De notre envoyé spécial à Katowice (Pologne)
Le petit sac traîné jusqu'au vestiaire est devenu soudain plus lourd, l'engourdissement traverse le corps et la tête, encore plus ce jeudi matin lorsque la veille, l'organisation a décidé de programmer cet Autriche - France comptant pour la 9-12 à... 9h30. Alexis Huaulme, le jovial chef de délégation a répercuté l'info et les joueurs n'ont pas mis longtemps à comprendre qu'ils devraient être debout aux aurores, petit-déj à 6h30 et départ pour la salle, une heure plus tard ! Heureusement, la météo est au beau fixe et les nuages ont disparu.
Pour terminer proprement le boulot, il n'y avait aucun cadeau à faire à l'Autriche. Une formation que cette génération des 2004-2005 n'avait jamais rencontrée, du moins depuis quatre ans et le passage en U18. Les Transalpins qui eux aussi, n'ont pas été loin de basculer dans le top 8, après avoir concédé le nul face à la Norvège et perdu d'un seul but face à la Slovénie. Avec dans ses rangs, quelques bonnes individualités comme le gardien (meilleur de ce Mondial) Bergmann et le pivot Möstl. Même si notamment en seconde période, elle a été victime d'un coupable relâchement, sans incidence sur l'inversion du score, léquipe de France a globalement maîtrisé son sujet. Avec d'entrée, la volonté de faire un écart substantiel au score. Et comme souvent depuis le début de la compétition, Reyhan Zuzo, en bon chef d'orchestre a donné l'impulsion et les solistes ont suivi. Ils vont profiter des ballons laissés en chemin par les Autrichiens et de la vigilance de Noé Rataboul. Une 1ère série à 1-4 à l'entame puis une seconde avec un 2-7 peu avant la pause ont suffi pour mettre l'adversaire sous l'éteignoir (9-15). La paternité des pertes de balle et le manque de précision dans le tir avaient été le plus souvent autrichien.
Au retour des vestiaires, les Tricolores ont maintenu l'écart mais au fil des roltations, le jeu s'est désagrégé. Et les travers ont refait surface. Un changement de gardien (Bergmann étant hors du coup à 17%) va tout de suite apporter un peu plus d'assurance à une défense un peu plus compacte. Ce qui avanit fonctionnée en 1ère, était moins évident. Comme trouver son pivot. Les Auttrichiens parvenaient même à couper les relations transversales. Bilan, le mur était plus difficile à trouer et l'impatience va gagner ceux qui étaient en difficulté. Il n'y avait pas de danger immédiat puisque le matelas de survie restait conséquent (14-17 à la 40è). Une certaine indigence commençait à perturber les intentions. Dans ces cas-là, et cela s'est vérifié lors des précédents matches, Naël Tighiouart (photo du bas) est le facteur X pour faire sauver les verrous les plus tenaces. A 7m comme en décalage sur son aile gauche, le néo Pontellois va rassurer ses partenaires. Cela ne sera pas suffisant puisqu'à moins de 3 minutes du terme, les Transalpins auront une opportunité de passer à -2. Il était temps que la sirène retentisse pour marquer la fin d'une confrontation sans grande saveur. Si le MVP désigné (on est en droit de se demander si ceux en charge de la faire, prêtent attention au déroulé de la rencontre !) est un Autrichien (l'ailier gauche Elmar Böhm), ce sont bien les Bleuets qui se sont imposés (24-27).
Ce vendredi, le symbôle sera fort. Au terme des 60 minutes, le rideau international tombera sur cette génération. "On sait qu'on va partager ces derniers instants ensemble, valide Henri Kirtz (photo de tête - le gaucher est un des rares avec Baran, Zuzo, Peyre ou Favril, à être parmi les pionniers des 2004-2005), on a ça dans la tête depuis le début du Mondial mais je ne te cache pas qu'il y a un goût d'inachevé car on voulait tous aller chercher le quart, la demie et pourquoi pas la finale. On était triste lorsqu'on a perdu contre les Féroé mais comme ce sont nos dernières avec ce maillot, on veut montrer une belle image, on veut finir tous ensemble même si c'est vrai, il manquera quelque chose. Chaque année, on sentait pourtant qu'on progressait, qu'on n'était pas loin mais bon, l'an dernier à l'Euro, on était 2ème de la poule mais le règlement voulait que ce ne soit que le meilleur 2è qui passe, sur ce Mondial, on avait une poule des plus accessibles et c'est ch.... car il y avait la place. Même s'il y a eu pas mal de changements, on se connait tous depuis longtemps, il y a vraiment des affinités qui se sont créées et cela a toujours été un plaisir de jouer avec des potes."

Il ne leur reste qu'une étape sur ce qui s'apparente depuis lundi à un chemin de croix. Et quelle opposition ! L'aigle déchu, Icare aux ailes brûlées, le centurion à l'armure défoncée, l'Espagne. Mais comment ? Oui, oui. Ce qui aurait pu, sans vanité de part et d'autre, ressembler a minima à une affiche du dernier carré, sera programmé ce vendredi (à l'heure de l'apéro, 11h45) pour savoir qui des deux terminera au mieux 9ème du tournoi ! Croisé au détour d'un couloir, David Barrufet (l'ancien portier de la "Roja" et du Barça et dont le fils Ian, ailier gauche de son état et cadres des moins de 21, n'a même pas été en mesure de nous donner un semblant d'explications. "Une équipe qui n'est plus habituée à être malmenée et qui perd ses repères ? Un arbitrage qui va plutôt avantager l'adversaire et qui ne va faire aucun cadeau à un champion du Monde et d'Europe en titre ? Un des joueurs majeurs Petar Cikusa du Barça, blessé depuis le match décisif contre l'Allemagne, qui traîne une épaule douloureuse (il a d'ailleurs été mis au repos ce jeudi) et qui n'a pas son rendement habituel ? Un binôme de gardiens pourtant si performant mais qui n'a pas eu lors des moments de vérité son rendement habituel ? Des adversaires qui se sont renforcés depuis un an ?" Autant d'arguments qui peuvent être pris en compte. Pour autant, les Espagnols se devaient de relever la tête et même si comme leurs futurs adversaires, ils ont attaqué leur avant dernier rendez vous face à la Croatie sans emballer la machine puisque les deux étaient dos à dos à la pause (14-14), le pivot Victor Romero a sonné la charge et a réveillé les siens. Ce que les joueurs au maillot à damiers ont eu peine à endiguer avec des gardiens qui n'ont pas été très performants à l'inverse de Pau Panitti, totalement retrouvé (15 parades). Succès sans trop de suspense mais sur une infime marge de l'Espagne (31-34). Le même différentiel que celui des Tricolores.
Match de classement – Mondial U21
A Katowice (Pologne) GKS Arena - Jeudi 26 Juin 2025
Autriche – France 24-27 (MT : 9-15)
Arbitres : Novica Mitrovic & Miljan Vesovic (Monténégro)
Evolution du score : 2-3 (5) 4-6 (10) 6-8 (15) 7-12 (20) 7-13 (25) 9-15 (MT) 11-16 (35) 14-17 (40) 17-11 (45) 20-23 (50) 21-26 (55) 24-27 (FIN)
Le diaporama photos de l'Equipe de France U21 M (mentions obligatoires: © Yves Michel)