Pour Dijon, la situation s'est véritablement décantée le week-end dernier lorsqu'à l'ultime seconde une parade de Wassim Helal, le gardien quadragénaire a permis à Dijon de s'imposer chez son adversaire direct pour la montée, Frontignan. Quelques minutes plus tôt, avant un insoutenable suspens, Loïs Pasquet, "l'enfant du club", avait inscrit le but victorieux (26-27). Celui qui ce vendredi soir, plaçait les Bourguignons dans une position des plus confortables pour basculer vers le bonheur. Pour autant, il fallait s'imposer (ou au pire, arracher le nul) face à Billère, une formation qui ces derniers temps, était plutôt sur une belle série de 7 succès consécutifs. Les hommes de Mehdi Ighirri n'ont pas eu la tâche facile puisque les Béarnais ont été souvent au contact, jamais à plus de trois longueurs d'écart ne passant qu'une seule fois devant à l'approche du dernier quart d'heure. Mais encore une fois, les parades (16) du portier tunisien ont contribué à les rassurer.
En alignant sa 19ème victoire depuis le début de la saison (contre 6 nuls et seulement 2 défaites), Dijon n'aura pas à attendre plus longtemps pour assurer le titre de champion de Proligue mais surtout l'accession à l'étage supérieur. Après 2009, 2013 et 2023, c'est la 4ème fois que cela se produit. Le club n'est jamais parvenu à rester plus de deux années parmi l'élite (2009-2011), ses moyens étant des plus limités. Cette année encore, derrière Saran (4,4 M) Sélestat (2,3 M) Nancy, Caen (2,2 M) Cherbourg (2,1 M) Pau Billère (1,7 M), le club du président Desserey ne figurait pas parmi les plus gros budgets (1,6 M), en revanche, comptait la 2ème masse salariale de la D2 masculine.
Cette consécration est aussi celle d'un groupe qui malgré dix départs et un arrêt, l'intégration forcée de neuf nouveaux et surtout une nouvelle descente à digérer, s'est parfaitement fédéré autour de Mehdi Ighirri. A la recherche d'un nouveau projet après avoir étrenné sa fonction de coach à Mulhouse-Rixheim (N1 fédérale), l'ancien demi-centre de 39 ans a parfaitement rempli son contrat.
Mehdi, cette consécration avant terme tombe à pic…
C’est avant tout la satisfaction d’une grosse saison de notre part puisqu’au final nous ne perdons que deux matches face à Saran à l’aller et au retour, on a été très régulier, cela démontre aussi que le groupe était de qualité. C’était intense et maintenant, on va pouvoir relâcher la pression.
De ton côté, ce n'était pas évident car il y avait une autorité à installer ?
Il y a deux ans, j’avais fait la montée avec Mulhouse (N1-D2) mais financièrement, cela n’a pas suivi. C’est vrai que là, c’était ma 1ère expérience comme coach dans un club entièrement pro, cela ne m’a pas effrayé car j’ai perçu dès la prépa, le bel état d’esprit du groupe et son implication. Je pense être resté assez humble toute la saison, je n’aurais pas réussi si j’avais été directif et c’est la cohésion avec les joueurs qui a fait que cela a fonctionné.
Quels ont été les moments charnière cette saison ?
Il y a des endroits où Dijon ne s’était pas imposé depuis longtemps, je pense à la 1ère journée où on va gagner à Billère, on a eu aussi un mois de novembre très compliqué avec trois déplacements (Cherbourg, Sélestat, Caen) et on ramène 5 pts sur 6. Le succès il y a une semaine à Frontignan a été déterminant. Excepté Saran, nous avons bien négocié tous nos matches importants.
Il ne vous reste qu’un match dans trois semaines contre Sarrebourg...
C’est parfait, d’autant que la fatigue commence à se faire sentir. On est exempt lors de l'avant dernière journée donc on veut terminer en beauté, on fera plus de rotations que d’habitude mais on jouera ce match à fond.
C’est bien en tout cas d’éviter le marathon des play-offs*…
Sincèrement, si on ne termine pas à la 1ère place et qu’on soit obligé d’entrer dans les quarts et arriver jusqu’à la finale, je ne suis vraiment pas sûr qu’on monte. Là, ça va nous aider à mieux préparer la suite, au niveau du recrutement notamment, ce que Dijon n’avait pas pu faire il y a deux ans à l’issue des play-offs.
* les play-offs, parlons-en. La formule a changé, il n'y a plus de Final Four et à l'issue de la 30ème journée, le 16 mai prochain, huit formations (du 2ème au 9ème) disputeront les quarts de finale en aller et retour. Les rescapés basculeront en demies puis en finale (toujours en aller et retour) prévue aux alentours des 4 et 8 juin. Le lauréat de ce marathon (qui décrochera le 2ème billet pour l'élite) et son dauphin auront disputé six rencontres en 19 jours ! Concernant les équipes impliquées, si des chocs (Saran/Cherbourg, Frontignan/Sélestat, Sélestat/Saran) restent encore programmés, les favoris annoncés seront au rendez-vous. Reste à connaître le sort réservé à Frontignan.
Pour l'instant 2è au classement, la situation peut encore défavorablement évoluer pour les Héraultais puisqu'ils sont sous le coup de cinq points de pénalité pour non conformité du budget présenté. Ils ont perdu en appel et ont déposé un recours devant le Comité National Olympique et Sportif Français. Une réponse de l'instance olympique est attendue dans les prochains jours.
En bas de classement et avec un championnat à quinze (et vu le manque d'engouement manifesté par la N1 à accéder à la D2), le dernier (actuellement Angers) pourrait être repêché et il n'y aurait aucune descente.