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Reyhan Zuzo est impatient de rebondir

Mondial

lundi 30 juin 2025 - © Yves Michel

 6 min 44 de lecture

Il est rentré du championnat du Monde des moins de 21 ans, comme tous ses partenaires, frustré et conscient de ne pas avoir atteint le minimum des objectifs, une qualification pour les quarts. Après quelques jours de vacances, Reyhan Zuzo va retrouver son quotidien de sportif de haut niveau, la réalité de la prépa avec Nîmes où il revient après avoir été prêté à Caen.

En se classant 10ème d'un championnat du Monde remporté ce dimanche par le Danemark au détriment du Portugal, la génération 2004-2005 française termine son cycle de quatre ans par un nouvel échec. 14ème (sur 16) de l'Euro U18, non qualifiée pour le Mondial U19, 10ème (sur 24) à l'Euro U20, elle n'a jamais été en mesure ou si peu, d'entrevoir la lumière. En 4 ans, l'effectif a été profondément remanié et ils n'étaient que cinq en Pologne à faire figure de pionniers. Michal Baran, Pierre Alexis Favril, Henri Kirtz, Rémi Peyre et Reyhan Zuzo. Le demi-centre est rentré en France égratigné moralement mais aussi physiquement au terme d'une saison bien remplie. Une immense satisfaction à Caen où prêté, il aura véritablement éclos (meilleur espoir de Proligue et une finale de play-offs) et la déception en équipe de France, où le résultat n'est pas conforme aux objectifs. Quelques jours de vacances lui feront le plus grand bien avant de reprendre la prépa le 16 juillet, dans son club d'origine, l'USAM Nîmes. 

Dans quel état d’esprit es-tu après ce Mondial ? 
Bien évidemment, il y a de frustration. On avait comme ambition et même comme mission d’aller chercher les quarts de finale, donc quand on ne remplit pas un objectif, c’est un échec. Cela fait toujours mal, surtout qu’on s'y préparait tous ensemble depuis un an.  

C’est ce match contre les Féroé qui a tout plombé…
Déjà, d’être passé aussi près (NDLR: avec par la suite, le +7 contre la Roumanie et la défaite des Féroé contre le Danemark, un match nul contre les Féroïens aurait été suffisant pour se qualifier), il y a de quoi être dégoûté et ce lundi-là, je n’ai pas trop fermé l’œil de la nuit. On est passé par tous les sentiments après ce résultat (27-28) … de la haine, de la colère, avec des interrogations, sur tes choix, l'arbitrage, tu refais le match, tu te dis si on avait fait autrement et pas comme ça, tu gamberges beaucoup. C’est horrible, c’est un cauchemar. 

Votre parcours depuis 2022, c’est celui du combattant… 
On ne peut pas dire que les compétitions qu’on a traversées avec cette génération, aient été faciles. On n’a jamais atteint les quarts, l’an dernier, on est un peu victime de la formule de l’Euro U20. Mais là, il faut reconnaître que le tirage était favorable. Donc c’est sûr que quand tu es dans ce groupe depuis le début, que tu es régulièrement sollicité et qu’il n’y a rien au bout, il y a de la tristesse de voir l’aventure se terminer de cette façon.

Qu’est-ce qui n’a jamais marché avec cette génération ?   
On a toujours eu du mal à gérer nos temps faibles. Il y a toujours eu une espèce de pression quand ça devenait compliqué et en quatre ans, on n’a pas réussi à changer ça. On a aussi eu des blessés parmi les joueurs qui comptaient, cela ne nous a pas aidés. 

Qu’est-ce que cela fait, de se dire que l’aventure est finie ?  
A vrai dire, je n’ai pas trop réfléchi à la question mais le moment venu, je vais être très nostalgique. Des liens se sont créés, avec certains, nous sommes plus que des partenaires. C’est sûr que le bilan sportif n’est pas fameux mais je suis persuadé qu’il va rester quelque chose de cette génération. 

Vous n’étiez pas qualifiés au Mondial 2023, est-ce que cela a manqué ? 
Je veux bien le croire. On n’a pas eu l’expérience de ce type de tournoi. 


