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Kentin Mahé: Touché mais pas coulé !

International

mercredi 30 octobre 2024 - © Yves Michel

 6 min 14 de lecture

A 33 ans, Kentin Mahé déteste la routine. A Gummersbach où il a posé ses valises cet été après six saisons passées à Veszprém en Hongrie, il s'est totalement investi dans le projet d'expansion proposé par les dirigeants allemands. Une aubaine pour lui notamment après sa non sélection pour les Jeux Olympiques et plus récemment, son absence sur la liste des Bleus en EHF Cup.

Les 4000 spectateurs toulousains n’ont pas oublié Kentin Mahé. Comme en témoignent les applaudissements nourris qui ont accompagné son entrée ce mardi soir à la présentation de l’équipe de Gummersbach venue défier le Fénix en Ligue Européenne. Inlassable animateur de l’attaque allemande, poison permanent pour la défense haut-garonnaise, il a bien pensé que le club qu’il a rejoint cet été allait poursuivre sa série avec un 11ème match sans défaite, toutes compétitions confondues. Sauf que Toulouse en a décidé autrement et Gummersbach s’est incliné (31-30). Ce mois d’octobre ne se clôture pas de la meilleure des façons pour le demi-centre tricolore. A la frustration de ne pas participer aux Jeux à Paris cet été, s’est rajoutée une nouvelle déconvenue lorsque jeudi dernier, Guillaume Gille a dévoilé la liste des joueurs appelés à disputer les prochaines échéances internationales avec les Bleus.  

Pour Gummersbach, la belle série s’arrête à Toulouse...
C’est vraiment une grosse déception car on rate trop d’immanquables dans les moments cruciaux et face à Toulouse qui fait un parcours superbe dans son championnat, ça ne pardonne pas. On avait les moyens de s’imposer, on ne l’a pas fait. 

Tu arrives dans un club en reconstruction...
Ils ont retrouvé le haut niveau il y a à peine 2 ans et c’est la volonté des dirigeants de monter en puissance. Le recrutement a été fait dans cette perspective même si en ce moment, en termes d’effectif avec des blessés majeurs (Köster, Einarsson, Kiesler), on est un peu en souffrance. 

Tu reviens onze ans après, avec l’impression de n’être jamais parti ? 
On ne peut pas dire ça. C’est vrai, je connaissais l’environnement, quelques visages mais il y a eu quelques changements. Ils sont passés par des moments sombres et ils ont réussi à remonter la pente. Je suis vraiment content de participer au projet mis en place, ça me tenait à cœur de retrouver un contexte que je connaissais et dans lequel j’allais avoir des responsabilités. 

Sur place, tu as su te faire vite adopter…
(sourires) Je n’avais pas trop le choix, il fallait que je passe vite à autre chose avec la désillusion de cet été… et le fait de me sentir impliqué dans un nouveau projet m’a aidé à rebondir. 

Retour en juillet, les Jeux te passent sous le nez. Comment tu encaisses ?  
Je ne vais pas te cacher que je prends un sacré coup sur la tête. De ne pas porter les couleurs de son pays devant ses propres supporters, en tant que compétiteur, c'est très dur à avaler, d'autant que je pensais y être. Mais je ne veux pas entrer dans une polémique. Les choix appartiennent au coach et il faut les respecter.

Et pourtant, tu acceptes de revenir comme remplaçant pour la fin de la prépa…
Oui parce que c’est mon devoir… l’équipe… tu la places au-dessus de tout. Tu te dois de répondre présent même si tu sais que tu ne seras pas conservé à la fin. 

Cette situation n’est-elle pas liée au fait que Veszprém t’a très peu fait jouer durant les derniers mois ?
J’ai peut-être peu joué mais en tout cas, je m’entraînais avec la crème de la crème, je me donnais à fond, j’étais en bonne santé et en équipe de France, je n’ai jamais triché et je pense avoir apporté ma contribution (avec le titre de champion d'Europe en janvier). J’étais moins titulaire à Veszprém mais j’étais là. Et en sélection, je prenais du plaisir à porter ce maillot bleu. 

