A trois journées de la fin du championnat de N1, Yutz valide son retour en D2. Une étape majeure dans le renouveau du deuxième club féminin de Lorraine.
« Unies pour le combat, ensemble on gagnera, la victoire sera là… allez Yutz ! ». Ce cri de guerre a résonné dans toute la moitié est du pays, cette saison. Il restera à jamais le porte-bonheur d’un collectif arrivé à bon port plus tôt que prévu. En corrigeant Bourg-de-Péage (34-23), pendant que Le Pouzin envoyait son équipe B se faire laminer à Achenheim (40-15), les Mosellanes sont mathématiquement assurées de jouer la saison prochaine en Division 2 (*). A trois matches du dénouement, et moins d’un an après avoir quitté l’antichambre de l’élite dans l’amertume. « Que du bonheur », jubile une Mélissa Rauch « franchement soulagée ». « Ca fait bizarre au début, renchérit Mailys Vandevoorde, néophyte en montée. On va s’en rendre compte au fur et à mesure ».
Les Bleues ont pourtant eu tout le temps d’anticiper leur plongeon sur le parquet de Saint-Exupéry. Leaders de la poule 2 depuis la trêve, moins défaillantes que la concurrence péageoise, vésulienne ou pouzinoise, elles sont allées au bout de leur logique. Ont relevé le défi de la remontée immédiate, assigné par leur président-entraîneur, Francis Manneau. L’homme qui a redressé un club au bord de l’asphyxie financière il y a deux ans. Celui qui a restructuré l’effectif en donnant sa chance à la formation maison, dont le symbole défend aussi la cage de l’équipe de France jeunes. Par son flegme, sa maturité et sa constance, Déborah Dangueuger, même pas dix-sept ans, s’est imposée comme la révélation de la saison.
Pour encadrer cette jeunesse insouciante, également incarnée par Anaëlle Arcade à la mène ou Vandevoorde sur la base arrière, des grandes sœurs : l’inoxydable guide, Rachida Hadj, qui a encore éclairé le jeu yussois face aux Drômoises (11 buts, 5 assistances), ou l’ailière droite roumaine Adina Caldararu, dont la prise d’initiatives au poste 2 a forcé les portes de l’ascenseur en seconde période. « Le physique a parlé, préfère souligner Rauch. On savait que les Péageoises n’étaient pas nombreuses, qu’on gagnerait si on maintenait un certain rythme ».
Cette quinzième victoire en dix-neuf rencontres n’est certes pas la plus aboutie d’entre toutes. La deuxième meilleure défense de la poule a été malmenée par Naucyckaa Aline, insaisissable et polyvalente droitière. La propension à faire briller la gardienne adverse dans le premier acte a tout autant semé le doute. Mais l’ivresse de la montée a tout balayé. « On a prouvé qu’on était une vraie équipe, apprécie l’ailière Laura Fau. On a su communiquer ensemble pour que les problèmes ne s’éternisent pas ». Comme après la défaite du week-end précédent à Nîmes, l’une des trois concédées à l’extérieur. « On a atteint notre premier objectif. Maintenant, on en a un deuxième sur lequel on s’est mis d’accord en cours d’année : terminer premières et vivre un titre de championnes de France ». Pour que la java bleue continue.
(*) La réserve de Metz, deuxième à trois points de Yutz, ne peut évoluer à un niveau supérieur à la N1.
YUTZ – BOURG DE PEAGE : 36-26 (17-14)
350 spectateurs.
Arbitres : MM. Barba et Vlaminck.
YUTZ : Caldararu 8/11 ; Drii-Hadj (capitaine) 11/14 (2/2 penaltys) ; Fau 1/5 ; Mé. Rauch 1/3 ; Strugala 2/6 (0/1 penalty) ; Turpin 4/9 ; puis Arcade 3/3 ; Dominiak 3/4 ; Hamiti 1/3 (0/1 penalty) ; Vandevoorde 2/3. Gardiennes : Dalleau (3/17 arrêts en 30’, dont 1 penalty) puis Dangueuger (9/18 en 30’, dont 1 penalty). 2 minutes : Mé. Rauch (36’), Arcade (60’). Entraîneur : F. Manneau.
BOURG-DE-PEAGE : Aline 7/13 (1/2 penaltys) ; Brun 3/6 ; David 2/2 ; Malandran 1/5 ; Naffah 6/11 ; Tudosie 6/10 (1/2 penaltys) ; puis Kempa 0/2 ; A. Tremblay 1/1. Gardiennes : E. Tremblay (capitaine, 14 arrêts en 55’, dont 2 penaltys) puis Farroco-Alves (5’). 2 minutes : Tudosie (49’), Brun (55’), Naffah (60’). Entraîneur : C. Bertrand.
Evolution du score : 2-3 (5’) ; 6-4 (10’) ; 8-6 (15’) ; 11-9 (20’) ; 14-11 (25’) ; 18-16 (35’) ; 21-19 (40’) ; 25-20 (45’) ; 28-22 (50’) ; 33-23 (55’).