C’est certainement le Final Four dont on entendra le moins parler dans les médias. Et pourtant, les quatre équipes qui vont s’affronter ce samedi et dimanche à Vendôme (Loir et Cher) ne manqueront pas d’arguments pour décrocher le titre national dans la catégorie des moins de 18 ans et succéder ainsi au palmarès à Chambéry.
Si la qualification lui a échappé de peu la saison dernière, Montpellier s’était glissé à deux reprises dans le carré final, en s’imposant largement face à Lille (37-24) en 2023 et en s’inclinant à l’issue de l’ultime rencontre (30-31) face au PSG, sur l’édition 2022. Cette fois, les Héraultais ont réalisé un parcours quasi sans faute. Deux seules défaites (Nice et Aix) au cumul des deux phases et les cinq dernières sorties avec des écarts impressionnants, ce qui en fait les favoris de l’épreuve. « Je ne partage pas cet avis, conteste Rémi Fernandez-Gonzalez (photo de tête). En moins de 18, il peut se passer beaucoup de choses en fonction des effectifs et ça peut partir dans tous les sens. Chaque équipe va faire en sorte d’avoir ses meilleurs éléments et en faire descendre certains de N1 ou N2. » L’ailier droit, sacré il y a deux ans, comme le pivot Eliott Georgel, a l’expérience de cet enchaînement de deux matches en deux jours. « En validant notre qualif assez tôt, on a pu se préparer en toute sérénité, dans d’excellentes conditions et mettre au point en situation de match, de nouvelles combinaisons. Après, il y a de la qualité chez tous nos adversaires. Je garde un très bon souvenir du dernier titre. Ça reste inoubliable et quand tu y participes une seconde fois, c’est encore plus motivant de performer. » D’autant que ce week-end pourrait être particulier pour l’intéressé qui après son cursus en pôle, a décidé de franchir le pas puisqu’en septembre, il intègrera le centre de formation de Chartres dirigé par une certaine Delphine Royer. « Je n’ai pas encore pleinement pris conscience que samedi et dimanche, je vais sans doute jouer les derniers matches sous les couleurs du MHB. J’aurai évidemment un pincement au cœur, il y aura de l’émotion mais de la détermination. Il faut que l’aventure se termine en beauté. »
Autres joueurs à suivre au MHB : Cylian Cathala (ALG) Eliott Deltombe (ARG) Octave Martenot (DC)

Cette ambition de bien conclure, le jeune Héraultais n’est pas le seul à la revendiquer. Dans les rangs de Tremblay-en-France, son adversaire en demie, la consistance du propos est la même. A ceci près… « L’objectif de la saison, c’est d’être champion de France. On sait depuis le début où on veut aller. Pour nous, la qualif pour le Final Four, ce n’était qu’une étape. » Matthias Rathelot-Launay (photo ci-dessus) ne s’embarrasse d’aucun faux-fuyant. Pourtant lors de la 2ème phase, dans un duel à trois avec Sélestat et Créteil, rien n’était joué à trois journées de la fin. Mais les Alsaciens ont mal négocié les confrontations qui leur restaient, les Val-de-Marnais n’ont pas comblé leur retard et Tremblay en a profité. « Ça nous met peut-être une certaine pression mais on doit l’assumer, poursuit le capitaine et demi-centre tremblaysien. On a confiance en notre potentiel mais on ne sous-estime personne. A commencer par Montpellier. C’est un adversaire très complet. Nous avons à nous concentrer sur notre jeu et mettre en avant nos points forts. » Des quatre engagées dans ce carré final, la formation francilienne parait la plus complète, réhaussée par l’expérience de trois éléments (Matthias Rathelot-Launay, Lucas Dupuy et Mayron Varin) qui depuis septembre, ont régulièrement fréquenté la N1. « C’est très enrichissant et chacun a bonifié son niveau de jeu. Les échanges sont permanents, on apprend des joueurs plus expérimentés et quand on revient en U18, on essaie de transmettre à nos partenaires. » Cela fait huit ans que Tremblay attend une nouvelle consécration dans cette catégorie d’âge après sa victoire en finale en 2017 face à Marseille.
Autres joueurs à suivre à Tremblay : Baptiste Monrose (gardien) Madih Sinitambirivoutin (ALG) Mayron Varin (ALD)

