Fatou Karamoko, le bonus défensif de Saint-Maur
LBE
mardi 4 février 2025 - © Laurent Hoppe
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Née dans la capitale, formée dans le Val-de-Marne, l'arrière championne du monde juniors est l'une des mieux placées pour préfacer le derby francilien Stella – Paris 92 de ce mercredi. Une rencontre par définition singulière, dans laquelle son affection pour faire déjouer les tireuses adverses devrait encore être visible.
Vite passer à autre chose, après une défaite très piquante. Fatou Karamoko a fourni un mode d'emploi la semaine passée. Moins de douze heures après son match de championnat à Metz (perdu 46-26), l'arrière de la Stella Saint-Maur (10ème de LBE) était présente dans son centre d'examen. Jeudi matin, c'était partiel de clôture, dans le cadre de ses études d'infirmière.
Celle qui souhaite devenir sage-femme a une seconde spécialisation, d'ordre sportif. Défendre. Une culture arborée, adoptée dès les années de pôles franciliens (Fontainebleau, puis Châtenay-Malabry). Par amour du goût. Personne ne l'y a obligée. « C'est important de marquer des buts, mais si on en encaisse tout autant, on ne peut pas gagner des matches. Plus on grandit, plus on joue à haut niveau, plus on comprend l'importance de défendre. Ca fait plaisir de défendre pendant une minute et, finalement, de ne pas prendre de but. »
« Quand j'étais petite et que je regardais les matches de l'équipe de France, Béatrice Edwige était pour moi la meilleure défenseure », prolonge l'élève de 19 ans. Disciplinée, sereine en toutes circonstances, elle s'inspire du modèle sans chercher à en être la copie conforme. D'une part, sur la ligne de front, l'ancienne Bleuette se dresse en poste 2. « Elle commence à travailler en poste 3 », intervient Felix Garcia. D'autre part, son boulot de défenseure exclusive est un temps partiel. Comme lors de sa dernière année en équipe de France juniors (2023-2024, conclue sur le titre mondial), elle s'accorde des moments pour enclencher. Promener son mètre quatre-vingt-XX sur toute l'étendue de la base arrière. « Fatou prend beaucoup plus de responsabilités dans l'équipe, montre maintenant de belles choses en attaque. Son petit tir à mi-distance nous est profitable à gauche. Elle traverse, prend très bien les espaces à droite », juge son entraîneur en club depuis un an. Mais à la voir, l'autre soir en Moselle, accourir intercepter une relance promise à Bouktit, moins de deux minutes après avoir cessé les va-et-vient terrain/banc, il apparaît que l'instinct naturel resurgit à la même célérité...
Un avenir d'arrière polyvalente, efficiente dans les deux surfaces, semble promis à la meilleure défenseure de l'Euro U19 2023, remise de la rupture ligamentaire au genou droit qui lui avait valu trois mois d'arrêt cet automne. Des lendemains étoilés, aussi, plaide le tacticien ibérique. « J'ai beaucoup confiance en Fatou. Elle est impliquée dans le projet, c'est une pièce-clé de l'effectif pour l'avenir. » Encore pensionnaire du centre de formation val-de-marnais, Karamoko pourrait signer son premier contrat pro avec l'entité qui l'a accueillie en U15, en 2018. « J'ai envie de rester. Je me sens très bien à Saint-Maur. J'y ai mes amies, mes parents n'habitent pas très loin. J'attends ce que le club va me proposer. »
En attendant proposition et officialisation, la priorité va à la réception de Paris 92 (5ème). Quand on parle derby à la native du XIIème arrondissement de la capitale, licenciée au PSG à ses tout débuts, tout la fait saliver. L'effervescence prévisible des gradins de Brossolette, la présence de « copines dans l'équipe adverse : Délia Golvet, la demi-centre (prêtée par Metz) avec qui j'ai joué en équipe de France ; Julilove Andon, l'arrière gauche » camarade de pôle, « et Coura Kanouté ». Au-delà des affinités, « Paris est une équipe complète, avec de très bonnes joueuses. Nous, à domicile, on est performantes ces temps-ci (*). On peut aller les titiller. J'ai hâte de jouer ce match, de prouver qu'on est capables de gagner contre des grandes équipes. » Encaisser moins de buts que l'adversaire, noble idée fixe...
