Montpellier et Toulouse pénalisés par leur entame de match. Cette stérilité à riposter aura été fatale aux deux formations du Languedoc qui vont s'éreinter, dépenser de l'énergie à courir après le score pendant 60 minutes. Dans l'absolu, il y avait sans doute la place pour que chacune s'impose face à son adversaire mais au final, le résultat de ce mardi soir parait logique.
Montpellier s'est montré trop dispendieux, offrant à Kiel des cadeaux inattendus. Des balles trop vite rendues, des intentions parfois un peu brouillonnes et des tirs peu convaincants face à un gardien (Andreas Wolff) qui n'en demandait pas tant mais qui sortira sur blessure (au dos) peu avant la pause. Son binôme, le jeune Léon Nowottny a su tenir la baraque par la suite. Les Allemands ont récité leur handball pendant que les Héraultais le balbutiaient. Et dans ce registre, un joueur avait à coeur de s'illustrer. Dans un scénario qui se renouvelle souvent lorsqu'un ancien de la maison d'en face (4 ans au MHB) vient rendre visite pour la 1ère fois depuis son départ à ses anciens partenaires. Veron Nacinovic, le pivot croate a excellé et inscrit six buts, participant activement à la réussite de son équipe.
En 8 minutes et avec un score de 6-1, Kiel et notamment Reinkind avaient fait le nécessaire pour mettre Montpellier dans l'embarras. Erick Mathé a pourtant tout tenté pour freiné les ardeurs des Allemands. Changement de système en défense, implication de tout son banc, rien n'a inversé la tendance. Le bloc adverse a toujours donné de solides garanties et le retour au vestiaire (16-9) a du peser dans les têtes. Si Kiel est revenu sur le terrain avec les mêmes intentions de conquête et de marche en avant, le MHB, piqué dans son honneur, ne pouvait rester les bras croisés.
La réaction tant attendue a été tardive mais elle a eu le mérite d'exister. A l'entame du dernier quart d'heure, l'écart à combler était encore conséquent (-6). Les impacts de Benjamin Richert, les coups de butoir d'Arthur Lenne (photo de tête) ont sonné la révolte et en quelques minutes, les 5000 spectateurs de l'Arena ont retrouvé l'espoir d'un revirement de situation. Kyllian Villeminot a pris le relais et la défense devant un Charles Bolzinger plus inspiré a enfin tenu la comparaison. Mais en face, l'expérience a parlé et le vétéran Duvnjak (37 ans) a su remettre de l'ordre. Permettant aux siens de rester en tête et de s'imposer lors de cette 1ère soirée de Ligue Européenne.
La réaction d'Érick Mathé: "Le début de match est une douche froide. On ne s'attendait pas à démarrer de la sorte. On a eu beaucoup de mal en attaque, on a manqué de précision avec sept pertes de balles en première période, même si on trouvait des solutions en attaque. J'ai dit aux joueurs qu'il fallait retenir les deux mi-temps pour s'en servir contre Nantes. Beaucoup d'équipes seraient allées têtes basses dans les vestiaires. On s'est donné les moyens d'espérer en seconde période. On a laissé beaucoup d'énergie. Je n'ai pas d'explication sur cette entame. On était habitué les matchs précédents à dérouler et à ne pas jouer forcément à cette intensité-là. Je suis fier de mon équipe d'avoir réalisé cette seconde mi-temps."