Si la participation dans le carré final de Montpellier, Tremblay, voire Toulouse n’étonne personne, celle de Cherbourg peut paraître comme une surprise. C’est la 1ère fois dans l’histoire du club normand qu’un tel niveau est atteint. « C’est inespéré, confesse Martin Hainneville (photo ci-dessus). En ce sens que l’an passé, avec ceux qui restaient en moins de 18, on se disait que le groupe allait être moins expérimenté, que ceux qui arrivaient des moins de 17, auraient besoin d’un temps d’adaptation. Très vite, les doutes qu’on pouvait avoir ont disparu. On s’est fixé comme 1er objectif, l’accession en poule haute, la qualif pour le Final Four est venue par la suite. Au fil des rencontres, on s’est découvert des vertus. » Toute la saison, le mano a mano avec Ivry a été intense. Même nombre de points accumulés, égalité au GAP, jusqu’à l’avant dernière journée de la phase régulière. Un déplacement dans le Val-de-Marne que les joueurs de Simon Hamel ont parfaitement négocié (succès de 3 buts) notamment en 2ème période. « On a écarté un des prétendants au titre, se félicite le capitaine ailier gauche (meilleur buteur de la poule avec 75 réalisations lors des 10 derniers matches). On a validé notre qualif et à Vendôme, on aura une grosse ambition. On n’était pas attendus, on n’aura rien à perdre et on peut profiter de cette situation. Depuis qu’on sait qu’on y va, on ne pense qu’à ça. C’est un grand moment dans la progression d’un jeune sportif et c’est peut-être la seule fois qu’on aura l’occasion de le vivre. » Une satisfaction amplifiée par le fait que Martin évolue au sein de cette équipe cherbourgeoise aux côtés de son frère Victor, de deux ans son cadet. « J’en rêvais depuis longtemps. Quel bonheur de partager de tels moments avec lui. Il s’est blessé en début de saison, il a vraiment bossé pour revenir. Notre complicité est totale, c’est mon sosie. » Et cette relation exceptionnelle rejaillit sur toute l’équipe dont 10 éléments évoluent ensemble toute la semaine au centre d’entraînement de la JSC.
Autres joueurs à suivre à Cherbourg : Noam Ameslon (ALD) Isaac Saillard (un phénomène – ARD) Sacha Hervé (ARG) Enzo Martin (gardien)

Des quatre finalistes, Toulouse est l’équipe qui a dû attendre l’ultime journée de la 2ème phase pour valider son billet pour Vendôme. Nantes a cru pouvoir dépasser les Hauts-Garonnais mais après une ultime défaite à Angers, l’espoir s’est envolé. « La saison a paru longue mais pour ces gars qui se sont vraiment battus, qui ont été extraordinaires, c’est juste le cadeau que je voulais leur offrir, appuie le coach Florian Levy. » L’ossature de l’équipe est issue du lycée Raymond Naves entre la section sportive dirigée par l’ancien ‘’Bronzé’’ de Barcelone Frédéric Pérez et deux ’’polistes’’… L’un, membre de l’équipe de France U17, Zac’ Dermigny et l’autre, futur pensionnaire du centre de formation de Nîmes Sam Tuxagues (notre photo) qui a trouvé sa plénitude en capitalisant sur l’aile droite (75 buts et 2ème meilleur réalisateur de la poule). « Je suis vraiment satisfait de l’investissement et de l’intensité qu’ils mettent sur les derniers entraînements. On a surtout travaillé sur nous-mêmes en soignant l’aspect défensif qui est un de nos points forts. J’ai eu l’occasion d’avoir des vidéos mais les joueurs m’ont demandé de ne pas insister. Ils ont fait le choix de ne pas trop s’attarder sur l’adversaire. » Voilà dix ans que le Fénix n’a pas participé au Final Four U18 et pour un groupe qui la saison prochaine, sera profondément remanié, c’est l’occasion de briller. « On a travaillé sur cet objectif dès le début. La 1ère étape, était la qualif en poules hautes et les résultats qui ont suivi ont permis d’aller encore plus loin. Ça valide clairement une bonne saison. Maintenant, on n’y va pas pour faire de la figuration. Certainement pas pour terminer 4ème (comme il y a dix ans) ni même 3ème. On vise un succès contre Cherbourg en demie et ensuite, tout est possible. » La seule incertitude concerne la présence ou non de Jules Gougeon. Le demi-centre né en avril 2007 a dernièrement fait quelques piges avec l’effectif pro amoindri par des blessures. S’il se déplace dans le Loir-et-Cher, ce sera la seconde participation de ’’l’enfant du pays’’ au Final Four U18. Avec cette fois, un sentiment de revanche. Il y a un an, sous les couleurs de Saran, il avait perdu en finale face à Chambéry.
Autres joueurs à suivre à Toulouse : Léni Allegret (DC) Timéo Ybanez (PVT) Mattéo Anduze (ARD) Roméo Joannel (ALG)
Final Four U18, Gymnase Ampère - Vendôme Samedi 24 mai | Demi-finales | |
17h15 | JS Cherbourg HB | Fénix Toulouse HB |
19h30 | Montpellier HB | Tremblay-en-F. HB |
Dimanche 25 mai | | |
11h00 | match 3-4 | |
15h00 | finale | |
Ces matches sont à suivre sur la chaîne Youtube de l'US Vendôme HB