A Chambéry, Olivier Marroux fait l’apprentissage de la Ligue des Champions. Ce samedi, à 20h30, il retrouve l’atmosphère électrique du Phare et comme adversaires, les Suisses de Schaffhausen.
Depuis qu’il est arrivé à Chambéry cet été, Olivier Marroux a changé d’ambiance et de peau. En quittant Ivry où sur son aile droite, personne ne le contestait, il s’est mis en danger en acceptant la concurrence et le partage du poste avec Cédric Paty et Benjamin Massot-Pellet. Une situation qui ne l’effraie pas outre mesure. «On est trois, c’est vrai que j’aurais préféré qu’on soit deux mais c’est comme ça. Ca se passe bien, c’est une saine émulation et il faut se battre encore plus pour gagner sa place. Ici, si tu n’es pas bon, tu sors direct, c’est la règle». Contrarié pendant la préparation estivale par une déchirure intercostale, l’aîné des Marroux (Guillaume, son frère évolue avec la réserve de Chambéry) a fait des débuts plutôt timides. «J’ai du jouer avec un strapping pendant plusieurs jours mais depuis trois matches, la douleur a disparu et je n’ai aucune gêne. » Quatorze buts en championnat, quatre en Ligue des Champions, l’ailier droit est loin de son meilleur rendement mais il n’a pas le temps de gamberger. « A Chambéry, le rythme est intensif. Par rapport à Ivry, c'est peut-être paradoxal, il y a moins de séances d’entraînement. D’un autre côté, c’est normal puisqu’on joue tous les trois jours. J’ai été surpris au départ mais là, j’ai pris l’habitude.»
Il y a trois saisons, alors qu’il venait d’arriver à Ivry, Olivier Marroux a humé le parfum de la coupe de l’EHF. Trois petits tours plus tard, le club val-de-marnais est rentré dans le rang et l’ailier droit a contenu son impatience. Cette année, il savait qu’avec la Ligue des Champions, il goûterait à ce qui se fait de mieux en matière de handball. « C’est vrai que c’est une découverte mais d’un autre côté, c’est pour jouer ce genre de compétition que je suis venu à Chambéry. » Depuis septembre, les Savoyards sont engagés sur plusieurs fronts. En championnat tout d’abord, où après s’être souvent faits peur face à des adversaires décomplexés, ils restent invaincus. « Le point positif, c’est qu’on a gagné tous les matches, relève le Drômois. Les équipes qui jouent contre nous n’ont rien à perdre et elles sont plus libérées. Nous, on a un statut à défendre et aucun point à céder et contre ce genre d’équipes, on se crispe un peu plus. » Chambéry passera un véritable premier test la semaine prochaine (jeudi) à Saint-Raphaël et là, il ne faudra pas uniquement compter sur le money-time pour s'en sortir. « On a pris deux avertissements sans frais contre Sélestat et Istres. On ne libère pas assez les ballons. Une fois c'est la défense qui va bien et l'attaque qui n'est pas au top, l'autre fois, c'est le contraire. Nous n'arrivons pas à combiner les deux.» Et puis il y a l’étage supérieur de la fusée, la Ligue des Champions et cette entame chez les tenants du trophée à Barcelone, où Olivier Marroux et ses potes ont bien failli créer la surprise (défaite de 3 buts). « Ils ont une équipe A et une équipe A’. Quand ils changent leurs joueurs, la différence ne se remarque pas forcément au niveau du rendement. C’est sur ce type d’opposition que tu progresses et que tu apprends beaucoup plus que dans les matches de LNH. » Après l’Espagne, Chambéry a enchaîné sur deux succès face aux Suédois de Sävehof et surtout à Sarajevo, mettant fin à trois ans de disette à l’extérieur.
Kadetten Schaffhausen, l’adversaire du jour est un peu plus costaud. La saison passée chez eux, les Suisses avaient causé quelques tracas à Montpellier. Pour Chambéry, il s’agit de poursuivre la bonne série. « C’est une bonne équipe mais qui est à notre portée, avoue l'ailier droit. Nous jouons de surcroît à la maison et donc la victoire est impérative. Si on s’impose, on améliore notre plan comptable. La suite pourrait être envisagée plus sereinement. Schaffhausen est un adversaire direct pour la qualification. » Le chemin est tracé et cette saison, Chambéry a de réelles ambitions en Ligue des Champions. Olivier Marroux qui arpente les parquets depuis 17 ans est persuadé d'avoir trouvé sa voie... en Savoie.