A la Sud de France Arena, mardi 14 octobre
Montpellier HB - THW Kiel 28-30 (MT: 9-16)
Arbitres: Horvath et Marton (Hongrie)
Les stats, ICI

TOULOUSE EN APATHIE
Quasiment le même scénario à Toulouse face à Kristianstad, un adversaire annoncé pourtant à la portée de la formation haut-garonnaise. Sauf que les Suédois ont été maîtres du rythme et des horloges puisque toujours devant au tableau d'affichage. Là aussi, la réaction des joueurs de Danijel Andjelkovic aura été bien trop tardive pour pouvoir quitter le palais des sports, la tête haute. Stérilité en attaque où la plupart des tirs ont fait briller le gardien nordique Al Khafadji (15 parades !) et un une 1ère réalisation de Nemanja Ilic (photo ci-dessous) après plus de 11 minutes (la 1ère des 9 autres à inscrire à l'actif de l'ailier serbe) mais également impossibilité à endiguer la fougue insolente et efficace du récent meilleur demi-centre du championnat du monde U21, Axel Mansson (notre photo - 9/15). Pourtant si souveraine la saison passée, la défense toulousaine est bien trop fébrile depuis septembre et ce n'est pas la sortie sur blessure de "Baky" Diallo qui a amélioré la situation. Les Toulousains ont manqué de tout. D'arrêts (même si Simon Möller va retrouver quelques vertus en seconde période), de précision (notamment en attaque placée), de jus, d'impacts mais pas d'envie. Erwin Feuchtmann, "Gaby" Nyembo ont tenté de raviver la flamme, de sonner la révolte mais en face, les Suédois ont tenu bon. Et pourtant malgré tous ses travers, le Fenix est revenu. A 4 minutes du terme (26-26). Et le peuple d'une enceinte s'est levé dans les gradins très clairsemés (à peine 1900 spectateurs). Le money-time pouvait servir le scénario et rendre l'irréalisable quelques minutes auparavant, possible. Mais le hold-up n'a pas eu lieu, Giraudeau a pris un rouge pour faute et constestation, et Kristianstad a célébré (sous les sifflets de l'assistance) un succès (28-30) totalement mérité.
La réaction de Danijel Andjelkovic: "(cette égalisation) C'était la chance. Mais tous ces temps faibles, ces absences, ça nous arrive trop régulièrement ces temps-ci. Contre Aix, 6-0 en 6 minutes, St Raphaël 5-0, ce soir, 4-0 en 10 minutes, après, c'est compliqué à gérer. On va essayer d'avancer. En cherchant des solutions collectives. Je garde espoir, rien n'est joué. Je n'ai pas peur des adversaires, ce qui m'inquiète, c'est plutôt nous. On est trop fragile et cela dure depuis le début de la prépa. Si j'avais immédiatement la solution... En plus, on travaille bien (à l'entraînement) mais dès que le match commence, il y a un manque de confiance et on perd nos moyens, il n'y a pas de fluidité, on garde le ballon dans les mains sans trop savoir qu'en faire et on commet des fautes techniques de débutant. Ce n'est pas possible à ce niveau-là. Le problème est plus dans les têtes."
Au Palais des Sports de Toulouse, mardi 14 octobre
Fenix Toulouse - IFK Kristianstad 28-30 (MT: 11-15)
Arbitres: Murariu et Paraschiv (Roumanie)
Les stats, ICI
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ST RAPHAEL... SI PRES... SI LOIN
C'est finalement dans le nord de l'Allemagne que St Raphaël aurait pu signer l'exploit. Face à Flensbourg l'actuel leader de la Bundesliga mais surtout vainqueur des deux précédentes éditions de la Ligue Européenne. Les Varois ont contenu durant toute la rencontre, les assauts répétés de leur adversaire. Ils ont ouvert la marque, mené de deux longueurs après 20 minutes et ce mano a mano au cours duquel Micke Brasseleur s'est particulièrement illustré (7 buts pour le gaucher) a duré pendant trois quarts d'heure. Jusqu'à ce que les Allemands pensent avoir trouvé la faille et s'envolent au tableau d'affichage (27-24 à la 48è). Mais en face, Sergio Perez a montré du répondant et a permis à St Raph' de rester au contact (27-27). Même scénario huit minutes plus tard avec même, 4 unités à remonter pour les hommes de Benjamin Braux. Andreas Lang et Benjalin Bataille ont réussi à réduire la différence mais trop tard (32-30).
A la GP Joule Arena Flensburg, mardi 14 octobre
SG Flensburg - St Raphaël Var HB 32-30 (MT: 16-15)
Arbitres: Leszcynski et Piechota (Pologne)
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