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David Lerbscher : les rencontres du Pagnotin

Coupe de France

jeudi 15 mai 2025 - © Laurent Hoppe

 5 min 15 de lecture

Depuis sa renaissance en 2023, l'équipe féminine de Pagny-sur-Moselle est imbattable en coupe. Sacrée à l'échelon départemental l'an passé, elle rêve à présent de conquérir le trophée régional. Pour gagner le droit de retourner à Bercy, et celui de défier Aunis samedi après-midi, les joueuses lorraines de sixième division ont éliminé des équipes de N3 à tour de bras. En prenant les matches un par un, leur entraîneur raconte ce parcours pas banal.

Des Lorraines en maillot jaune invaincues dans toutes les compétitions ? Ce ne sont pas du tout celles que vous croyez... A vingt kilomètres au sud de Metz, l'AS Pagny-sur-Moselle affole autant les statistiques, et inconsciemment ses adversaires, que la référence nationale. Promues cette saison en Prénationale, l'équivalent du niveau 6 dans le Grand Est, les coéquipières de Fanny Louyat (pivot-capitaine) ont pris le chemin le plus court vers l'accession en N3 territoriale : 19 victoires sur 19 en championnat, 13 points d'avance sur les dauphines. En Coupe de France, mieux vaut encore plus éviter le club où l'arrière internationale niçoise Marie-Hélène Sajka a débuté sa carrière : 100 % de réussite en deux éditions. Soit depuis la relance d'un collectif féminin seniors, courant 2023.

« Des anciennes joueuses, à l'initiative de Mathilde Coste (ex-Montigny-les-Metz, N1), voulaient revenir et reformer une équipe. On a fait monter des U17 pour compléter l'effectif », explique simplement David Lerbscher. Un tacticien de 47 ans qui regrette moins que jamais d'avoir renoué avec la balle collante – il s'est consacré au foot pendant un quart de siècle, dans un club amateur messin – il y a une dizaine d'années. Parce qu'une deuxième finale d'affilée à Paris-Bercy se profile. Le 20 avril 2024, les Meurthe-et-Mosellanes avaient eu leur instant warholien en éteignant l'Etoile parisienne, à l'échelon départemental (24-20). Ce samedi, dans le contexte régional, elles en espèrent un autre aux dépens d'Aunis/La Rochelle/Périgny, fief de D2 d'antan tout aussi souverain dans sa Ligue (premier de sa poule de N3, une défaite en 21 journées disputées). Une division d'avance en défaveur des Pagnotines ? C'était le cas tout au long de leur parcours,


Premier tour (19 octobre 2024) : Pagny – Bar-le-Duc 44-15

« Comme on a un effectif solide, des filles assidues qui travaillent très bien, on avait l'ambition de revivre une finale. C'est une source de motivation pour les filles qui l'ont vécu l'an dernier. Pour celles qui nous ont rejoint, on avait très envie de leur faire vivre qu'on a eu la chance de vivre. Avec cette petite idée en tête, et le travail fourni, on était en confiance. Ce premier tour est passé sans encombre. Bar est arrivé avec peu de rotations, et sa meilleure joueuse s'est blessée assez rapidement. Le suspense est vite retombé. »


Deuxième tour (16 novembre) : Pagny – Marly 27-24

« On les avait rencontrées en préparation. C'était un match intéressant, avec une très belle opposition. Marly revient fort sur la fin, on ne gagne que de trois buts. On a commencé à voir les jalons du projet de jeu que je mets en place depuis deux ans. »


Troisième tour (21 décembre) : Pagny qualifié sans jouer

Le dernier samedi avant Noël, « une triangulaire était prévue avec Taissy et Gérardmer, et deux équipes qui se qualifient. Malheureusement, Gérardmer a déclaré forfait. La triangulaire a été annulée. »


32ème de finale (12 janvier 2025) : Taissy – Pagny 16-25

Le rendez-vous avec les Marnaises a été postposé de trois semaines... « Plus on avance dans la compétition, plus on découvre nos adversaires. En fonction de nos investigations ou, des fois, de pas mal de surprises en match... On connaissait peu Taissy, on avait eu quelques échanges avec des joueuses de Marly qui l'avaient rencontré en championnat. On partait dans l'idée de développer notre projet de jeu, de poser nos problèmes à l'adversaire. On travaille sur pas mal de choses, on a la chance d'avoir pas mal d'options de jeu. »


Finales de secteur (23 février) : Dole – Pagny (seizième) 26-34 ; Flavigny – Pagny (huitième) 22-27

Place aux journées à deux tours, aux mi-temps de 25 minutes, sur terrain neutre. A Obernai, « le premier match était assez accroché, jusqu'à l'expulsion de la meilleure joueuse adverse. On fait la différence sur nos rotations. On n'a pas faibli, j'ai la chance d'avoir des filles assez fortes sur le banc. Au deuxième match, Flavigny revient à deux buts à cinq minutes de la fin. Il a fallu batailler jusqu'au bout pour gagner. Ninon Pelé a été très performante. » L'ancienne arrière du Havre et de Yutz a inscrit 19 buts (12+7) ce jour-là.