Avant d’aller en Pologne, tu sortais d’une saison exceptionnelle avec Caen…
C’est ça… et c’est bien que tu parles un peu de positif (rires). Quand j’ai donné mon accord à Caen, ils n’étaient pas sûrs de rester en Proligue ! Avec eux, j’ai tout de suite eu envie de repartir à fond. Cela a un peu piqué mais peu importe, il fallait que je mette tous les atouts de mon côté. J’avais besoin du temps de jeu que je n’avais pas eu à Nîmes et franchement, cela s’est idéalement bien passé. 

Tu aurais pu y rester ? 
Non. Il me reste un an à faire à Nîmes et Caen savait que je n’étais là que pour une saison mais je les remercie car j’ai pu vraiment faire mes preuves. Avoir des responsabilités, du temps de jeu, c’est ce qu’il me manquait en club. 

A Nîmes, vous serez trois* sur un poste majeur…
Ah mais je suis conscient qu’il faudra que je gagne ma place et je vais bosser comme un chien. Je peux aussi évoluer arrière gauche. J’arrive en mode déterminé et certainement pas en me disant, j’ai fait mes preuves à Caen et cela suffit. La Starligue, c’est une autre dimension. 

A 20 ans, jouer en D1 est une nécessité pour toi ? 
Je te dirai que j’ai envie de jouer en Ligue des Champions (sourires) ! Enfin, le plus haut possible. Je ne vais pas brûler les étapes mais c’est vrai que j’ai l’ambition d’être le meilleur. 

Quelle est l’implication de Semir, ton papa ? 
Déjà… c’est un Papa ! Je ne le vois pas comme mon coach personnel (rires). Quand je n’ai pas envie de parler de handball, il respecte totalement. Mais il a toujours été là pour me donner des conseils. C’est quand même cool de pouvoir débriefer avec quelqu’un qui connait le haut niveau. 

Il taille un peu ? 
Il est très exigeant donc la critique est toujours constructive. Après, il n’est pas constamment sur moi mais il me rappelle tous les jours que si j’ai envie d’aller loin, cela passe par le travail. 

A quoi ressemble ton rêve absolu ? France A ? 
Le fait d’être ambitieux m’y fait penser, je veux viser l’excellence mais encore une fois, je garde les pieds sur terre et même si j’ai fait toute la filière jeunes, je sais que je ne vais pas me retrouver du jour au lendemain, chez les A. 

* Jean Loup Faustin qui arrive de Dunkerque et Lou Derisbourg



Un podium atypique 

Danemark 1er... Portugal 2ème... Iles Féroé 3èmes. C'est un podium inédit qui clôture le 25ème championnat du Monde des moins de 21 ans en Pologne. Si le lauréat danois figurait parmi les favoris (4ème titre dont le dernier remontait à 2005), le finaliste lusitanien ne fait que confirmer sa bonne tenue avec cette génération qui l'année dernière, s'était classée à la même place à l'Euro. La sensation est venue des Iles Féroé qui ne se sont inclinées que d'un but en demi-finale face au Portugal après deux prolongations. Les partenaires d'Oli Mittun (meilleur buteur et MVP du tournoi) entrent dans les mémoires en apportant à l'archipel la 1ère médaille de bronze de son histoire handballistique. Concernant la finale, on a pu apprécier l'imprévisibilité du jeu portugais face à celui du Danemark, plus formaté mais si efficace. Les Nordiques ont surtout su profiter des quelques errances adverses qui ont buté sur un gardien exceptionnel Frederik Moller Wolff (17 arrêts). Le portier de GOG n'a pourtant pas été désigné comme étant le meilleur sur son poste. C'est son vis-à-vis, titulaire à 21 ans au FC Porto, Diogo Rema Marques qui a été récompensé. 

Une petite remarque: les Français seront tombés sur deux équipes qui terminent sur le podium. La défaite contre les Féroé (27-28) ne peut qu'attiser les regrets. 