Nouvelle déconvenue jeudi dernier, tu n’es plus sur les tablettes de Guillaume Gille…
Oui, j’ai pu m’entretenir avec lui et mon message a été clair. Je suis en excellente forme physique, bien dans ma tête, je n’ai certainement pas l’intention de ranger les chaussures de hand et en aucun cas, je me résignerai. 

Le message a-t-il été bien perçu ? 
J’espère. On a pu échanger, j’ai essayé d’être le plus honnête possible. Il fait ses choix et comme on dit, la roue tourne, les jeunes qui arrivent, méritent leur place et ont besoin d’être lancés. 

Comme Aymeric Minne qui attend depuis un petit moment…
Bien-sûr mais il n’y a aucun débat sur lui. C’est plus que légitime qu’il soit en mesure de prétendre à plus de temps de jeu et il le prouve en club au fil des journées.

D’autant que tu risques de le retrouver en face avec le maillot de Flensburg…
C’est ce qu’on dit, après j’espère pour lui qu’il a fait le bon choix, il va encore un peu plus grandir s’il vient en Bundesliga. 

Hongrie, Allemagne, tu n’évolueras donc jamais pour un club français ? 
(sourires) J’ai 33 ans et j’ai signé pour trois saisons. J’ai toujours dit que si une opportunité de jouer en France se présentait, je la saisirais. Les quelques offres que j’ai eues n’ont pas abouti. Ma fille est entrée à l’école, elle est contente dans son environnement, mon fils aussi, ma femme (qui est allemande) ne pouvait pas espérer meilleur cadre, l’équilibre familial est primordial pour moi. 

Ce qu’on peut te souhaiter, c’est te revoir sous le maillot tricolore ? 

En tout cas, je ferai tout ce qui est dans mes capacités pour répondre présent. 



L'occasion de cette 4ème soirée en Ligue Européenne pour faire un bilan des trois représentants français. La palme revient à Montpellier. Un sans faute pour les joueurs d'Erick Mathé. Quatre succès en autant de rencontres. Le dernier à domicile face aux Polonais de Zabrze (30-25) avec un festival à 100% pour le Suédois Sébastien Karlsson (8 buts). Pour autant, les Héraultais ne sont pas encore mathématiquement qualifiés. Dans trois semaines, ils se déplacent au Danemark à Bjerringbro, le mardi suivant, ils recevront les Espagnols de Granollers. Cela tombe bien, ce sont leurs poursuivants immédiats à 4 points. 

Comme Montpellier, Toulouse est en ballotage favorable pour accéder au tour suivant. Au coude à coude avec Gummersbach qu'ils ont donc battu (31-30) ce mardi, les partenaires du gardien tunisien Yassine Belkaied (15 arrêts - photo ci-dessus) comptent le même nombre de points que les Allemands (6 avec 3 succès et 1 défaite). La réception des Suédois de Sävehof et le déplacement en Islande à Hafnarfjördur devraient leur permettre de trouver le point manquant. 

Pour Limoges, c'est un peu plus indécis mais certainement pas compromis. Dans ce groupe C, les Portugais de Benfica sont dans la même situation que Montpellier. Avec un carton plein sur les quatre 1ers matches, on ne voit pas ce qui leur barrerait la route vers le tour suivant. Pour les Slovaques de Presov qui ont enchaîné 4 revers, la cause est entendue. Pour le second billet qualificatif, tout va se jouer entre les Limougeauds et Schaffhausen (4 points). Sauf que ce mardi, les joueurs d'Alberto Entrerrios ont pris à l'extérieur un ascendant psychologique sur les Suisses (29-39) avec notamment 12 réalisations de l'arrière gauche ukrainien Ihor Tourtchenko. Le déplacement à Presov le 19 novembre doit confirmer le sursaut en Ligue Européenne, pendant que les Helvètes se déplaceront à Benfica. Un succès des Limougeauds combiné à celui des Portugais leur permettrait d'entrevoir la qualification avant même la dernière journée. 