Quart de finale (20 avril) : Voiron – Pagny 20-23

Direction le Palais des sports de Besançon, pour la première partie de la finale de zone. « Je n'ai pas eu d'appréhension particulière, on s'était bien préparés. On avait pu avoir des vidéos, on savait à quoi s'attendre sur le plan défensif. On fait un match très maîtrisé, avec beaucoup de rotations. L'entame de match était difficile, mais on revient vite, pour faire un premier trou à la mi-temps. On ne s'est pas fait peur en seconde mi-temps, pour arriver sereinement en demi-finale. »


Demi-finale (20 avril) : Livron – Pagny 18-21

« Une gardienne performante (Aline Vouriot, 16 arrêts) nous a posé beaucoup de problèmes. On a réussi à trouver des solutions, à ne pas paniquer à certains moments. Il y a eu beaucoup de maturité, et encore une fois une belle maîtrise, individuelle et collective. Le stress est parti vite, effacé au profit de l'envie de gagner. » Dans l'antre de l'ESBF comme dans la salle domestique Roger-Bello, « on a la chance d'avoir beaucoup de soutien », des supporters « très présents autour de nous. C'est aussi une force. »


Finale (samedi 17 mai, 15 h, à Paris-Bercy) : Pagny – Aunis

« Avoir déjà joué une finale, c'est un gros avantage. On aura beaucoup plus de calme, moins d'appréhension sur toute l'organisation, la veille de match. Ce vécu nous amène certaines certitudes, un mode opératoire à dérouler pour y arriver. On saura mieux gérer la préparation que l'année dernière. Je demanderai aux filles d'être sereines, parce que le travail fourni toute la saison est de qualité. On a fait exactement ce qu'on voulait en terme de préparation physique. La semaine a été consacrée à la récupération. Les filles vont arriver en forme, prêtes physiquement, avec un projet de jeu mature et établi. Face à nous, il y a un bel adversaire, qui présente aussi une très belle saison. Ca promet un beau challenge. »

David Lerbscher : les rencontres du Pagnotin 

Coupe de France

jeudi 15 mai 2025 - © Laurent Hoppe

 5 min 15 de lecture

Depuis sa renaissance en 2023, l'équipe féminine de Pagny-sur-Moselle est imbattable en coupe. Sacrée à l'échelon départemental l'an passé, elle rêve à présent de conquérir le trophée régional. Pour gagner le droit de retourner à Bercy, et celui de défier Aunis samedi après-midi, les joueuses lorraines de sixième division ont éliminé des équipes de N3 à tour de bras. En prenant les matches un par un, leur entraîneur raconte ce parcours pas banal.

Des Lorraines en maillot jaune invaincues dans toutes les compétitions ? Ce ne sont pas du tout celles que vous croyez... A vingt kilomètres au sud de Metz, l'AS Pagny-sur-Moselle affole autant les statistiques, et inconsciemment ses adversaires, que la référence nationale. Promues cette saison en Prénationale, l'équivalent du niveau 6 dans le Grand Est, les coéquipières de Fanny Louyat (pivot-capitaine) ont pris le chemin le plus court vers l'accession en N3 territoriale : 19 victoires sur 19 en championnat, 13 points d'avance sur les dauphines. En Coupe de France, mieux vaut encore plus éviter le club où l'arrière internationale niçoise Marie-Hélène Sajka a débuté sa carrière : 100 % de réussite en deux éditions. Soit depuis la relance d'un collectif féminin seniors, courant 2023.

« Des anciennes joueuses, à l'initiative de Mathilde Coste (ex-Montigny-les-Metz, N1), voulaient revenir et reformer une équipe. On a fait monter des U17 pour compléter l'effectif », explique simplement David Lerbscher. Un tacticien de 47 ans qui regrette moins que jamais d'avoir renoué avec la balle collante – il s'est consacré au foot pendant un quart de siècle, dans un club amateur messin – il y a une dizaine d'années. Parce qu'une deuxième finale d'affilée à Paris-Bercy se profile. Le 20 avril 2024, les Meurthe-et-Mosellanes avaient eu leur instant warholien en éteignant l'Etoile parisienne, à l'échelon départemental (24-20). Ce samedi, dans le contexte régional, elles en espèrent un autre aux dépens d'Aunis/La Rochelle/Périgny, fief de D2 d'antan tout aussi souverain dans sa Ligue (premier de sa poule de N3, une défaite en 21 journées disputées). Une division d'avance en défaveur des Pagnotines ? C'était le cas tout au long de leur parcours,


