bandeau handzone

Metz, l'impuissance quatre

Champion's League

dimanche 1 juin 2025 - © Laurent Hoppe

 4 min 11 de lecture

Les championnes de France subissent encore une double peine à la danoise. Privées de finale la veille par Odense, elles se sont aussi inclinées dans le match pour la troisième place, dimanche à Budapest. Comme l'an dernier, les médailles de bronze sont revenues à Esbjerg, vainqueur 30-27 d'un collectif mosellan qui peine décidément à repousser ses limites dans le cadre d'un Final Four.

Depuis le MVM Dome, à Budapest

Les dernières passes de Petra Vamos, adressées à Granier puis Bouktit, n'ont jamais trouvé les mains de leurs destinataires. Une poussette de Nadine Szöllösi-Schatzl à l'opposé de l'action, synonyme d'exclusion à l'avant-dernière minute. Une fixation de Deila, suivie du troisième but à l'aile gauche d'Elin Hansson. Voilà comment le podium européen se refuse, une fois de plus, au Metz HB. Arrivé jeudi dans la capitale hongroise en candidat crédible à la gloire, fort d'une saison passée à matraquer tout ce qui se présentait à lui, il en repart aussi frustré, amer que l'an dernier. Les médailles décernées par l'EHF ont beau avoir l'apparence du bronze, ce ne sont pas celles qui devaient ceindre les cous. Djazz Chambertin ne s'y est pas trompée, la retirant illico presto du sien. La consolation à chaud est venue des quelques centaines de supporters du virage jaune, vers lesquels Cléopâtre Darleux s'est immédiatement tournée pour leur exprimer la gratitude collective. De la future maman Chloé Valentini, entrée sur le terrain pour apporter du réconfort. Sécher les larmes qui ont perlé chez Bouktit ou Grandveau.

Samedi contre Odense (29-31 a.p.), « on n'a pas réussi à aller en finale alors qu'on était parties pour. C'était une grosse désillusion. Là, encore une fois, on n'arrive pas à concrétiser un match où on était à +2 » (21-23, 42ème), grimace en zone mixte l'arrière droit Emma Jacques, la principale satisfaction jaune et bleue du week-end. « J'ai plus de temps de jeu depuis la grossesse de Laura (Flippes). Je voulais vraiment aider l'équipe, j'ai essayé de le faire au maximum. » « Je suis encore plus triste qu'hier, confesse Allison Pineau. Mais je suis fière de notre équipe, de notre saison. »

A tête reposée, pas obligatoirement tout de suite car il reste deux matches de LBE et la célébration d'un 27ème titre de championnes de France (dimanche prochain, après la réception de Nice), il faudra bien se retourner sur cette grosse rature dans un exercice jusqu'alors très soigné. Ausculter les dysfonctionnements, aussi agaçants que récurrents sur la plus grande scène du hand féminin de clubs. Irrésistibles en saison régulière, autrices du meilleur parcours dans une phase de groupes à huit (27 points sur 28 possibles), costaudes contre Brest en quart de finale, les Mosellanes déjouent quasi systématiquement dans l'immense dôme magyar. En quatre venues en ce lieu, comme autant de présences au Final Four, elles n'y ont gagné qu'un match sur huit. La petite finale de l'édition 2022. Officiellement, ce n'est pas une malédiction. « On n'a pas encore trouvé ce petit truc qui fait qu'on n'arrive pas à aller en finale », répond Emma Jacques sur ce point.