Kentin Mahé: Touché mais pas coulé ! 

International

mercredi 30 octobre 2024 - © Yves Michel

 6 min 14 de lecture

A 33 ans, Kentin Mahé déteste la routine. A Gummersbach où il a posé ses valises cet été après six saisons passées à Veszprém en Hongrie, il s'est totalement investi dans le projet d'expansion proposé par les dirigeants allemands. Une aubaine pour lui notamment après sa non sélection pour les Jeux Olympiques et plus récemment, son absence sur la liste des Bleus en EHF Cup.

Les 4000 spectateurs toulousains n’ont pas oublié Kentin Mahé. Comme en témoignent les applaudissements nourris qui ont accompagné son entrée ce mardi soir à la présentation de l’équipe de Gummersbach venue défier le Fénix en Ligue Européenne. Inlassable animateur de l’attaque allemande, poison permanent pour la défense haut-garonnaise, il a bien pensé que le club qu’il a rejoint cet été allait poursuivre sa série avec un 11ème match sans défaite, toutes compétitions confondues. Sauf que Toulouse en a décidé autrement et Gummersbach s’est incliné (31-30). Ce mois d’octobre ne se clôture pas de la meilleure des façons pour le demi-centre tricolore. A la frustration de ne pas participer aux Jeux à Paris cet été, s’est rajoutée une nouvelle déconvenue lorsque jeudi dernier, Guillaume Gille a dévoilé la liste des joueurs appelés à disputer les prochaines échéances internationales avec les Bleus.  

Pour Gummersbach, la belle série s’arrête à Toulouse...
C’est vraiment une grosse déception car on rate trop d’immanquables dans les moments cruciaux et face à Toulouse qui fait un parcours superbe dans son championnat, ça ne pardonne pas. On avait les moyens de s’imposer, on ne l’a pas fait. 

Tu arrives dans un club en reconstruction...
Ils ont retrouvé le haut niveau il y a à peine 2 ans et c’est la volonté des dirigeants de monter en puissance. Le recrutement a été fait dans cette perspective même si en ce moment, en termes d’effectif avec des blessés majeurs (Köster, Einarsson, Kiesler), on est un peu en souffrance. 

Tu reviens onze ans après, avec l’impression de n’être jamais parti ? 
On ne peut pas dire ça. C’est vrai, je connaissais l’environnement, quelques visages mais il y a eu quelques changements. Ils sont passés par des moments sombres et ils ont réussi à remonter la pente. Je suis vraiment content de participer au projet mis en place, ça me tenait à cœur de retrouver un contexte que je connaissais et dans lequel j’allais avoir des responsabilités. 

Sur place, tu as su te faire vite adopter…
(sourires) Je n’avais pas trop le choix, il fallait que je passe vite à autre chose avec la désillusion de cet été… et le fait de me sentir impliqué dans un nouveau projet m’a aidé à rebondir. 

Retour en juillet, les Jeux te passent sous le nez. Comment tu encaisses ?  
Je ne vais pas te cacher que je prends un sacré coup sur la tête. De ne pas porter les couleurs de son pays devant ses propres supporters, en tant que compétiteur, c'est très dur à avaler, d'autant que je pensais y être. Mais je ne veux pas entrer dans une polémique. Les choix appartiennent au coach et il faut les respecter.

Et pourtant, tu acceptes de revenir comme remplaçant pour la fin de la prépa…
Oui parce que c’est mon devoir… l’équipe… tu la places au-dessus de tout. Tu te dois de répondre présent même si tu sais que tu ne seras pas conservé à la fin. 

Cette situation n’est-elle pas liée au fait que Veszprém t’a très peu fait jouer durant les derniers mois ?
J’ai peut-être peu joué mais en tout cas, je m’entraînais avec la crème de la crème, je me donnais à fond, j’étais en bonne santé et en équipe de France, je n’ai jamais triché et je pense avoir apporté ma contribution (avec le titre de champion d'Europe en janvier). J’étais moins titulaire à Veszprém mais j’étais là. Et en sélection, je prenais du plaisir à porter ce maillot bleu. 

