A l’entraînement et payée par le club d’Issy-Paris depuis le 1er janvier, l’internationale française Claudine Mendy a vu son contrat non-homologué par la fédération française, qui gère la LFH. Le club va demander une conciliation du CNOSF.
Pour revoir Claudine Mendy en LFH, il faudra encore attendre. Arrivée du Vardar Skopje, où elle n’a pas disputé la moindre rencontre, et tout juste maman d’une magnifique petite Lina, l’arrière gauche internationale a posé ses valises à Issy-les-Moulineaux depuis début 2014. Voilà donc deux mois que le club attend que le contrat de sa nouvelle recrue soit validé par la fédération et après beaucoup de temps perdu, la décision est tombée : le contrat de Claudine Mendy n’est pas homologué.
La raison évoquée par l’instance qui gère la LFH est « la non épuration des fonds propres », dette que le club parisien rembourse petit à petit, année après année, depuis 2009 et sa rétrogradation en D2. Mais jamais la notion que le club ne pourrait pas payer la joueuse n’est avancée. « D’ailleurs, on la paie depuis 3 mois déjà, elle a signé un contrat (avec la société Issy-Paris hand) de deux ans et demi », rappelle Jean-Marie Sifre, le président. Lequel énumère plusieurs grosses dépenses ces 18 derniers mois : « On a organisé le tournoi wild-card pour la Ligue des champions 2013, ça nous a coûté 50 000 euros. On nous a demandé d’organiser la Coupe de la Ligue, ça nous a coûté 30 000 euros. C’est autant d’argent perdu et non utilisé pour renflouer les fonds propres. En plus, nous avons atteint la finale de la Coupe d’Europe l’an passé, ce qui contribue au rayonnement de la LFH. Mais ça nous coûte 200000 euros. » Deux autres arguments pourraient plaider en faveur du club : le sponsoring se développe et la blessure de Fanny Chatelet, opérée d’une vieille fracture de fatigue (saison terminée) autorise un joker.
Certains dirigeants de la fédération visés
Hors micros, les dirigeants parisiens, déjà passablement irrités que la situation traîne autant, dénoncent l’influence nocive de certains membres de la fédération chargés d’étudier le dossier. « Plusieurs personnes favorisent Metz et ne veulent pas que Claudine signe chez nous. Et vous pouvez l’écrire ! », s’emportait déjà Arnaud Gandais il y a une semaine. Pas aussi énervé, le président Sifre râle que la fédé « coule un de ses meilleurs navires », vainqueur de la Coupe de la Ligue l’an dernier, 3e du Championnat cette saison et capable de réunir plus de 3000 gamins survitaminés mercredi pour le match contre Fleury. « On essaie de créer l’évènement, de développer le hand féminin, mais je crois que ce n’est pas la préoccupation de la fédération », renchérit Jean-Marie Sifre.
Son club se tourne désormais vers le CNOSF (Comité national olympique du sport français) qui, dans sa mission de conciliation, peut juger « les conflits nés à l’occasion d’une activité sportive opposant les licenciés, les agents sportifs, les associations et sociétés sportives et les fédérations agréées », précise le règlement. Puis, si cela n’aboutit pas, le tribunal administratif. Ce qui implique encore plusieurs semaines d’attente.
Pour l’instant, c’est toujours dans les loges que Claudine et la petite Lina prendront place. Agacée par la situation (« J’attends, ça fait longtemps que je suis prête… Mais je n’ai pas trop le temps d’attendre »), Claudine Mendy, 24 ans, espère que cette reprise sera la plus rapide possible. Certains clubs, en France, l’ont déjà contactée…