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Siraba Dembélé et la tentation danoise

LBE

dimanche 4 mars 2012 - © Yves Michel

 6 min 25 de lecture

Après huit saisons professionnelles passées en France, Siraba Dembélé tente l’expérience à l’étranger en signant dès l’été prochain pour le Danemark et le club de Randers HK. La Toulonnaise accèdera au championnat féminin le plus prisé d’Europe. 

Elle vient à peine de rentrer du Danemark et de Randers où l’espace d’un week-end, elle est allée s'imprégner de son futur environnement et parapher un contrat d’un an (plus une saison supplémentaire). Siraba Dembélé est resplendissante. Son rêve d’évoluer à l’étranger et qui plus est, dans le championnat référence du handball féminin prend enfin forme. A 25 ans et après un titre de championne de France (en 2010) et une coupe de France (en 2011) avec Toulon, l’ailière gauche, double vice-championne du monde avec les Bleues se lance dans une nouvelle aventure. Dans une ville de 56 000 habitants à l’est de Viborg et au sud d’Aalborg, deux autres monstres sacrés du hand danois. 

Choisir le Danemark, c’était une évidence ? 
Depuis la saison dernière, j’avais envie de tenter l’expérience à l’étranger et j’avoue avoir une préférence particulière pour le Danemark, par sa réputation, parce que je suis aussi intriguée car cela va me changer du tout au tout.

Intriguée ? 
Le climat, la pratique du hand, la vie au Danemark, pour moi, ça va être un gros challenge. Ils ont une langue vraiment bizarre. Il n’y a pas qu’un défi handballistique à relever mais aussi une nouvelle expérience humaine à vivre. 

Le fait de n’avoir signé qu’un an avec une saison renouvelable te garantit une porte de sortie…
Tout à fait. Si je ne me sens pas bien, si je ne trouve pas mes marques là-bas, je pourrai rentrer. Mais je ne pars pas dans cet état d’esprit. En allant au Danemark, je pense que techniquement, je vais énormément progresser sur la vision du jeu, sur mon tir et sur le plan humain, j’espère bien que quand je vais repartir, je maîtriserai parfaitement le danois (rires)

Ta collaboration avec Thierry Vincent va marquer un nouveau coup d’arrêt
Si je fais un résumé de ma carrière professionnelle, je ne l’ai quasiment pas quitté entre les quatre ans à Mérignac et les trois ans à Toulon, il n’y a eu que l’intermède un peu forcé, d’un an à Issy. Il y a un certain attachement et ça a été très difficile de lui annoncer mon départ. 

Randers est actuellement 3ème de la Ligue danoise, pour la Ligue des Champions, ça risque d’être compliqué
C’est le 1er de la saison régulière qui est qualifié et le vainqueur des play-offs. C’est vrai que je préfèrerais participer à la Ligue des Champions mais si on ne la fait pas, ce n’est pas grave. Il restera la coupe de l'EHF.

En tout cas, Randers t’attend avec impatience.
Ils m’ont bien fait comprendre qu’ils comptaient sur moi et c’est donc quelque chose qui met vraiment en confiance. L’entraîneur sait ce que je vaux, comment m’utiliser, c’est une garantie pour l’intégration dans le groupe. 

Comment se sont-ils intéressés à toi ? 
Au mondial, en décembre dernier, j’avais discuté avec Chana Masson la gardienne du Brésil qui évolue à Randers et elle a su que je voulais aller jouer au Danemark, dès la saison prochaine. A son retour du Brésil, elle en a parlé à son entraîneur qui n’a pas tardé à me contacter en janvier. 

L’année 2012 est loin d’être terminée avec tout ce qui t’attend…
Laisse tomber ! Cette année, il y a trop de trucs ! Avec Toulon, on est encore en course pour le titre de champion et la coupe de France, avec l’équipe de France, il y a la qualification pour les Jeux, ça va être génial surtout qu’après, j’enchaînerai avec Randers. Je ne vais avoir aucun répit ! Mais j’y suis désormais habituée car ces deux dernières années, je les ai vécues intensément. 

Tu ne risques pas de repasser par Dreux de sitôt…
C’est clair, en plus pour mes parents, pour ma famille, c’est l’inconnu. Quand je leur ai dit que je quittais la France, ils m’ont posé plein de questions. Mon père en particulier était un peu déboussolé. Ce qui l’inquiète le plus c’est comment je vais comprendre le danois. Pour eux, c’est quelque chose de vraiment nouveau. 


