Il y a dix ans, quasiment jour pour jour et à trois mois de sa majorité, Tom Pelayo apparaissait pour la 1ère fois sur un terrain du championnat de France de D1. Ce soir-là, dans un stade incandescent, Dunkerque s’était imposé face à Nantes et le minot avait marqué à cinq reprises. Une décennie plus tard, il fait partie des tauliers d’une formation nordiste qui depuis son titre (en 2014), a perdu de son éclat. Le bagage du joueur s’est épaissi et il aspire désormais, à voir plus grand. Hors des frontières, en Ligue des Champions, selon nos informations, du côté du Dinamo Bucarest en Roumanie. Et pourquoi pas lorgner aussi vers "France A" si enfin, l’occasion se présente ?
Depuis le début de saison, Dunkerque manifeste une certaine inconstance, à quoi l’attribues-tu ?
C’est difficile à définir avec un effectif perturbé par de nombeuses blessures. Les circonstances de match ont été différentes, on perd de justesse à Chambéry ou chez nous contre Créteil, on va gagner à Aix, on alterne le bon et le moins bon.
Le problème n'est pas nouveau…
Chaque fin de saison, c’est vrai qu’on a quelques regrets sur des matches qu’on aurait pu gagner. Notre classement serait meilleur et on serait plus satisfait mais ça montre que ce championnat est de plus en plus dur et à quel point il faut être ‘’macho’’ pour y évoluer et surtout faire preuve de régularité.
Ce qui vous attend d’ici la trêve ne sera pas facile avec en suivant Montpellier puis Nantes…
Cette année, on ne s’est pas mis d’objectifs. Jusqu’à fin décembre, il faut rajouter Cesson, Istres et Ivry au programme. Ce sont des confrontations qu’on a cochées et le meilleur moyen de les préparer, c’est de se persuader qu’on peut battre les deux ‘’gros’’. Il ne faut pas se mettre de limites.
Ton rendement est maximal sur la dynamique de la précédente saison, c’est une motivation supplémentaire ?
C’est toujours intéressant d’avoir sa tête en haut d’un classement mais je n’ai jamais forcé le jeu pour marquer des buts. Cela fait quelques matches que l’adversaire me prend en stricte, donc je m’adapte. Après, je me dois de mettre le doute dans les défenses en lâchant des passes décisives.
Dix ans tout juste que tu as fait tes débuts en D1, toujours sous le même maillot. Avec le recul, y a-t’il des regrets ?
Pas du tout. Jusque-là, j’ai eu des propositions du même niveau que Dunkerque donc je n’allais pas partir pour vivre la même chose. Je fais tout pour être le meilleur possible et si un club plus huppé s’était présenté, je ne serais pas resté.
Ta cote est ce qu’elle est, et ton nom figure régulièrement dans les listes élargies de France A.
Je cumule ! (rires) C’est la 4ème fois que je suis sur cette liste sans jamais avoir participé au moindre rassemblement. Cela me permet de voir que je suis dans le circuit mais ça me démange, j’aimerais connaître plus. Depuis que je suis petit, mon rêve c’est d’être en France A.
Sans bien-sûr s’en réjouir, le forfait vraisemblable de Dika Mem pour le Mondial peut t’ouvrir une porte…
C’est sûr qu’il y a une possibilité car pour le coup, c’est poste pour poste . Je me tiens prêt tout en sachant que la concurrence existe.
Tu fais partie de cette génération 96-97 comme Minne, Mem, Kounkoud, Richardson, Fabregas et Lenne qui sont chez les A, est-ce que tu te dis que tu as raté le bon wagon ?
(soupirs) bah… non, je ne pense pas. A la base, ces mecs-là sont des bosseurs, précoces, talentueux… Quand on regarde l’équipe qu’on avait en u20, tout le monde ou presque avait signé un contrat pro. Dans la hiérarchie de ce groupe, je n’ai jamais tenu les 1ers rôles mais je suis assez content de mon parcours. Je ne suis pas le ‘’vilain petit canard’’ qui a toujours galéré.
Tu arrives en fin de contrat et tu ne prolongeras pas à Dunkerque.
Oui, c’est exactement ça. A 27 ans (28 en février prochain), j’ai envie de retrouver une coupe d’Europe et si possible la plus prestigieuse.
Une piste t’amène au Dinamo Bucarest. Est-ce réaliste ?
Je dirai simplement que c’est un projet intéressant et que ça se décantera dans les semaines à venir.
Le Dinamo Bucarest, meilleur club roumain de façon régulière depuis 2016 figure cette saison, parmi les seize équipes engagées en Ligue des Champions. Coaché par l’Espagnol David Davis qui en juillet a pris le relais de son compatriote Xavi Pascual, la structure a accueilli par le passé des joueurs français comme le pivot Cédric Sorhaindo (2021-février 2024), l’ailier gauche Hugo Descat (2017-2019), les arrières Pierre-Yves Ragot (2015-2017) et Ibou Diaw (2015-2016).