Nouvelle déconvenue jeudi dernier, tu n’es plus sur les tablettes de Guillaume Gille…
Oui, j’ai pu m’entretenir avec lui et mon message a été clair. Je suis en excellente forme physique, bien dans ma tête, je n’ai certainement pas l’intention de ranger les chaussures de hand et en aucun cas, je me résignerai. 

Le message a-t-il été bien perçu ? 
J’espère. On a pu échanger, j’ai essayé d’être le plus honnête possible. Il fait ses choix et comme on dit, la roue tourne, les jeunes qui arrivent, méritent leur place et ont besoin d’être lancés. 

Comme Aymeric Minne qui attend depuis un petit moment…
Bien-sûr mais il n’y a aucun débat sur lui. C’est plus que légitime qu’il soit en mesure de prétendre à plus de temps de jeu et il le prouve en club au fil des journées.

D’autant que tu risques de le retrouver en face avec le maillot de Flensburg…
C’est ce qu’on dit, après j’espère pour lui qu’il a fait le bon choix, il va encore un peu plus grandir s’il vient en Bundesliga. 

Hongrie, Allemagne, tu n’évolueras donc jamais pour un club français ? 
(sourires) J’ai 33 ans et j’ai signé pour trois saisons. J’ai toujours dit que si une opportunité de jouer en France se présentait, je la saisirais. Les quelques offres que j’ai eues n’ont pas abouti. Ma fille est entrée à l’école, elle est contente dans son environnement, mon fils aussi, ma femme (qui est allemande) ne pouvait pas espérer meilleur cadre, l’équilibre familial est primordial pour moi. 

Ce qu’on peut te souhaiter, c’est te revoir sous le maillot tricolore ? 

En tout cas, je ferai tout ce qui est dans mes capacités pour répondre présent. 



L'occasion de cette 4ème soirée en Ligue Européenne pour faire un bilan des trois représentants français. La palme revient à Montpellier. Un sans faute pour les joueurs d'Erick Mathé. Quatre succès en autant de rencontres. Le dernier à domicile face aux Polonais de Zabrze (30-25) avec un festival à 100% pour le Suédois Sébastien Karlsson (8 buts). Pour autant, les Héraultais ne sont pas encore mathématiquement qualifiés. Dans trois semaines, ils se déplacent au Danemark à Bjerringbro, le mardi suivant, ils recevront les Espagnols de Granollers. Cela tombe bien, ce sont leurs poursuivants immédiats à 4 points. 

Comme Montpellier, Toulouse est en ballotage favorable pour accéder au tour suivant. Au coude à coude avec Gummersbach qu'ils ont donc battu (31-30) ce mardi, les partenaires du gardien tunisien Yassine Belkaied (15 arrêts - photo ci-dessus) comptent le même nombre de points que les Allemands (6 avec 3 succès et 1 défaite). La réception des Suédois de Sävehof et le déplacement en Islande à Hafnarfjördur devraient leur permettre de trouver le point manquant. 

Pour Limoges, c'est un peu plus indécis mais certainement pas compromis. Dans ce groupe C, les Portugais de Benfica sont dans la même situation que Montpellier. Avec un carton plein sur les quatre 1ers matches, on ne voit pas ce qui leur barrerait la route vers le tour suivant. Pour les Slovaques de Presov qui ont enchaîné 4 revers, la cause est entendue. Pour le second billet qualificatif, tout va se jouer entre les Limougeauds et Schaffhausen (4 points). Sauf que ce mardi, les joueurs d'Alberto Entrerrios ont pris à l'extérieur un ascendant psychologique sur les Suisses (29-39) avec notamment 12 réalisations de l'arrière gauche ukrainien Ihor Tourtchenko. Le déplacement à Presov le 19 novembre doit confirmer le sursaut en Ligue Européenne, pendant que les Helvètes se déplaceront à Benfica. Un succès des Limougeauds combiné à celui des Portugais leur permettrait d'entrevoir la qualification avant même la dernière journée. 

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