C’est un sentiment mitigé, entre déchirement et fierté qui a traversé l’esprit de Thierry Vincent, le technicien de Toulon lorsqu’il y a quelques semaines, Siraba Dembélé lui a annoncé qu’elle désirait quitter le club et tenter l’expérience à l’étranger. « Siraba, je la connais depuis qu’elle a 18 ans. J’étais déjà son entraîneur à Mérignac. Même lorsqu’elle est partie à Issy-les-Moulineaux, on ne s’est jamais perdu de vue et il y a trois ans, j’ai pu la retrouver à Toulon. Pour elle, partir à l’étranger était un rêve. Déjà l’année dernière, elle avait failli signer à Itxaco en Espagne. Vu son niveau, je trouve que ses aspirations à découvrir autre chose sont tout à fait normales. » Thierry Vincent mettra quand même un peu de temps à assimiler que dès l’été prochain, Siraba Dembélé ne fera plus partie de son proche environnement. « Je vais regretter autant la personne que la joueuse car c’est quelqu’un de fabuleux. C’est une personnalité très attachante qui de prime abord, parait effacée mais c’est surtout par timidité. C’est une bosseuse, la première à arriver à l’entraînement, une meneuse par rapport à un groupe. » On l’aura compris, le départ de la joueuse originaire de Dreux (Eure et Loir) est une perte pour le club varois qui avait pourtant anticipé en recrutant pour la saison prochaine et pour deux ans, l’ailière gauche de Fleury-Loiret, Laurence Germany (24 ans), meilleure buteuse de l’équipe orléanaise avec 69 réalisations pendant la 1ère phase du championnat de LFH.  « Nous sommes bien entendu derrière Siraba, ajoute Thierry Vincent et nous l’encourageons dans son expérience. Ce dépaysement ne peut que lui faire du bien. Et quand elle reviendra en France, j’espère la récupérer. » Un tantinet espiègle, le technicien toulonnais aura rappelé à sa joueuse que par deux fois, sa nouvelle équipe a été battue récemment en Ligue des Champions par des équipes françaises (Metz, cette saison et… Toulon en 2010). 


Après les Jeux, Siraba Dembélé ne sera pas la seule tricolore à quitter le pays et signer à l’étranger. C’est un véritable exode que va subir notamment le club de Metz puisque Allison Pineau (qui s’orientera vraisemblablement vers la Russie et l’équipe de Lada Togljatti entraînée par le bouillonnant Evgeni Trefilov) Amandine Leynaud et peut-être Claudine Mendy tenteront de franchir un cap hors des frontières hexagonales.  

Siraba Dembélé est la neuvième internationale française à tenter l'aventure danoise après Stéphanie Moreau (qui comme Siraba est passée par Mérignac et avait signé à Randers avant d'aller à Aarhus), Nodjalem Myaro (Ikast et Kolding), Stéphanie Cano (une autre ancienne de Mérignac qui a joué une saison à Stagelse), Leila Lejeune (Viborg et Copenhague) Valérie Nicolas (Viborg et Ikast), Paule Baudouin (Team Esjberg), Mariama Signaté (Aalborg) et Julie Goiorani (Aalborg). 

Siraba Dembélé et la tentation danoise 

LBE

dimanche 4 mars 2012 - © Yves Michel

 6 min 25 de lecture

Après huit saisons professionnelles passées en France, Siraba Dembélé tente l’expérience à l’étranger en signant dès l’été prochain pour le Danemark et le club de Randers HK. La Toulonnaise accèdera au championnat féminin le plus prisé d’Europe. 

Elle vient à peine de rentrer du Danemark et de Randers où l’espace d’un week-end, elle est allée s'imprégner de son futur environnement et parapher un contrat d’un an (plus une saison supplémentaire). Siraba Dembélé est resplendissante. Son rêve d’évoluer à l’étranger et qui plus est, dans le championnat référence du handball féminin prend enfin forme. A 25 ans et après un titre de championne de France (en 2010) et une coupe de France (en 2011) avec Toulon, l’ailière gauche, double vice-championne du monde avec les Bleues se lance dans une nouvelle aventure. Dans une ville de 56 000 habitants à l’est de Viborg et au sud d’Aalborg, deux autres monstres sacrés du hand danois. 

Choisir le Danemark, c’était une évidence ? 
Depuis la saison dernière, j’avais envie de tenter l’expérience à l’étranger et j’avoue avoir une préférence particulière pour le Danemark, par sa réputation, parce que je suis aussi intriguée car cela va me changer du tout au tout.

Intriguée ? 
Le climat, la pratique du hand, la vie au Danemark, pour moi, ça va être un gros challenge. Ils ont une langue vraiment bizarre. Il n’y a pas qu’un défi handballistique à relever mais aussi une nouvelle expérience humaine à vivre. 

Le fait de n’avoir signé qu’un an avec une saison renouvelable te garantit une porte de sortie…
Tout à fait. Si je ne me sens pas bien, si je ne trouve pas mes marques là-bas, je pourrai rentrer. Mais je ne pars pas dans cet état d’esprit. En allant au Danemark, je pense que techniquement, je vais énormément progresser sur la vision du jeu, sur mon tir et sur le plan humain, j’espère bien que quand je vais repartir, je maîtriserai parfaitement le danois (rires)

Ta collaboration avec Thierry Vincent va marquer un nouveau coup d’arrêt
Si je fais un résumé de ma carrière professionnelle, je ne l’ai quasiment pas quitté entre les quatre ans à Mérignac et les trois ans à Toulon, il n’y a eu que l’intermède un peu forcé, d’un an à Issy. Il y a un certain attachement et ça a été très difficile de lui annoncer mon départ. 