Tant que les recherches seront infructueuses, les premiers dimanches de juin risquent de se ressembler. Un an moins un jour après s'être imposé 33-37, à enjeu identique, l'Esbjerg entraîné par Tomas Axnér a accablé les coéquipières de Tyra Axnér (27-30). Et ici, personne ne pourra accuser Emmanuel Mayonnade de n'avoir rien tenté pour éviter une rechute. Non sollicitées en demi-finale, Mlamali, Tyra Axnér et Errard étaient dans le sept de départ ce dimanche. Szöllösi-Schatzl et Bouktit ont eu plus de ballons exploitables que samedi. Par ses arrêts en seconde mi-temps, Darleux a préservé l'espoir collectif de finir apaisées. D'où sont venus les ennuis ? De certaines étourderies, telle cette perte de balle sur un engagement. Des trois échecs à 7 mètres, comme la veille. Des tourments de classe mondiale d'Henny Reistad, reine incontestée des buteuses de la compétition et si décisive en temps voulu (27-25, 54ème). De ceux de son auxiliaire zélée, Michala Moller. « Notre effectif est encore un peu jeune, l'un des plus jeunes de la Ligue des Champions », ajoute Allison Pineau. 25 ans de moyenne d'âge, « c'est peut-être une limite par rapport à d'autres équipes, qui ont plus de joueuses d'expérience. On n'en a pas autant que certains collectifs. » Et encore moins au coup d'envoi de la prochaine campagne, quand la demi-centre, Darleux (retraites) et Anne Mette Hansen ne seront plus là.

« Györ a aussi échoué beaucoup de fois avant de gagner sa première Ligue des Champions », glisse la demi-centre, en guise d'encouragement à persévérer dans la quête ultime messine. D'autres superpuissances nationales ont bien mis 14 ans pour conquérir l'Europe. Avec un ballon plus gros, on vous l'accorde...

ESBJERG (DAN) – METZ HB : 30-27 (17-16)
Dimanche 1er juin 2025, à Budapest (HON). Arbitres : Mmes Duplii et Pobedrina (UKR).
Evolution du score : 1-4 (4') ; 6-6 (10') ; 10-8 (15') ; 12-11 (20') ; 16-12 (25') ; 19-20 (35') ; 20-21 (40') ; 23-23 (45') ; 25-25 (49') ; 27-26 (55').

Metz, l'impuissance quatre 

Champion's League

dimanche 1 juin 2025 - © Laurent Hoppe

 4 min 11 de lecture

Les championnes de France subissent encore une double peine à la danoise. Privées de finale la veille par Odense, elles se sont aussi inclinées dans le match pour la troisième place, dimanche à Budapest. Comme l'an dernier, les médailles de bronze sont revenues à Esbjerg, vainqueur 30-27 d'un collectif mosellan qui peine décidément à repousser ses limites dans le cadre d'un Final Four.

Depuis le MVM Dome, à Budapest

Les dernières passes de Petra Vamos, adressées à Granier puis Bouktit, n'ont jamais trouvé les mains de leurs destinataires. Une poussette de Nadine Szöllösi-Schatzl à l'opposé de l'action, synonyme d'exclusion à l'avant-dernière minute. Une fixation de Deila, suivie du troisième but à l'aile gauche d'Elin Hansson. Voilà comment le podium européen se refuse, une fois de plus, au Metz HB. Arrivé jeudi dans la capitale hongroise en candidat crédible à la gloire, fort d'une saison passée à matraquer tout ce qui se présentait à lui, il en repart aussi frustré, amer que l'an dernier. Les médailles décernées par l'EHF ont beau avoir l'apparence du bronze, ce ne sont pas celles qui devaient ceindre les cous. Djazz Chambertin ne s'y est pas trompée, la retirant illico presto du sien. La consolation à chaud est venue des quelques centaines de supporters du virage jaune, vers lesquels Cléopâtre Darleux s'est immédiatement tournée pour leur exprimer la gratitude collective. De la future maman Chloé Valentini, entrée sur le terrain pour apporter du réconfort. Sécher les larmes qui ont perlé chez Bouktit ou Grandveau.

