporant six nouveaux joueurs. En Autriche, elle a été logiquement battue par le Danemark dès le 1er jour (23-31), non sans avoir tenu le choc durant 40 minutes. Il y a du talent, de l’abnégation et de l’envie chez les Slaves.
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TOUR PRINCIPAL |
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Groupe 1 |
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Groupe 2 |
Mar 29-07 |
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18h |
France - Serbie |
18h |
Allemagne - Suède |
20h |
Espagne - Danemark |
20h |
Autriche – Slovénie |
Mer 30-07 |
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16h |
Serbie - Espagne |
16h |
Slovénie - Allemagne |
18h |
Danemark - France |
18h |
Suède - Autriche |
Tous les résultats du Tour préliminaire, les classements sont ICI
Par rapport au dernier Mondial jeunes des moins de 18 ans qui avait mis en valeur la suprématie de la vieille Europe, la hiérarchie a été dans l'ensemble, respectée. La France 13ème l'an passée en Hongrie et l'Autriche, 16ème se retrouvent néanmoins dans le Top 8. Elles "remplacent" (numériquement, pas en qualité) la Croatie vice-championne du Monde qui n'était pas qualifiée et la Norvège (5ème) qui n'a pas franchi le tour préliminaire.