Deux prolongations n'ont pas permis à la France de rejoindre la finale du Mondial 2007, malgré un combat de tous les instants les Champions d'Europe ne pourront briguer un 3° titre mondial, non seulement cette défaite est plus que dure dans les têtes mais il va falloir rebondir pour aller accrocher une médaille qui parait amplement méritée au vu du match délivré par les bleus à la KölnArena cet après-midi. On savait que si les Bleus ne dominaient pas de la tête et des épaules ce match face à l'organisateur de ce Mondial, il serait extrêmement difficile de prendre le pas, effectivement même si le match ne fut pas de la teneur de l'Allemagne - Espagne, force est de constater que cette finale a quelque peu était "offerte" au public Allemand, l'argent et le sport font de moins en moins bon ménage, le Handball semble être rattrapé par cette sale manie venue d'ailleurs. Aujourd'hui le français amoureux de handball doit se sentir un tantinet Espagnol et Slovène ! Tout le monde cherche encore dans le camp français pourquoi le dernier but de Michael Guigou a été refusé et ce n'est que le plus flagrant des exemples...
On leur avait promis l'enfer. C'était bien pire encore. Pourtant, les Bleus étaient prévenus, ils savaient ce qui les attendait. Une Mannschaft aux dents longues, complètement libérée depuis sa victoire en quart contre l'Espagne. 19 000 spectateurs hostiles, avides de finale. Ca sera l'enfer, leur avait-on dit, dans cette immense structure futuriste de verre et d'acier posée sur les bords du Rhin. Ils le savaient, tous. Et ils avaient su se sortir de tout : un vacarme assourdissant à chaque but allemand, qui allait jusqu'à couvrir la voix du speaker chargé d'annoncer le nom du marqueur. Un tel silence de cathédrale après chaque réalisation française que les Bleus se questionnaient parfois du regard, scrutaient la paire arbitrale pour être sûr que le but était bien accordé...
Héroïques en défense, les Bleus écrivaient au fil des minutes un scénario idéal. Après avoir subi la tempête en début de partie, ils avaient fait front, n'avaient jamais plié, avant de mener la manœuvre en début de seconde mi-temps. Jamais loin devant certes, mais jamais suffisamment derrière pour laisser les Allemands enflammer le match.
On leur avait promis l'enfer et ils serraient les dents en marchant sur ses flammes. Un enfer permanent, incessant, usant. Mais les Français ne s'étaient juste pas méfié de deux petits diablotins en chemisette jaune. Les arbitres de cette demi-finale. Retour sur images : à quelques secondes de la fin de la dernière prolongation, à quelques secondes des tirs au but et alors que les Français sont menés mais en supériorité numérique, Michael Guigou s'échappe côté droit. En pleine vitesse, il est balancé dans le dos, vacille mais ne voit qu'une chose : la cage, et Henning Fritz, légèrement avancé. En complet déséquilibre, il tire. Fritz est surpris. But, la France égalise et la demi-finale se décidera aux tirs au but. C'est maintenant une certitude. Pour tout le monde. Sauf pour les deux arbitres suédois qui lèvent le bras, et annoncent un retour à la faute initiale contre Guigou. Les arbitres suédois, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît ! Donc coup franc pour les Bleus.
S'ensuit alors une gigantesque pagaille. Hurlements et protestations. Onesta tente alors un coup de poker et sort Omeyer pour jouer le coup franc à sept joueurs de champ contre cinq. Mais les Allemands ne lâcheront pas leur billet pour la finale. Dans les vestiaires, Claude Onesta ne décolérait pas :"Nous n'avons pas eu l'occasion de gagner à la régulière. L'arbitrage du match Allemagne-Espagne avait déjà été litigieux, et nous assistons encore une fois à une erreur grossière. Peut-être pas délibérée, mais vraiment malhonnête", tempêtait le sélectionneur. Avant de lancer, sourire en coin : "Bravo aux organisateurs, les salles sont pleines. Mais c'est un Mondial qui a été organisé en Allemagne et pour l'Allemagne, avec la complicité de l'IHF, la fédération internationale".
Visage marqué et cernes sous les yeux, Joël Abati est plus mesuré : "Bien sûr, ça fait mal de sortir comme ça. On n'a pas su faire la différence plus tôt, et on le paie très cher". A la sortie du terrain, dans le couloir des vestiaires, Sebastian Preiss s'avance vers un mur de micros et de caméras, hilare. Il tient un carton à la main : "Cherche deux places pour la finale". Joël Abati lève à peine les yeux. Ce soir, "Jo" n'est vraiment pas d'humeur à rire...
Olivier STEPHAN
A Cologne, KölnArena
le 01 février 2007 à 17h25
France - Allemagne : 31 - 32 (Mi-temps : 12-11- TR : 21-21 A 1° P : 27-27)
16 000 Spectateurs
Arbitres :
MM HAKANSSON et NILSSON (Suède)
Statistiques du match
France
Joueurs :
2 FERNANDEZ Jerome 0/3
3 DINART Didier
4 BURDET Cedric
5 GILLE Guillaume
6 GILLE Bertrand 4/6
8 NARCISSE Daniel 8/17
11 GIRAULT Olivier
13 KARABATIC Nikola 6/15
14 KEMPE Christophe
18 ABATI Joel 7/8 dont 2/2 pen.
19 ABALO Luc 3/9
21 GUIGOU Michael 3/3
Gardiens :
16 OMEYER Thierry 15/47 dont 0/4 pen.
Allemagne
Joueurs :
2 HENS Pascal 4/10
4 ROGGISCH Oliver
5 KLEIN Dominik 3/3
11 GLANDORF Holger 5/8
13 BAUR Markus 5/8 dont 4/4 pen.
14 ZEITZ Christian 3/11
15 JANSEN Torsten 3/3
17 KLIMOVETS Andrej
18 KRAUS Michael 2/7
19 KEHRMANN Florian 4/8
21 KAUFMANN Lars 1/1
41 SCHWARZER Christian 2/5
Gardiens :
1 FRITZ Henning 17/47 dont 0/1 pen.
12 BITTER Johannes 0/1 pen.
Photos Christian Carl