Une minute d'applaudissements, c'est normal, mais c'est trop court. Le meilleur hommage que Metz et Brest pouvaient rendre à la regrettée Jemima Kabeya, c'était livrer une partie de très haut niveau. Conforme à leur statut commun d'invaincus en France, à leurs ambitions de titre. Et parsemée d'arrêts pléthoriques, épatants, décisifs. Là-dessus, la Finistérienne Floriane André et la Mosellane Cléopâtre Darleux se sont neutralisées en quantité (12) et en qualité. Sur le marché des changes, en effet, trois penaltys parés (ceux de Bouktit, Pineau et Hansen) valent bien un double réflexe (face à Vyakhireva, puis Coatanéa) aux deux tiers de la cotation.
Ceci posé, l'accès aux cages était assez restreint ce mercredi. Le premier duel entre candidats au trône de LBE était placé sous très haute sécurité. Indisciplinée pour commencer (trois exclusions en un quart d'heure), la défense du BBH a contraint les tireuses messines à jouer placé plus qu'à l'accoutumée. A excellé dans l'art délicat du passage en force, rendant imperceptible l'absence prolongée de Pauletta Foppa (mollet). « Monstrueuse des deux côtés du terrain » (6/9), Oriane Ondono, la patronne faisant fonction, « prend encore plus de place », encense sa coach Raphaëlle Tervel. A Metz, la charnière Pineau/Bouktit a encore fait du zèle, Petra Vamos s'est révélée une excellente solution de repli.
Alors, forcément, quand le bloc jaune et le bloc noir jouent à qui est le plus mastoc, il reste peu d'intervalles pour les artistes. Méline Nocandy en a quand même trouvé assez (7/8) pour que son ballet, mi-aérien mi-terrestre, soit jugé « stratosphérique » par une adversaire, Allison
Pineau en l'espèce. L'épithète convient aussi au jet franc balistique de Tyra Axner (39ème). Ou au finish d'Anne Mette Hansen (photo, 7/9), foreuse branchée à l'orée de l'ultime minute (22-22), avant de se jouer d'Eva Jarrige à quatorze secondes du terme (23-22). La future recrue du CSM Bucarest « a prouvé qu'elle est une joueuse déterminante », applaudit Laura Flippes.
Quand Chloé Valentini revient piano de trois semaines d'arrêt, Sarah Bouktit manque de réalisme (1/5 ce mercredi), Metz arrive à s'en sortir. « Dans notre équipe, il n'y a pas une joueuse exceptionnelle à tous les matches, décrit l'ailière gauche-capitaine. Un coup c'est Petra, un coup c'est Lucie (Granier)... Il y a du danger partout. On se passe le relais pour gagner les matches. On l'a déjà montré en Ligue des Champions. C'est la force de ce collectif : on se donne à fond, on a toutes confiance les unes envers les autres. »
Complémentarité pourrait rimer avec quadruplé. Même si, à mi-saison, la perspective de quatrième sacre messin d'affilée est encore lointaine. Imbattable en vingt-quatre matches de Ligue féminine et de C1 depuis septembre, l'ensemble d'Emmanuel Mayonnade a pris ce que Flippes désigne « une toute petite longueur d'avance ». Deux points, trois fois rien. Tant dans l'optique de la manche retour à l'Arena bretonne, si personne ne trébuche d'ici le 10 mai, qu'au regard des balles de match vendangées par les dauphines, qui auraient tout à fait pu inverser les positions. Or, Delaye et Faure, en position de +2, ont échoué sur Darleux (54ème). Puis Anna Vyakhireva, à 7 mètres, a tiré à rebond sur la transversale. Juste avant la possession messine scellant la première défaite domestique du BBH. « Le dernier but, je le prends pour moi, soupire Raphaëlle Tervel. Je n'ai rien à reprocher aux joueuses, qui ont été exactement là où on voulait être. On voulait un match défensif, on l'a eu... »
METZ HB – BREST BH : 23-22
(10-11)
Mercredi 12 février 2025. Arbitres
: MM. Carmaux et Mursch.
Evolution du score : 1-3 (5') ; 3-5 (10') ; 5-5 (15') ; 7-7 (20') ; 9-9 (25') ; 13-13 (35') ; 15-14 (40') ; 16-16 (45') ; 19-19 (50') ; 20-20 (55').