Saint-Maur – Paris 92 (12ème journée de LBE), mercredi 5 février (20h30)
(*) cette saison à domicile, Saint-Maur a battu Mérignac et Saint-Maur, et fait match nul contre Chambray-les-Tours.
Vite passer à autre chose, après une défaite très piquante. Fatou Karamoko a fourni un mode d'emploi la semaine passée. Moins de douze heures après son match de championnat à Metz (perdu 46-26), l'arrière de la Stella Saint-Maur (10ème de LBE) était présente dans son centre d'examen. Jeudi matin, c'était partiel de clôture, dans le cadre de ses études d'infirmière.
Celle qui souhaite devenir sage-femme a une seconde spécialisation, d'ordre sportif. Défendre. Une culture arborée, adoptée dès les années de pôles franciliens (Fontainebleau, puis Châtenay-Malabry). Par amour du goût. Personne ne l'y a obligée. « C'est important de marquer des buts, mais si on en encaisse tout autant, on ne peut pas gagner des matches. Plus on grandit, plus on joue à haut niveau, plus on comprend l'importance de défendre. Ca fait plaisir de défendre pendant une minute et, finalement, de ne pas prendre de but. »
« Quand j'étais petite et que je regardais les matches de l'équipe de France, Béatrice Edwige était pour moi la meilleure défenseure », prolonge l'élève de 19 ans. Disciplinée, sereine en toutes circonstances, elle s'inspire du modèle sans chercher à en être la copie conforme. D'une part, sur la ligne de front, l'ancienne Bleuette se dresse en poste 2. « Elle commence à travailler en poste 3 », intervient Felix Garcia. D'autre part, son boulot de défenseure exclusive est un temps partiel. Comme lors de sa dernière année en équipe de France juniors (2023-2024, conclue sur le titre mondial), elle s'accorde des moments pour enclencher. Promener son mètre soixante-dix-sept sur toute l'étendue de la base arrière. « Fatou prend beaucoup plus de responsabilités dans l'équipe, montre maintenant de belles choses en attaque. Son petit tir à mi-distance nous est profitable à gauche. Elle traverse, prend très bien les espaces à droite », juge son entraîneur en club depuis un an. Mais à la voir, l'autre soir en Moselle, accourir intercepter une relance promise à Bouktit, moins de deux minutes après avoir cessé les va-et-vient terrain/banc, il apparaît que l'instinct naturel resurgit à la même célérité...
Un avenir d'arrière polyvalente, efficiente dans les deux surfaces, semble promis à la meilleure défenseure de l'Euro U19 2023, remise de la rupture ligamentaire au genou droit qui lui avait valu trois mois d'arrêt cet automne. Des lendemains étoilés, aussi, plaide le tacticien ibérique. « J'ai beaucoup confiance en Fatou. Elle est impliquée dans le projet, c'est une pièce-clé de l'effectif pour l'avenir. » Encore pensionnaire du centre de formation val-de-marnais, Karamoko pourrait signer son premier contrat pro avec l'entité qui l'a accueillie en U15, en 2018. « J'ai envie de rester. Je me sens très bien à Saint-Maur. J'y ai mes amies, mes parents n'habitent pas très loin. J'attends ce que le club va me proposer. »
En attendant proposition et officialisation, la priorité va à la réception de Paris 92 (8ème). Quand on parle derby à la native du XIIème arrondissement de la capitale, licenciée au PSG à ses tout débuts, tout la fait saliver. L'effervescence prévisible des gradins de Brossolette, la présence de « copines dans l'équipe adverse : Délia Golvet, la demi-centre (prêtée par Metz) avec qui j'ai joué en équipe de France ; Julilove Andon, l'arrière gauche » camarade de pôle, « et Coura Kanouté ». Au-delà des affinités, « Paris est une équipe complète, avec de très bonnes joueuses. Nous, à domicile, on est performantes ces temps-ci (*). On peut aller les titiller. J'ai hâte de jouer ce match, de prouver qu'on est capables de gagner contre des grandes équipes. » Encaisser moins de buts que l'adversaire, noble idée fixe...
Saint-Maur – Paris 92 (12ème journée de LBE), mercredi 5 février (20h30)
(*) cette saison à domicile, Saint-Maur a battu Mérignac et Saint-Maur, et fait match nul contre Chambray-les-Tours.
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