Prolonger la dynamique d'avant la trêve, porter l'invincibilité en cours au-delà de quatre matches de championnat, se rapprocher des places européennes tant convoitées. Les bonnes résolutions du Chambray Touraine Handball sont assez convenues. Afin de s'y tenir, le sixième de Ligue féminine sait comment procéder. Recourir à une ailière gauche efficace plutôt qu'à un pense-bête ou une notification. En novembre, Constance Mauny avait offert deux shows pyrotechniques avant l'heure. « Elle a fait 10/11 contre Dijon (34-28, le 6), et 6/10 à Achenheim (22-26, le mercredi suivant), un match à l'extérieur très difficile, sans deux joueuses cadres », rembobine Mathieu Lanfranchi.
L'entraîneur du CTHB en regrette la tenue de l'Euro en fin d'année civile... Par crainte qu'un mois et demi sans compétition puisse impacter la courbe de performance ascendante de la championne continentale juniors 2017. Calquée sur celle de son club formateur, découvert quand elle avait 12 ans et réintégré à 25 et demi, l'été dernier. Après six saisons dans le Finistère, ponctuées par le doublé championnat-coupe en 2021 et d'une finale de Ligue des Champions la même année. « Quand on a su qu'elle ne continuait pas à Brest, on s'est intéressés à elle. Les dirigeants ont fait le nécessaire pour la convaincre. » Et l'engager pour deux saisons, jusqu'en 2026.
La seconde vie tourangelle de Mauny a commencé dans l'inconfort. Les défaites initiales (28-15 à Brest, 25-21 contre Metz) n'en sont pas l'unique raison. « Elle était blessée trois semaines pendant la préparation, ce qui lui a coupé le rythme », rappelle Lanfranchi. Un contretemps malvenu, en pleine transition entre le contexte du BBH et celui d'Indre-et-Loire. « Constance a mis du temps à s'adapter à ce rythme-là. L'année dernière, elle n'avait pas beaucoup de temps de jeu, ne s'entraînait pas beaucoup parce que Brest jouait plus de matches que nous. Et les attentes ne sont pas les mêmes. »
Un troisième accroc consécutif a suivi, à Nice (31-26). Il n'y en a plus eu d'autre depuis, hormis un point perdu à Saint-Maur (24-24, le 1er novembre). De simples contretemps, tant pour Chambray que pour son internationale (3 sélections et 3 buts en septembre 2018, tous en amical), opiniâtre de nature. « Constance n'abandonne jamais, sait où elle veut aller, juge son coach. Elle a un retour assez honnête sur ses performances, et travaille en conséquence. Elle se donne les moyens d'atteindre ses objectifs. » A renfort d'exercices individuels, spécifiques à volonté.
Gare, toutefois, aux conclusions hâtives. Deux pics statistiques rapprochés ne font pas mécaniquement de son autrice la numéro 1 au point de corner. Entre Mauny et Dyénaba Sylla, autre renfort estival, la hiérarchie est indéfinie. Rien à voir avec Brest, où la place de titulaire était dévolue à Coralie Lassource. « Ca dépend des caractéristiques de l'équipe adverse, de la forme du moment, affine Lanfranchi. On peut se retrouver avec un match contre Besançon où Dyénaba joue 50 minutes, et un match contre Dijon où c'est l'inverse. Chaque joueuse doit être au service de l'équipe. » Quitte à ce que les deux ailières défendent côte à côte, car l'ancienne Nantaise et Dijonnaise « a une capacité à défendre sur le poste 2 ». A sa gauche, la double joueuse du mois en 2024 (avril, novembre), meilleur espoir de l'élite sept ans plus tôt, attend le moment opportun pour développer son autre point fort : se projeter vers l'avant, cavaler sur grand espace. Toutes proportions gardées, à la vitesse des TGV qui ont acheminé Chambray vers Toulon (12ème), première destination de l'an neuf.
Toulon – Chambray-les-Tours, 8ème journée de LBE (vendredi 3 janvier, à 19 h)