Des débuts difficiles aux récentes victoires contre ses adversaires directs, Strasbourg Robertsau a progressivement pris ses marques dans la poule 2 de N1. Tout comme son nouvel entraîneur, Bruno Boesch, qui a pris les rênes de cette équipe totalement remodelée à l'intersaison. Exit les Fred Beauregard, Mohamed Messaoudene et Pierre-Antoine Casanova, place désormais aux jeunes de la réserve Sélestadienne venus en force renforcer le collectif fanion de la "Rob" : les Benjamin Demarson, Florian Vetter, Julien Ramel ou encore Mathias Soltane. Bruno Boesch, responsable du centre de formation de Sélestat jusqu'à l'an dernier, connaît donc parfaitement sa nouvelle équipe, dans laquelle Raphael Nestor, Makram Jerou et Josselyn Haas font figure d'hommes d'expérience. Progresser, assurer le maintien et pourquoi pas remonter dans le classement, voilà quelques objectifs pour 2010 du nouveau coach Strasbourgeois.
Quelles sont vos impressions après cette victoire face à Martigues ?
Il y a d'abord la satisfaction immédiate de la victoire mais surtout le soulagement de repousser notre adversaire à 4 points. L'enjeu du jour était là, vaincre et s’octroyer une petite marge de sécurité ou être vaincu et passer dans la zone rouge ! Ce ne fut pas un grand match sur le plan de la maîtrise technique mais l'essentiel était bien de gagner. En revanche, une fois de plus les joueurs, n'ont rien lâchés et se sont battus comme des chiffonniers.
Vainqueur à Gien puis devant Martigues, vous avez fait un pas important vers le maintien ?
Nous ne sommes qu'à mi parcours et je me garderais bien de faire des prévisions. S'il est vrai qu'il était très important de remporter ces 2 matchs, il n'en reste pas moins vrai que la saison est encore longue et qu'il peut se passer encore beaucoup de choses. Avec ce championnat à 4 descentes directes, chaque point vaudra cher.

Mal embarqué en début de championnat, avez-vous eu peur d'une saison galère ?
La galère pour un entraîneur, c'est de perdre les matches mais c'est surtout de ne pas entrevoir de solutions, d'avoir éventuellement des problèmes avec ses joueurs et ou ses dirigeants. Ça ne correspond en rien à ce qu'on a pu vivre en début de saison. Les joueurs ont toujours adhérés au projet et l'équipe a progressé au fil des matches. L'état d'esprit dans le groupe est remarquable, il y a beaucoup d'application et d'investissement dans le travail. Il y a eu un peu d'inquiétude, il a en toujours d'ailleurs, mais nous essayons par le travail d’avoir de plus en plus de certitude quand à notre jeu.
9ème actuellement, êtes-vous satisfait de cette première partie de saison ?
Lorsque l’on est compétiteur, on peut difficilement se satisfaire de laisser 8 équipes devant soi au classement... Ceci dit, l'objectif a été clairement annoncé : se maintenir ! Nous sommes vraiment partis dans l’inconnu avec une refonte importante de l’effectif et l’intégration de jeunes joueurs n’ayant jamais foulés un terrain de N1. Notre budget à été diminué de 35% et l’équipe s’est transformée et construite avec cette contrainte forte... Donc pour répondre à la question, cette première partie nous a permis de nous situer et de voir qu’on a notre place à ce niveau. Si le maintien passe par une neuvième place au classement en fin de saison, je suis preneur.

Quels sont les secteurs de jeu à améliorer selon vous ?
On peut toujours progresser, dans tous les secteurs. Une des clefs sera de faire progresser le collectif mais également les individualités afin de répartir le temps de jeu entre plus de joueurs. Si chaque joueur gagne en « utilité » pour l’équipe, tous le monde y sera gagnant. C’est ce qui se passe petit à petit. Je peux davantage multiplier les rotations, nous sommes moins tributaires d’un ou deux joueurs. Encore une fois, si tout le monde parvient à s’épanouir, c’est l’équipe qui sera la grande gagnante.
Reprendre en main l'équipe 1 de la "Rob" a t'il été facile pour vous ?
Ca c'est très bien passé, sans difficulté aucune. Il y avait d'une part les jeunes joueurs que j'ai côtoyés ces dernières années au centre de formation de Sélestat. Eux m’ont suivi dans l’aventure, et d'autre part il y avait les joueurs de la Robertsau, qui sont presque tous passé par Sélestat et que je connaissais plus ou moins. Ça c'est pour l’aspect relation humaine, mais le plus important, c’est que la très grande majorité des joueurs sont passés par des structures de haut-niveau ; club pro en D1, centre de formation, pôle et qu'ils ont tous une grande culture du travail et un gout prononcé de l’effort. Partant de là, c'est beaucoup plus facile ! Si les jeunes peuvent parfois prendre le chemin de la facilité, les anciens sont là, avec moi, pour remettre tout le monde sur la bonne voie.
De plus nous avons pu mettre en place un petit staff qui m’aide bien dans la gestion de l’équipe : Michel Jilger le préparateur physique ; Serge Schmutz le spécialiste gardien de but ; Manu Bidet notre médecin et Manon Burckle la kiné. Avec tout ce petit monde on essaye de gérer au mieux notre groupe.

Vous passez d'un centre de formation à une équipe de N1, qu'est ce que cela change pour vous ?
Ça change tout !!! Ce n’est pas du tout le même travail. Dans un centre de formation, le rôle premier du cadre est de former des joueurs professionnels. L’échelle du temps n’est pas la même ; avec le jeune joueur c’est un travail à moyen terme voir à long terme pour certains.
Avec une équipe de N1 il s’agit de faire jouer ensemble le plus efficacement possible des joueurs avec leurs caractéristiques propres ; et ceci le plus rapidement possible parce que la contrainte du résultat et du classement est bien réelle. Je ne dis pas que l’on renonce à faire progresser le joueur en tant que tel, au contraire, mais la préoccupation est toujours celle de l’équipe. Dans un centre de formation vous êtes beaucoup plus centré sur l’individu et son environnement.
Pour résumer, je dirais que d'un côté, on est prioritairement dans un registre de développement des ressources du joueur et dans l’apprentissage d’un métier, alors que de l’autre côté on est davantage dans le registre de l’exploitation des ressources des uns et des autres.
Vous avez une fonction élargie au sein du club (directeur technique et entraîneur), quelle est votre domaine d'intervention ?
En effet, j’ai d’autres prérogatives que l’entraînement de l’équipe de N1. A vrai dire on m’a demandé de travailler sur un projet de club, ce que j’ai fait. Il s'agit maintenant de faire vivre ce projet.

Quels sont les objectifs pour la phase retour du championnat ?
L'objectif est toujours le même : assurer le maintien. Pour ce faire, il nous faudra à nouveau battre les équipes qui sont derrières nous et glaner quelques points supplémentaires contre des équipes qui sont devant. Les joueurs sont plus ambitieux et souhaitent terminer dans la 1ère moitié du classement… à suivre !!!
Nous nous sommes fixés des objectifs et des axes de travail pour continuer à progresser dans cette seconde partie de championnat. Permettez-moi de ne pas en dire davantage…
Verra t'on la Robertsau revenir prochainement en D2 selon vous ?
Pour l'instant, nous n'avons pas les structures pour assumer une éventuelle montée en D2. La D2 c'est l'antichambre de la LNH, les contraintes économiques sont fortes si on ne veut pas faire l'ascenseur. Donc pour le moment ça ne me semble pas raisonnable.