Dawiya Abdou n’est pas passée à côté de son quart de finale. Avec quatre buts en cinq tentatives, l’ailière droit était l’une des Françaises les moins maladroites ce jeudi à Podgorica. « Ca ne m’étonne pas d’elle », apprécie Mathieu Lanfranchi, son entraîneur la saison dernière à Chambray-les-Tours. « Si elle a mis du temps à appréhender le niveau professionnel, jusqu’en novembre, elle a montré en seconde partie de saison qu’elle savait répondre aux exigences de la LBE. Dawi a tout pour devenir une très grande ailière. Elle est clairement tournée vers le très haut niveau. »
« C’est le feu sous la glace », dit encore le néo-Dunkerquois de la Mahoraise de 19 ans. Plutôt discrète en dehors des terrains, ardente sur le 40x20… et refroidie, comme toutes ses conscrites de France juniors, par la tournure indésirable que prend l’Euro. La meilleure équipe des deux phases de poules, avec cinq victoires engrangées en une semaine, a été piégée au seuil du carré final par un meilleur troisième du tour principal. L’Autriche, qualifiée ric-rac malgré une défaite contre… les Bleuettes, pas plus tard que mardi (31-24).
La physionomie du quart de finale du surlendemain a été bien dissemblable. C'était d’abord un coude-à-coude à rallonge, durant lequel l’ensemble d’Eric Baradat a plus souvent été chasseur que chassé. Poussé dans ses retranchements, plus malmené de la sorte depuis la Norvège au premier tour, par un outsider revanchard dans l’âme. Dans ses temps forts, il n’a jamais compté plus de deux buts d’avance (14-12, 31ème puis 20-18, 42ème). Lorsqu’il s’est mis à la faute, les germanophones lui ont asséné un 5-1 préoccupant (21-23, 49ème). Le quatrième but d’Abdou, l’ancienne Toulousaine, a laissé croire que l’inconstance n’était que passagère (22-23). Sauf que les Françaises n’ont plus revu l’Autriche d’aussi près. Prisonnières de leurs échecs face à la gardienne Plavotic (dont trois à 7 mètres), de leurs pertes de balle. Un peu plus appliquées et justes dans le geste, les invitées surprises des demi-finales sont restées hors de portée (23-27, 56ème puis 26-29, 60ème).
La désillusion est à la hauteur des espoirs suscités par le début de parcours de cette génération. Elle est peut-être plus grande que celle subie l’été dernier, en phase finale du championnat du monde U18. Parce que contrairement à 2023 et 2024, il n’y aura donc aucun podium à aller chercher. Au mieux, une cinquième place. Afin de limiter la régression dans la hiérarchie internationale, les Bleuettes devront d’abord gagner un match de préclassement contre la Croatie, dès demain (17 h). Encore du réchauffé, quatre jours après le 33-13 du tour principal… La positon finale sera déterminée dans la rencontre suivante (Hongrie ou Monténégro), dimanche matin.
FRANCE – AUTRICHE : 26-29 (13-12)
Jeudi 17 juillet 2025, à Podgorica. Arbitres : MM. Fält et Holm (SUE).
FRANCE : Samaï 5/5 (1/1 penalty) ; Abdou 4/5 ; Amelot 4/8 (1/2 penaltys) ; Kingué 3/4 ; Naal 3/6 ; Vama 2/3 ; Injai 2/4 (0/1 penalty) ; B. Gros 2/6 ; Koestner 1/4 (0/1 penalty) ; Alcée 0/1 ; Chantelly 0/3. Gardiennes
: Joyet-Bondu (2/12 arrêts, dont 0/2 penaltys), Lé. Gonzalez (5/19 arrêts, dont 0/1 penalty) et Gindro (0/5 arrêts, dont 0/1 penalty). 2 minutes : Samaï (12’), Vama (23’), Kingué (35’). Sélectionneur : E. Baradat.
Résultats des autres quarts de finale : ESPAGNE – Croatie 23-11 (13-4) ; DANEMARK – Hongrie 20-19 (10-12) ; Monténégro – ALLEMAGNE 33-35 (17-19)