Samedi contre Odense (29-31 a.p.), « on n'a pas réussi à aller en finale alors qu'on était parties pour. C'était une grosse désillusion. Là, encore une fois, on n'arrive pas à concrétiser un match où on était à +2 » (21-23, 42ème), grimace en zone mixte l'arrière droit Emma Jacques, la principale satisfaction jaune et bleue du week-end. « J'ai plus de temps de jeu depuis la grossesse de Laura (Flippes). Je voulais vraiment aider l'équipe, j'ai essayé de le faire au maximum. » « Je suis encore plus triste qu'hier, confesse Allison Pineau. Mais je suis fière de notre équipe, de notre saison. »

A tête reposée, pas obligatoirement tout de suite car il reste deux matches de LBE et la célébration d'un 27ème titre de championnes de France (dimanche prochain, après la réception de Nice), il faudra bien se retourner sur cette grosse rature dans un exercice jusqu'alors très soigné. Ausculter les dysfonctionnements, aussi agaçants que récurrents sur la plus grande scène du hand féminin de clubs. Irrésistibles en saison régulière, autrices du meilleur parcours dans une phase de groupes à huit (27 points sur 28 possibles), costaudes contre Brest en quart de finale, les Mosellanes déjouent quasi systématiquement dans l'immense dôme magyar. En quatre venues en ce lieu, comme autant de présences au Final Four, elles n'y ont gagné qu'un match sur huit. La petite finale de l'édition 2022. Officiellement, ce n'est pas une malédiction. « On n'a pas encore trouvé ce petit truc qui fait qu'on n'arrive pas à aller en finale », répond Emma Jacques sur ce point.

Tant que les recherches seront infructueuses, les premiers dimanches de juin risquent de se ressembler. Un an moins un jour après s'être imposé 33-37, à enjeu identique, l'Esbjerg entraîné par Tomas Axnér a accablé les coéquipières de Tyra Axnér (27-30). Et ici, personne ne pourra accuser Emmanuel Mayonnade de n'avoir rien tenté pour éviter une rechute. Non sollicitées en demi-finale, Mlamali, Tyra Axnér et Errard étaient dans le sept de départ ce dimanche. Szöllösi-Schatzl et Bouktit ont eu plus de ballons exploitables que samedi. Par ses arrêts en seconde mi-temps, Darleux a préservé l'espoir collectif de finir apaisées. D'où sont venus les ennuis ? De certaines étourderies, telle cette perte de balle sur un engagement. Des trois échecs à 7 mètres, comme la veille. Des tourments de classe mondiale d'Henny Reistad, reine incontestée des buteuses de la compétition et si décisive en temps voulu (27-25, 54ème). De ceux de son auxiliaire zélée, Michala Moller. « Notre effectif est encore un peu jeune, l'un des plus jeunes de la Ligue des Champions », ajoute Allison Pineau. 25 ans de moyenne d'âge, « c'est peut-être une limite par rapport à d'autres équipes, qui ont plus de joueuses d'expérience. On n'en a pas autant que certains collectifs. » Et encore moins au coup d'envoi de la prochaine campagne, quand la demi-centre, Darleux (retraites) et Anne Mette Hansen ne seront plus là.

« Györ a aussi échoué beaucoup de fois avant de gagner sa première Ligue des Champions », glisse la demi-centre, en guise d'encouragement à persévérer dans la quête ultime messine. D'autres superpuissances nationales ont bien mis 14 ans pour conquérir l'Europe. Avec un ballon plus gros, on vous l'accorde...

ESBJERG (DAN) – METZ HB : 30-27 (17-16)
Dimanche 1er juin 2025, à Budapest (HON). Arbitres : Mmes Duplii et Pobedrina (UKR).
Evolution du score : 1-4 (4') ; 6-6 (10') ; 10-8 (15') ; 12-11 (20') ; 16-12 (25') ; 19-20 (35') ; 20-21 (40') ; 23-23 (45') ; 25-25 (49') ; 27-26 (55').

Dans la même rubrique

Champion's League
dimanche 1 juin 2025
  
Champion's League
samedi 31 mai 2025
  
Champion's League
mercredi 30 avril 2025
  
Champion's League
mercredi 23 avril 2025
  
Champion's League
jeudi 3 avril 2025
  
  1 2 3 4   

Le match

 dimanche 1 juin 2025

Joueurs du match

 Top Joueur
Eval : 18 | Buts : 8 | Pd : 1 | Int : 2
 Top Gardien
Eval : 0 | Arr Tot : 0 / 0 (Non numérique %)