 DEMI-FINALES 

 Iles Féroé 

 Portugal

 37-38

 

 Danemark

 Suède

 40-37

 FINALE (bronze)

 Iles Féroé

 Suède

 27-26

 FINALE (or)

 Portugal

 Danemark

 26-29

Reyhan Zuzo est impatient de rebondir  

Mondial

lundi 30 juin 2025 - © Yves Michel

 6 min 44 de lecture

Il est rentré du championnat du Monde des moins de 21 ans, comme tous ses partenaires, frustré et conscient de ne pas avoir atteint le minimum des objectifs, une qualification pour les quarts. Après quelques jours de vacances, Reyhan Zuzo va retrouver son quotidien de sportif de haut niveau, la réalité de la prépa avec Nîmes où il revient après avoir été prêté à Caen.

En se classant 10ème d'un championnat du Monde remporté ce dimanche par le Danemark au détriment du Portugal, la génération 2004-2005 française termine son cycle de quatre ans par un nouvel échec. 14ème (sur 16) de l'Euro U18, non qualifiée pour le Mondial U19, 10ème (sur 24) à l'Euro U20, elle n'a jamais été en mesure ou si peu, d'entrevoir la lumière. En 4 ans, l'effectif a été profondément remanié et ils n'étaient que cinq en Pologne à faire figure de pionniers. Michal Baran, Pierre Alexis Favril, Henri Kirtz, Rémi Peyre et Reyhan Zuzo. Le demi-centre est rentré en France égratigné moralement mais aussi physiquement au terme d'une saison bien remplie. Une immense satisfaction à Caen où prêté, il aura véritablement éclos (meilleur espoir de Proligue et une finale de play-offs) et la déception en équipe de France, où le résultat n'est pas conforme aux objectifs. Quelques jours de vacances lui feront le plus grand bien avant de reprendre la prépa le 16 juillet, dans son club d'origine, l'USAM Nîmes. 

Dans quel état d’esprit es-tu après ce Mondial ? 
Bien évidemment, il y a de frustration. On avait comme ambition et même comme mission d’aller chercher les quarts de finale, donc quand on ne remplit pas un objectif, c’est un échec. Cela fait toujours mal, surtout qu’on s'y préparait tous ensemble depuis un an.  

C’est ce match contre les Féroé qui a tout plombé…
Déjà, d’être passé aussi près (NDLR: avec par la suite, le +7 contre la Roumanie et la défaite des Féroé contre le Danemark, un match nul contre les Féroïens aurait été suffisant pour se qualifier), il y a de quoi être dégoûté et ce lundi-là, je n’ai pas trop fermé l’œil de la nuit. On est passé par tous les sentiments après ce résultat (27-28) … de la haine, de la colère, avec des interrogations, sur tes choix, l'arbitrage, tu refais le match, tu te dis si on avait fait autrement et pas comme ça, tu gamberges beaucoup. C’est horrible, c’est un cauchemar. 

Votre parcours depuis 2022, c’est celui du combattant… 
On ne peut pas dire que les compétitions qu’on a traversées avec cette génération, aient été faciles. On n’a jamais atteint les quarts, l’an dernier, on est un peu victime de la formule de l’Euro U20. Mais là, il faut reconnaître que le tirage était favorable. Donc c’est sûr que quand tu es dans ce groupe depuis le début, que tu es régulièrement sollicité et qu’il n’y a rien au bout, il y a de la tristesse de voir l’aventure se terminer de cette façon.

Qu’est-ce qui n’a jamais marché avec cette génération ?   
On a toujours eu du mal à gérer nos temps faibles. Il y a toujours eu une espèce de pression quand ça devenait compliqué et en quatre ans, on n’a pas réussi à changer ça. On a aussi eu des blessés parmi les joueurs qui comptaient, cela ne nous a pas aidés. 

Qu’est-ce que cela fait, de se dire que l’aventure est finie ?  
A vrai dire, je n’ai pas trop réfléchi à la question mais le moment venu, je vais être très nostalgique. Des liens se sont créés, avec certains, nous sommes plus que des partenaires. C’est sûr que le bilan sportif n’est pas fameux mais je suis persuadé qu’il va rester quelque chose de cette génération. 

Vous n’étiez pas qualifiés au Mondial 2023, est-ce que cela a manqué ? 
Je veux bien le croire. On n’a pas eu l’expérience de ce type de tournoi. 