Premier tour (19 octobre 2024) : Pagny – Bar-le-Duc 44-15

« Comme on a un effectif solide, des filles assidues qui travaillent très bien, on avait l'ambition de revivre une finale. C'est une source de motivation pour les filles qui l'ont vécu l'an dernier. Pour celles qui nous ont rejoint, on avait très envie de leur faire vivre qu'on a eu la chance de vivre. Avec cette petite idée en tête, et le travail fourni, on était en confiance. Ce premier tour est passé sans encombre. Bar est arrivé avec peu de rotations, et sa meilleure joueuse s'est blessée assez rapidement. Le suspense est vite retombé. »


Deuxième tour (16 novembre) : Pagny – Marly 27-24

« On les avait rencontrées en préparation. C'était un match intéressant, avec une très belle opposition. Marly revient fort sur la fin, on ne gagne que de trois buts. On a commencé à voir les jalons du projet de jeu que je mets en place depuis deux ans. »


Troisième tour (21 décembre) : Pagny qualifié sans jouer

Le dernier samedi avant Noël, « une triangulaire était prévue avec Taissy et Gérardmer, et deux équipes qui se qualifient. Malheureusement, Gérardmer a déclaré forfait. La triangulaire a été annulée. »


32ème de finale (12 janvier 2025) : Taissy – Pagny 16-25

Le rendez-vous avec les Marnaises a été postposé de trois semaines... « Plus on avance dans la compétition, plus on découvre nos adversaires. En fonction de nos investigations ou, des fois, de pas mal de surprises en match... On connaissait peu Taissy, on avait eu quelques échanges avec des joueuses de Marly qui l'avaient rencontré en championnat. On partait dans l'idée de développer notre projet de jeu, de poser nos problèmes à l'adversaire. On travaille sur pas mal de choses, on a la chance d'avoir pas mal d'options de jeu. »


Finales de secteur (23 février) : Dole – Pagny (seizième) 26-34 ; Flavigny – Pagny (huitième) 22-27

Place aux journées à deux tours, aux mi-temps de 25 minutes, sur terrain neutre. A Obernai, « le premier match était assez accroché, jusqu'à l'expulsion de la meilleure joueuse adverse. On fait la différence sur nos rotations. On n'a pas faibli, j'ai la chance d'avoir des filles assez fortes sur le banc. Au deuxième match, Flavigny revient à deux buts à cinq minutes de la fin. Il a fallu batailler jusqu'au bout pour gagner. Ninon Pelé a été très performante. » L'ancienne arrière du Havre et de Yutz a inscrit 19 buts (12+7) ce jour-là.


Quart de finale (20 avril) : Voiron – Pagny 20-23

Direction le Palais des sports de Besançon, pour la première partie de la finale de zone. « Je n'ai pas eu d'appréhension particulière, on s'était bien préparés. On avait pu avoir des vidéos, on savait à quoi s'attendre sur le plan défensif. On fait un match très maîtrisé, avec beaucoup de rotations. L'entame de match était difficile, mais on revient vite, pour faire un premier trou à la mi-temps. On ne s'est pas fait peur en seconde mi-temps, pour arriver sereinement en demi-finale. »


Demi-finale (20 avril) : Livron – Pagny 18-21

« Une gardienne performante (Aline Vouriot, 16 arrêts) nous a posé beaucoup de problèmes. On a réussi à trouver des solutions, à ne pas paniquer à certains moments. Il y a eu beaucoup de maturité, et encore une fois une belle maîtrise, individuelle et collective. Le stress est parti vite, effacé au profit de l'envie de gagner. » Dans l'antre de l'ESBF comme dans la salle domestique Roger-Bello, « on a la chance d'avoir beaucoup de soutien », des supporters « très présents autour de nous. C'est aussi une force. »


Finale (samedi 17 mai, 15 h, à Paris-Bercy) : Pagny – Aunis

« Avoir déjà joué une finale, c'est un gros avantage. On aura beaucoup plus de calme, moins d'appréhension sur toute l'organisation, la veille de match. Ce vécu nous amène certaines certitudes, un mode opératoire à dérouler pour y arriver. On saura mieux gérer la préparation que l'année dernière. Je demanderai aux filles d'être sereines, parce que le travail fourni toute la saison est de qualité. On a fait exactement ce qu'on voulait en terme de préparation physique. La semaine a été consacrée à la récupération. Les filles vont arriver en forme, prêtes physiquement, avec un projet de jeu mature et établi. Face à nous, il y a un bel adversaire, qui présente aussi une très belle saison. Ca promet un beau challenge. »

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