Réfractaire à la défaite pendant un an et demi, l'équipe de France féminine vient d'en subir deux d'affilée. Deux mois et demi après la finale des Jeux qui leur a échappé, les vice-championnes olympiques ont perdu leur match amical de rentrée. S'incliner contre la Hongrie comme ce jeudi soir (27-30) est encore plus rare de nos jours : ce n'était plus arrivé depuis le tour préliminaire de l'Euro 2010.
Comme le suggérait Marine Dupuis la veille, le changement programmé de sélectionneur n'a pas bouleversé radicalement l'ADN de la représentation nationale. Moins que de devoir écrire le premier chapitre d'une nouvelle histoire, en l'espèce le ministère de Sébastien Gardillou, avec cinq illustres plumes en moins. Qu'elles soient dispensées avec la bénédiction de l'encadrement (Nze Minko, Flippes, Valentini) ou aux soins (Nocandy), les Bleues n'ont pas retrouvé leurs repères d'un coup, d'un seul. Sans Pauletta Foppa, par exemple, la défense a manqué d'autorité. La 0-6, brièvement étagée en seconde période, a souffert au contact des arrières hongroises. Si la qualité de tir de Petra Vamos (6/7) n'est plus une surprise au fil de ses prestations avec Metz, celle de l'espoir Simon (19 ans) préface l'avènement d'une future grande. Les ailières magyares n'étaient pas en reste, avec Faluvegi (5/6) sur le flanc droit pour faire exploser les premières détonations (3-7, 13ème).
Dans l'impossibilité totale de revenir au score, les Françaises ont bien cherché à allumer des contrefeux, éviter de trop décevoir le public toulonnais. Mais à l'image de leur mise en route poussive, certains des pétards lancés se sont avérés mouillés. Particulièrement en montée de balle, habituel point fort devenu talon d'Achille. Une demi-douzaine de situations ont tourné à l'avantage de l'autre Messine du pays coorganisateur du prochain Euro, Zsofi Szemerey (18 arrêts). Moins élevée que la dette publique, la somme des occasions manquées d'effacer l'ardoise est tout de même conséquente. Alourdie, aussi, par le penalty de Bouktit repoussé par le pied droit de sa coéquipière de club, à moins de trois minutes du terme (à 27-28).
Pour trouver du positif dans la contre-performance, il faut convoquer le dynamisme d'Orlane Kanor (photo), une expatriée... hongroise (à Ferencvaros) qui prend de plus en plus d'intervalles. La présence toujours rassurante de Laura Glauser dans la cage (14 parades à 36 %). Ou le volontarisme offensif et défensif de Clarisse Mairot, au même poste d'arrière gauche. Ne surtout pas se fier à la ligne de stats de la Brestoise (0/3) pour juger ses premiers pas en A, son absence de complexes dans le feu de l'action. Pou Suzanne Wajoka et Coura Kanouté, en tribune ce jeudi avec Hatadou Sako, la première cape et l'immersion dans le contexte international attendront le second France – Hongrie, samedi à Tremblay (17h15). Une session de rattrapage collective, sans hésitation.
FRANCE – HONGRIE : 27-30
(12-15)
Jeudi 24 octobre 2024, à Toulon. 4000 spectateurs environ. Arbitres : MM. Weijmans et Wolbertus
(PB).
FRANCE : Bouktit 5/10 (1/2 penaltys) ; Horacek (capitaine) 1/2 ; O. Kanor 7/10 ; C. Lassource 3/4 ; Sercien-Ugolin 2/3 ; Toublanc 1/5 (0/1 penalty) ; puis Coatanéa 3/4 ; Dupuis 1/5 ; Grandveau 2/2 ; Granier ; D. Lassource 1/3 ; C. Mairot 0/3 ; Ondono 0/1 ; Zaadi 2/3. Gardiennes : Glauser (14/39 arrêts en 46 mn, dont 1/3 penaltys) puis André (0/5 arrêts en 14 mn). 2 minutes : Horacek (10'), Ondono (19'). Réussite au tir : 49 %. Sélectionneur : S. Gardillou.
Evolution du score : 0-2 (5') ;
2-4 (10') ; 5-9 (15') ; 7-11 (20') ; 9-14 (25') ; 15-17 (35') ; 18-20
(40') ; 20-23 (45') ; 23-26 (50') ; 25-28 (55').