Ils ont déposé à l'entrée des stades de Flandres, leur habit de Carnaval (qii bât son plein dans la sous-préfecture nordiste) et n'ont pas pris par dessus la jambe, le rendez-vous que leur avait fixé Paris. D'autant que dans l'articulation du championnat et la lutte pour la 1ère place, l'équation était connue. La veille dans un FDI Stadium, plein à craquer, Montpellier avait cédé face à Nantes (27-29) et momentanément, le "H" s'était installé seul, au sommet de la pyramide. Momentanément car il fallait pour le PSG que son escapade nordiste se solde par un succès pour revenir à hauteur de ce qui devrait être désormais, son seul rival. Sauf que la bande à Tom Pelayo a déjoué la plupart des pronostics. Elle a pris la mesure de son adversaire dès l'entame de la rencontre, parvenant même à la distancer de trois longueurs après plus d'un quart d'heure. Paris n'était pas vraiment serein et devant la jeune garde dunkerquoise (avec notamment les Martinez, Tossin et le petit dernier de l'incubateur, Amil Maliki) a éprouvé les pires difficultés à développer son jeu. Pire en défense où les joueurs de la capitale ont accumulé les erreurs et donc les fautes et se sont fait souvent sanctionner. Trois suspensions temporaires en moins de 7 minutes.
Avec une unité de retard à la pause (13-12), d'aucuns prédisaient un 2ème acte un peu plus intense à l'actif des Parisiens. Elohim Prandi avait été plus que discret, Yahia Omar totalement transparent, le rachat et un statut à défendre étaient plus que jamais d'actualité. Seul, Kamil Syprzak avait rendu une copie honorable en convertissant les 7m et en étant le principal danger au près (le Polonais terminera à 10 buts à 100%). En infériorité numérique, Dunkerque allait céder une 1ère fois et lâcher la tête à son adversaire (18-19 à la 43ème). Prandi avait retrouvé de la puissance et surtout de la justesse dans son bras droit, son équipe, un peu plus de cohésion en défense. Sans pour autant, s'envoler au score. La disqualification immédiate de Wallem Peleka alors que le PSG était devant, va permettre aux Nordistes de profiter du temps de réajustement nécessaire à leur rival. Ce dimanche, il était écrit que toutes les occasions étaient à saisir. Et "l'Ancien" O'Brian Nyateu qui quittera la structure au terme de cette saison, va permettre aux siens de garder l'espoir d'un éventuel exploit. Une fin de match haletante, un suspense insoutenable et une pression qui va monter de toute part. Gautier Crepel venait d'égaliser, le longiligne arrière gauche de l'USDK ne se doutait pas qu'il avait inscrit le dernier but de la série et surtout scellé le score (27-27). Car c'est son gardien, Mehdi Harbaoui (photo de tête) qui va se charger de tirer le rideau. Par deux fois (sur 10 arrêts), face à Luc Steins et dans les ultimes secondes face à Elohim Prandi. "C'est avant tout un succès collectif, insiste le portier franco-tunisien, champion du monde Jeunes en 2015 avec un certain Pelayo. On se devait de réagir après la contreperf ici face à Chambéry (en quart de Coupe de France). On a fourni des efforts pendant 60 minutes pour parvenir à ce résuiltat qui est totalement mérité." Il existe des partages de points qui équivalent souvent à des succès. Eh bien non ! Car pour Dunkerque, il y avait la place de terrasser l'ogre parisien qui n'en avait pas trop l'apparence.
La route est encore longue d'ici le 7 juin et la fin de la Starligue mais cette 1ère journée des matches retour pourrait bien être un tournant. En tout cas, la semaine n'est pas très fastueuse pour le PSG. Défaite jeudi à domicile en Ligue des Champions face aux Polonais de Plock puis ce point perdu dans le Nord. D'ailleurs dans le camp parisien, personne ne s'est défaussé pour constater les carences. "C'est une déception, reconnait le coach Raul Gonzalez. Parfois, on perd en jouant bien, mais aujourd'hui, cela n'a pas été le cas. Nous avons fait trop d'erreurs en attaque, notamment dans le 1er quart d'heure. Dunkerque en a profité et nous a compliqué la tâche." Et Nantes, le poil à gratter négocie parfaitement son déplacement à Montpellier. Dans moins d'un mois, nouveau dimanche décisif pour Paris qui accueillera Nantes. "On garde notre destin en mains mais on ne peut pas débuter cette 2ème partie de saison de cette manière. On joue sur plusieurs tableaux mais c'est difficile d'encaisser deux déceptions consécutives, la même semaine. Il va falloir relever la tête." D'ici là il y aura eu des confrontations et personne n'est à l'abri de surprises. L'exemple des "Carnavaleux" nordistes pourraient donner quelques idées à certains (Aix et St Raphaël, futurs adversaires du PSG sont à l'affût). Et parti comme il l'est, le train nantais est sur une bonne trajectoire de rails.
Stade des Flandres, dimanche 16 février 2025
Dunkerque HBGL - PSG HB 27-27 (MT: 13-12)
Arbitres: Khalid Sami & Adrien Corsini
Evolution du score: 3-2 (5) 5-4 (10) 7-5 (15) 8-5 (20) 11-8 (25) 13-12 (MT) 14-14 (35) 17-16 (40) 18-20 (45) 22-23 (50) 25-26 (55) 27-27 (FIN)