La nuit précédente, Frédéric Pérez, le responsable de la section sportive hand du lycée Raymond Naves à Toulouse et son adjoint Kévin Raspail avaient passé de longues minutes à décortiquer la demi-finale Arabie Saoudite - Bahrein. Ce travail a semble-t-il était payant. Tant les consignes pour asphyxier les velléités offensives bahreini ont été appliquées à la lettre et la montée de balle résultant des ballons gagnés en défense parfaitement conduite. Du moins dans le 1er quart d'heure puisque les Tricolores s'étaient envolés au tableau d'affichage (1-6). La pépite sur l'aile droite Yateem (10 buts la veille contre l'Arabie S.) se montrant totalement transparent. Pour autant, l'écart aurait pu être plus large si les Français n'avaient pas raté quelques immanquables en face à face avec le gardien adverse. Robin Massip va multiplier les arrêts mais ses attaquants vont rester muets durant six minutes. Une situation dont le Bahrein ne va pas profiter (2-8 à la 21è). Il faut reconnaître que l'énorme boulot dissuasif d'un Léni Allégret (le demi-centre des U18 du Fenix) avait produit ses effets. Sans pour autant que les ballons grattés ne soient parfaitement concrétisés. En fin de 1ère période, par excès de précipitation et manque de discernement, les Toulousains vont connaître un fléchissement qui va se traduire jusqu'à la pause au tableau d'affichage (8-10).
Tendance prolongée au retour des vestiaires puisque quelques relances approximatives et des intentions plutôt brouillonnes vont permettre aux joueurs du Bahrein qui avaient resserré leur défense, de revenir à égalité et de dépasser les Français (11-10 à la 33è). C'est le seul moment où ils seront devant. Et c'est Léni Allegret qui remettra ses partenaires dans le droit chemin. Et l'écart va à nouveau se creuser avec notamment un festival de Robin Lacanal sur son côté droit, parfaitement imité par Matteo Anduze, sorte de zébulon sur ressort. Pour le Bahrein, ce n'était plus une énorme vague qu'il fallait contenir mais un tsunami qui emportait tout sur son passage. Effet dévastateur ponctué par la vigilance d'un grand Robin Massip dans la cage (son binôme Enzo Ditta, entré pour deux 7m, ne sera pas en reste puisque par deux fois, il mettra le tireur hors d'état de nuire). Bref, avec huit buts d'avance à 10 minutes du terme (15-23) et alors que remontaient des tribunes quelques "Allez les Bleus!", cela se présentait plutot bien pour les Tricolores. D'autant que la gestion de banc était dans le timing. Les garçons du tandem Perez-Raspail n'étaient pas rassasiés puisqu'ils vont corser la note avec Jahnoy Bille plus utilisé en impact player qui se montrera intenable dans cette fin de rencontre (18-29 à la 57ème). Avec une telle avance, il y avait bien longtemps que la pression était redescendue. Les sourires barraient tous les visages et dans les gradins, les supporters étaient encore plus bruyants. Le Bahrein qui va profiter d'un bien légitime relâchement adverse n'avait pratiquement pas existé. (score final: 21-29).
Sans dénaturer la performance des Toulousains, on n'évitera pas de se poser des questions sur le niveau de ce tournoi qui n'a finalement réuni que six équipes chez les garçons avec une représentation qui excepté la France, n'est pas celle qu'on peut retrouver dans une compétition présentée comme planétaire. Deux équipes du Bahrein, l'Arabie Saoudite, le Bénin et la Bulgarie, un championnat du monde scolaire de hand méritait meilleur plateau.
Pas de doublé pour la France
Un peu plus tôt dans la journée, les filles du lycée Jules Haag de Besançon n'ont pas réussi à venir à bout de la Roumanie qui s'impose de justesse (26-25). Contrairement à celle des garçons, la finale féminine a été très serrée. Avec une bonne 1ère période des Bisontines (13-14) dans le sillage de leur gardienne Léa Faivre et de leur arrière droite Lou Vernassier. Les Françaises qui ont ensuite manqué de réussite dans la finition, de force de frappe de loin et de tranchant en défense sont parvenues à garder le contact pendant tout le 2ème acte. Une énième parade de Faivre et un 7m de Florie Noël vont leur permettre de prendre un avantage substantiel (22-24 à la 52è). Mais l'exclusion définitive de la pivot Erin Parent pour un coup de pied (peu évident) au sol, va les déstabiliser. Temps suffisant pour que les Roumaines refassent surface, profitent d'une certaine apathie tricolore et tiennent le score jusqu'au buzzer ultime.