Depuis le MVM Dome, à Budapest
Dans la portion de tribune basse la plus verte comme sur une machine à sous, trois 7 alignés et c'est le jackpot. En l'espèce, des chiffres en forme de boudins gonflables dorés. Une petite touche d'originalité dans un épilogue prévisible, voire convenu. Györ s'est succédé à lui-même, conservant la couronne européenne reconquise en 2024. Ca fait à présent sept Ligues des Championnes amassées depuis 2013, quasiment une saison sur deux.
Pas plus qu'il y a un an contre Bietigheim-Ludwigsbourg, le géant hongrois n'avait aucune envie d'être destitué par des apprenties finalistes. Raison pour laquelle il a borduré Odense en pile poil cinq minutes. En deux temps, trois mouvements : défense à essorage immédiat, appuis diaboliques de Bruna de Paula, attraction vers l'avant symbolisée par la montée de balle d'Estelle Nze Minko (6-1). Défenseure exclusive au coup d'envoi, la capitaine de l'équipe de France s'est naturellement muée en piston offensif majeur. Avec la révélation continentale de la saison, la Néerlandaise Dione Housheer, et la pivot norvégienne Kari Brattset (MVP du carré final), l'arrière de 33 ans a terminé co-meilleure buteuse (6/9). Soignant sa ligne de stats comme le spectacle, à l'image de son tir rentrant du disque central (19-14, 29ème) ou du chabala à oxygène réussi face à Lunde (27-22, 48ème). « J'ai tout donné, je suis rincée ! », en rigole-t-elle.
A ses côtés sous l'averse de confettis verts tombée sur l'estrade, une compatriote bien dans son époque. Dans un ultime effort, Hatadou Sako (29 ans) a tendu le bras, smartphone en main, pour une première photo-souvenir de groupe. Comme elle n'oublie jamais d'où elle vient, la gardienne francilienne – accompagnée de Kristina Jørgensen – s'est permise un détour pour saluer son ancien public messin. Et comme elle ne se refera jamais, la seconde Bleue de Györ a de nouveau porté son habit de lumière. Après avoir laissé Sandra Toft assurer la première partie, elle a débarqué en fanfare à la 34ème minute. Un premier arrêt heureux du bout des ongles (39ème), une main droite aimantée sur le penalty d'Aagot Hansen (42ème), un don inimitable pour électriser la foule. Il fallait bien tout cela pour contenir le rapproché d'Odense (25-22 à la 46ème, 29-27 à la 59ème). « On était aussi derrière contre Metz, rappelle Louise Burgaard. On a eu les chances pour revenir, mais on a raté des petites choses. C'est très embêtant contre une équipe comme Györ, qui a de l'expérience des fins de matches. J'espère qu'on fera mieux la saison prochaine. »
Laissant l'arrière droit danoise ruminer sur son nouvel accessit à l'international, alors qu'elle clame vouloir « être numéro 1 », Györ et ses Tricolores ont savouré leur prolongation de règne. « C'est chouette de pouvoir partager cette saison avec Hatadou, avec celles n'avaient jamais gagné cette Ligue des Champions, rayonne Nze Minko, première Française à deux C1 depuis Raphaëlle Tervel (2013, 14). Je suis contente d'avoir gagné une nouvelle fois, surtout avec cette équipe-là. Ce sont de nouveaux souvenirs sur le terrain, et en dehors. » Le Final Four, « c'est une compétition particulière. Il y a beaucoup de stress, de pression qui monte. Concrétiser de cette manière, alors que tu arrives la boule au ventre en te disant que ce sont les deux derniers matches de la saison, à la vie à la mort, c'est trop bien », sourit celle qui avoue, sans rire, être seulement « en digestion du Mondial 2023 ». Alors, bonnes vacances en famille !
GYÖR (HON) – ODENSE (DAN) : 29-27
(20-15)
Dimanche 1er juin 2025, à Budapest. 19 469 spectateurs. Arbitres : MM. Alvarez et Bustamante (ESP).
Evolution du score : 6-1 (5') ; 8-4 (10') ; 11-5 (15') ; 13-7 (20') ; 16-11 (25') ; 22-19 (35') ; 24-19 (40') ; 25-20 (45') ; 27-23 (50') ; 28-25 (55').