C’est de la propension à gérer les situations les plus inattendues, qu’émerge souvent, la qualité d’une équipe. A la 8ème minute, lorsque Berlin qui avait déjà fait le break, a perdu son meilleur élément Mathias Gidsel, on pouvait légitimement penser que le cours de la rencontre allait basculer. L’exclusion directe du Danois est logique. Acte d’anti-jeu flagrant, jambe gauche en avant sur Kauldi Odriozola bien lancé sur son aile droite. Aucune contestation sur le banc allemand, Gidsel était prié de suivre la suite des évènements depuis la tribune de la Lanxess Arena.  

Où d'autres auraient patiné, mis du temps à s'organiser, Berlin a su très vite se réinventer, galvanisé par la réussite et la lecture de Milosavljev son gardien. Les Allemands se sont surtout montrés plus juste dans leurs choix et leurs intentions. A l’inverse des Nantais. Incapables de changer de rythme et de dominer physiquement un adversaire souvent (c’est vrai) un peu trop agressif. Le ‘’H’’ n’a pas su profiter des phases de supériorité numérique, son jeu placé manquant d’ingéniosité. Un signe qui ne trompe pas, Nicolas Tournat devra attendre 28 minutes, avant de convertir sa 1ère réalisation (le pivot tricolore sera plus prolifique par la suite). Nantes manquait un peu de tout à ce moment-là (18-12 à la pause). 

Et à la reprise, la situation ne va pas s’améliorer. Avec toujours les mêmes travers… cette impuissance à concrétiser, une défense permissive et ces ballons trop vite rendus aux Allemands… le scénario va tourner à une démonstration en leur faveur (24-15 à la 41è). Nils Lichtlein a fait oublier par exemple que son équipe évoluait sans Gidsel, tant le demi-centre a su donner le tournis à ses vis-à-vis, Andersson et surtout Freihöfer se chargeant d’alimenter le capital. 

Sept buts. C’est l’écart que Berlin va parvenir à maintenir avec Milosavljev toujours en réussite, de près, de loin et même à 7m en mettant Rivera puis Bos en échec. Comme ils l’avaient fait depuis le coup d’envoi, les récents champions d’Allemagne ne vont jamais desserrer leur étreinte. La fin de match sera une véritable punition pour les Nantais dont le rendement de la base arrière aura été du début à la fin, une véritable déception  (34-24). 

La formation la plus expérimentée, la plus complète (même si Gidsel est allé se reposer dans les gradins) se qualifie pour la finale. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce ne sera que la 2ème disputée par les "Renards" après un 1er échec vieux de… 55 ans. 

Nantes continue son apprentissage dans la cour des grands d’Europe. Même si cette demi-finale ressemble plutôt à une vraie humiliation. Il reste à Grégory Cojean une mission non négligeable : remobiliser ses joueurs pour disputer ce dimanche, la petite finale. Soit face à Barcelone, soit face à Magdebourg.