Avant d’aller en Pologne, tu sortais d’une saison exceptionnelle avec Caen…
C’est ça… et c’est bien que tu parles un peu de positif (rires). Quand j’ai donné mon accord à Caen, ils n’étaient pas sûrs de rester en Proligue ! Avec eux, j’ai tout de suite eu envie de repartir à fond. Cela a un peu piqué mais peu importe, il fallait que je mette tous les atouts de mon côté. J’avais besoin du temps de jeu que je n’avais pas eu à Nîmes et franchement, cela s’est idéalement bien passé. 

Tu aurais pu y rester ? 
Non. Il me reste un an à faire à Nîmes et Caen savait que je n’étais là que pour une saison mais je les remercie car j’ai pu vraiment faire mes preuves. Avoir des responsabilités, du temps de jeu, c’est ce qu’il me manquait en club. 

A Nîmes, vous serez trois* sur un poste majeur…
Ah mais je suis conscient qu’il faudra que je gagne ma place et je vais bosser comme un chien. Je peux aussi évoluer arrière gauche. J’arrive en mode déterminé et certainement pas en me disant, j’ai fait mes preuves à Caen et cela suffit. La Starligue, c’est une autre dimension. 

A 20 ans, jouer en D1 est une nécessité pour toi ? 
Je te dirai que j’ai envie de jouer en Ligue des Champions (sourires) ! Enfin, le plus haut possible. Je ne vais pas brûler les étapes mais c’est vrai que j’ai l’ambition d’être le meilleur. 

Quelle est l’implication de Semir, ton papa ? 
Déjà… c’est un Papa ! Je ne le vois pas comme mon coach personnel (rires). Quand je n’ai pas envie de parler de handball, il respecte totalement. Mais il a toujours été là pour me donner des conseils. C’est quand même cool de pouvoir débriefer avec quelqu’un qui connait le haut niveau. 

Il taille un peu ? 
Il est très exigeant donc la critique est toujours constructive. Après, il n’est pas constamment sur moi mais il me rappelle tous les jours que si j’ai envie d’aller loin, cela passe par le travail. 

A quoi ressemble ton rêve absolu ? France A ? 
Le fait d’être ambitieux m’y fait penser, je veux viser l’excellence mais encore une fois, je garde les pieds sur terre et même si j’ai fait toute la filière jeunes, je sais que je ne vais pas me retrouver du jour au lendemain, chez les A. 

* Jean Loup Faustin qui arrive de Dunkerque et Lou Derisbourg



Un podium atypique 

Danemark 1er... Portugal 2ème... Iles Féroé 3èmes. C'est un podium inédit qui clôture le 25ème championnat du Monde des moins de 21 ans en Pologne. Si le lauréat danois figurait parmi les favoris (4ème titre dont le dernier remontait à 2005), le finaliste lusitanien ne fait que confirmer sa bonne tenue avec cette génération qui l'année dernière, s'était classée à la même place à l'Euro. La sensation est venue des Iles Féroé qui ne se sont inclinées que d'un but en demi-finale face au Portugal après deux prolongations. Les partenaires d'Oli Mittun (meilleur buteur et MVP du tournoi) entrent dans les mémoires en apportant à l'archipel la 1ère médaille de bronze de son histoire handballistique. Concernant la finale, on a pu apprécier l'imprévisibilité du jeu portugais face à celui du Danemark, plus formaté mais si efficace. Les Nordiques ont surtout su profiter des quelques errances adverses qui ont buté sur un gardien exceptionnel Frederik Moller Wolff (17 arrêts). Le portier de GOG n'a pourtant pas été désigné comme étant le meilleur sur son poste. C'est son vis-à-vis, titulaire à 21 ans au FC Porto, Diogo Rema Marques qui a été récompensé. 

Une petite remarque: les Français seront tombés sur deux équipes qui terminent sur le podium. La défaite contre les Féroé (27-28) ne peut qu'attiser les regrets. 

 DEMI-FINALES 

 Iles Féroé 

 Portugal

 37-38

 

 Danemark

 Suède

 40-37

 FINALE (bronze)

 Iles Féroé

 Suède

 27-26

 FINALE (or)

 Portugal

 Danemark

 26-29

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