Randers est actuellement 3ème de la Ligue danoise, pour la Ligue des Champions, ça risque d’être compliqué
C’est le 1er de la saison régulière qui est qualifié et le vainqueur des play-offs. C’est vrai que je préfèrerais participer à la Ligue des Champions mais si on ne la fait pas, ce n’est pas grave. Il restera la coupe de l'EHF.

En tout cas, Randers t’attend avec impatience.
Ils m’ont bien fait comprendre qu’ils comptaient sur moi et c’est donc quelque chose qui met vraiment en confiance. L’entraîneur sait ce que je vaux, comment m’utiliser, c’est une garantie pour l’intégration dans le groupe. 

Comment se sont-ils intéressés à toi ? 
Au mondial, en décembre dernier, j’avais discuté avec Chana Masson la gardienne du Brésil qui évolue à Randers et elle a su que je voulais aller jouer au Danemark, dès la saison prochaine. A son retour du Brésil, elle en a parlé à son entraîneur qui n’a pas tardé à me contacter en janvier. 

L’année 2012 est loin d’être terminée avec tout ce qui t’attend…
Laisse tomber ! Cette année, il y a trop de trucs ! Avec Toulon, on est encore en course pour le titre de champion et la coupe de France, avec l’équipe de France, il y a la qualification pour les Jeux, ça va être génial surtout qu’après, j’enchaînerai avec Randers. Je ne vais avoir aucun répit ! Mais j’y suis désormais habituée car ces deux dernières années, je les ai vécues intensément. 

Tu ne risques pas de repasser par Dreux de sitôt…
C’est clair, en plus pour mes parents, pour ma famille, c’est l’inconnu. Quand je leur ai dit que je quittais la France, ils m’ont posé plein de questions. Mon père en particulier était un peu déboussolé. Ce qui l’inquiète le plus c’est comment je vais comprendre le danois. Pour eux, c’est quelque chose de vraiment nouveau. 


C’est un sentiment mitigé, entre déchirement et fierté qui a traversé l’esprit de Thierry Vincent, le technicien de Toulon lorsqu’il y a quelques semaines, Siraba Dembélé lui a annoncé qu’elle désirait quitter le club et tenter l’expérience à l’étranger. « Siraba, je la connais depuis qu’elle a 18 ans. J’étais déjà son entraîneur à Mérignac. Même lorsqu’elle est partie à Issy-les-Moulineaux, on ne s’est jamais perdu de vue et il y a trois ans, j’ai pu la retrouver à Toulon. Pour elle, partir à l’étranger était un rêve. Déjà l’année dernière, elle avait failli signer à Itxaco en Espagne. Vu son niveau, je trouve que ses aspirations à découvrir autre chose sont tout à fait normales. » Thierry Vincent mettra quand même un peu de temps à assimiler que dès l’été prochain, Siraba Dembélé ne fera plus partie de son proche environnement. « Je vais regretter autant la personne que la joueuse car c’est quelqu’un de fabuleux. C’est une personnalité très attachante qui de prime abord, parait effacée mais c’est surtout par timidité. C’est une bosseuse, la première à arriver à l’entraînement, une meneuse par rapport à un groupe. » On l’aura compris, le départ de la joueuse originaire de Dreux (Eure et Loir) est une perte pour le club varois qui avait pourtant anticipé en recrutant pour la saison prochaine et pour deux ans, l’ailière gauche de Fleury-Loiret, Laurence Germany (24 ans), meilleure buteuse de l’équipe orléanaise avec 69 réalisations pendant la 1ère phase du championnat de LFH.  « Nous sommes bien entendu derrière Siraba, ajoute Thierry Vincent et nous l’encourageons dans son expérience. Ce dépaysement ne peut que lui faire du bien. Et quand elle reviendra en France, j’espère la récupérer. » Un tantinet espiègle, le technicien toulonnais aura rappelé à sa joueuse que par deux fois, sa nouvelle équipe a été battue récemment en Ligue des Champions par des équipes françaises (Metz, cette saison et… Toulon en 2010). 


Après les Jeux, Siraba Dembélé ne sera pas la seule tricolore à quitter le pays et signer à l’étranger. C’est un véritable exode que va subir notamment le club de Metz puisque Allison Pineau (qui s’orientera vraisemblablement vers la Russie et l’équipe de Lada Togljatti entraînée par le bouillonnant Evgeni Trefilov) Amandine Leynaud et peut-être Claudine Mendy tenteront de franchir un cap hors des frontières hexagonales.  

Siraba Dembélé est la neuvième internationale française à tenter l'aventure danoise après Stéphanie Moreau (qui comme Siraba est passée par Mérignac et avait signé à Randers avant d'aller à Aarhus), Nodjalem Myaro (Ikast et Kolding), Stéphanie Cano (une autre ancienne de Mérignac qui a joué une saison à Stagelse), Leila Lejeune (Viborg et Copenhague) Valérie Nicolas (Viborg et Ikast), Paule Baudouin (Team Esjberg), Mariama Signaté (Aalborg) et Julie Goiorani (Aalborg). 

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