Poussiéreux, sur le point de jaunir, les souvenirs d'élite aux Docks Océane ? Plus pour très longtemps, a priori. Relégué en Division 2 en 2018, le Havre Athletic Club arrive au bout du tunnel. Long comme un septennat. Il n'en sortira qu'avec la levée de la redoutable et redoutée (surtout ces derniers étés) barrière du contrôle de gestion. Quoi qu'il en soit, sur le terrain, la remontée est en poche à une journée de la fin. La place forte du début du siècle ne peut plus être doublée par Nantes et Clermont-Ferrand, depuis sa victoire samedi (25-29) à Celles-sur-Belle. L'équipe qui l'avait privée d'une accession il y a quatre ans, dans un format de finale aller-retour.
« L'ambition de cette année n'était pas forcément de jouer le titre et la montée », rembobine Tom Garnier, l'architecte en chef du come-back normand. Certes « venu pour ce projet-là », l'ancien adjoint de Sébastien Mizoule à Besançon avait comme priorité initiale de laisser mûrir sa bleusaille, sans obligation de se précipiter vers l'ascenseur. « Si j'avais une certitude en début de saison, c'est qu'on progresserait et qu'on serait meilleurs en fin de saison qu'en début. C'a été le cas. » Alors que la phase aller avait été marquée par la constance nantaise, les toussotements du HAC à l'approche de la trêve, la portion retour a été incontestablement ciel et marine. Valentine Pin et ses copines en sont à treize matches sans défaite depuis février. « Je suis fier du travail des filles, du staff. On a eu la chance d'avoir très peu de blessées, c'est une force dans ce championnat. »
Les rencontres perdues d'un but fin 2024 (Celles, Lomme), le HAC les remporte début 2025. En haut de la liste, le sommet à Nantes, fin avril. Une victoire arrachée à la dernière seconde par l'arrière Vanessa Djiogap (24-25). « C'est aussi l'apprentissage, observe l'entraîneur de 34 ans. On a su mieux gérer les fins compliquées, même quand on ne fait pas de très bons matches. On arrive à en tirer quelque chose. C'est ce qui fait qu'on est devant à la fin. » Premier, avec deux points d'avance sur les favorites ligériennes et clermontoises. Ces dernières ont été fessées par l'outsider séquano-maritime (33-26, 17ème journée), dans l'une des balises de ce parcours seulement lesté de trois revers. « Autant on est la meilleure attaque du championnat (31,3 buts de moyenne), autant on a su construire nos victoires contre les équipes de haut de tableau en passant par l'aspect défensif. C'est une plus-value. »
Après deux jours de repos accordés par leur coach dolois « pour se remettre de leurs émotions », les Havraises tâcheront de ne pas gâcher la fête et la remise du trophée de championnes de D2, samedi prochain à domicile, contre Le Pouzin. « On a envie de bien finir, de rester invaincues dans la deuxième phase. » Le moment d'endosser, d'ajuster, la tenue de promu viendra bien après. Peu de retouches à prévoir, suggère Tom Garnier. Les départs d'Honorine Da Sylva (photo) et Mathilde Canerot, côté droit, seront compensés par le recrutement de deux gauchères, une arrière et une ailière. Leurs noms sont sous embargo.