Si les Français savaient que la Hongrie qui a terminé 3ème de l’Euro estival serait redoutable et difficile à manœuvrer, personne ne se doutait que tant de critiques s’abattraient sur la production tricolore. Jamais les Bleuets n’ont été en mesure d’exister dans cette ultime confrontation du tournoi Pierre Tiby. Peu de buts ont été inscrits en ce début de rencontre malgré un rythme élevé mais les Magyars ont patiemment tissé leur toile et profité des errances de leur hôte. Sorties à contretemps, manque de solidarité et de cohésion pour repousser les assauts, et surtout un gardien, Varady qui a trouvé de quoi lire dans le jeu des Français. Et les Kovacs, Fazekas et autre Meszaros n’ont pas eu à forcer leur talent pour déborder un bloc qui s’est progressivement délité. Aucune réponse notamment lorsque l’adversaire a mis un coup d’accélérateur. Le repli défensif après engagement rapide des Hongrois ? Une vaine entreprise ! La construction méthodique d’un enclenchement ? Schéma oublié ! Rien ne va fonctionner et le bilan à la pause et au retour du vestiaire sera sans appel (14-24 à la 32ème).
Il y aura bien un sursaut d’orgueil par la suite, les joueurs de Franck Prouff profiteront d’un relâchement des Hongrois, de moins de justesse de leur part et d’une attaque et d’un gardien (Johann Leroy) retrouvés pour réduire l’écart (27-30 à la 46ème) mais ils retomberont dans leurs travers et se feront à nouveau châtier. « Face à ce type d’équipe, constate le coach des U19 au micro de BeIn Sports, on ne peut pas jouer sur une seule période, on gagne la 2ème mais on ne peut pas se contenter de ça. Dans l’entame de match, on doit être beaucoup plus présent, l’engagement physique est nécessaire, on a perdu le fil assez rapidement et après, on laisse le score s’enflammer. Quand on revient, c’est au mental mais on est en surrégime. Il n’aurait rien fallu louper dans les dix minutes qui restaient. On est impacté physiquement, on est au bord du précipice. » Des joueurs ont montré par moments un si piètre niveau, qu’on peut se demander si leur présence dans le groupe est légitime. D’autres sont trop irréguliers pour peser véritablement sur une défense aussi talentueuse qu’elle soit. Quand ils se sont sentis bousculés et pour s'offrir une nouvelle marge de sécurité, les Hongrois n’ont eu qu’à remettre de l'intensité, relancer Varady dans la cage et faire que Fazekas s’engouffre dans les brèches. Et même s'il était trop tard et le mal déjà fait, les Bleuets auront le dernier mot avec un kung-fu enclenché par Mathis Burdet et conclu par Yoni Peyrabout suivi d’une parade de Johann Leroy. Tout un symbole car ces trois-là sont les seuls à avoir surnagé sur la durée.
Démarrer la saison par une 3ème place sur un tournoi organisé à la maison n’est pas très reluisant. D’autant que l’été dernier, cette génération a terminé 12ème de son Euro et que son prochain objectif est le Mondial en Egypte du 6 au 17 août 2025. « C’est la 2ème année qu’on fonctionne avec ce groupe-là et c’était déjà le cas précédemment. Il faut peut-être qu’on retrouve des ressorts en termes de projet de jeu et d’organisation défensive pour pouvoir mieux aborder les débuts de match. » Sauf que le temps presse, que les rassemblements ne seront pas illimités et que d'autres nations ont un large temps d'avance.
A Eaubonne (Val d'Oise), 3ème journée du Tournoi Tiby, samedi 9 novembre 2024
France - Hongrie 33-38 (MT: 14-22)
Evolution du score: 3-2 (5) 5-6 (10) 7-11 (15) 8-14 (20) 9-18 (25) 14-22 (MT) 17-25 (35) 21-27 (40) 25-29 (45) 28-34 (50) 30-37 (55) 33-38 (Fin)
Avec les U17, il y a le spectacle en plus !
Du côté de Bourgoin, l'ambiance à la fin de la rencontre était toute autre. Comme la veille, les minots des moins de 17 ont battu la Hongrie. Mais cette fois, leur succès a été plus convaincant. Si à Villeurbanne, les Magyars avaient pu les faire douter jusqu'au bout (29-27), dans l'Isère, les joueurs de Michaël Guigou ont maîtrisé la rencontre de bout en bout. Ils ont rajouté au tableau, du spectacle et surtout cette volonté de largement s'imposer. Les rotations avaient été minutieusement préparées, elles ont montré leur efficacité. Tout est parti, comme souvent du volume mis en défense avec en dernier rempart, Jean Baradat.
Peu avant l'entame du rassemblement des U17, nous avions mesuré l'effet galvanisant que pourrait avoir le gardien de Billère sur ses partenaires. Sans esbrouffe, le Béarnais n'a fait que confirmer tout le talent qu'on lui connait. Dès qu'il s'est mis en évidence, il n'a jamais fléchi. Sa faculté à récupérer le ballon et de relancer au large avec une précision millimétrique est déjà, un modèle du genre. Et ce samedi, ses ailiers en ont profité. Lucas Vaillant à gauche et Zachary Dermigny à droite, après seulement 13 minutes, avaient inscrit 6 (3 chacun) des 11 buts des Bleuets (11-5). Les Français vont conserver ce rythme jusqu'à la pause, non sans avoir commis quelques fautes sanctionnables à 7m mais quand ton portier est aussi à l'aise sur les tirs de loin, à l'aile qu'à 7m, les conséquences sont réduites.
Dix arrêts avant de regagner le banc et permettre à Elouan Brocandel de prendre le relais, la copie de Jean Baradat à 50% d'efficacité était bien plus que satisfaisante (16-10 à la mi-temps). Il y aura tout de même une baisse dans le rendement. Un gaspillage dans les intentions, des mauvais choix dans les trajectoires et une défense 0-6 un peu moins dissuasive que la 1-5 qui avait perturbé les Hongrois. Et même si le gardien de Pick Szeged Barnabas Kelemen va montrer son autorité, Harold Metmer et les siens vont conserver leur avantage. Pour jauger tout son banc, Michaël Guigou a multiplié les rotations en gérant pour chacun, le temps imparti. Et quand Lucas Vaillant et Zachary Dermigny ont refait leur apparition, les Hongrois ont compris qu'ils ne renverseraient jamais la tendance. Deux buts consécutifs du gaucher toulousain dont un chabala dans un angle impossible mettra fin à leurs illusions (29-23). La semaine en Rhône Alpes a été très productive et riche de satisfactions pour le tandem Guigou-Schlatter qui a délimité un bon groupe pour envisager le suite. Le prochain rendez-vous est fixé début janvier (du 3 au 7) ponctué par deux confrontations face à la Norvège. Ceux qui étaient ensemble ces derniers jours, piaffent déjà d'impatience de se retrouver.
Au Palais des Sports de Bourgoin-Jallieu (Isère), samedi 9 novembre 2024
France - Hongrie 29-23 (MT: 16-10)
Evolution du score: 3-2 (5) 8-4 (10) 11-5 (15) 12-6 (20) 15-7 (25) 16-10 (MT) 17-12 (35) 19-13 (40) 20-15 (45) 24-19 (50) 28-20 (55) 29-23 (Fin)