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William Annotel, joker au coeur d'or

National

lundi 30 septembre 2024 - © Yves Michel

 4 min 24 de lecture

Depuis septembre, William Annotel a renfilé une tenue de gardien de buts, sortant d'une retraite démarée en mai 2019. Non pas sur le devant de la scène mais tout simplement pour dépanner en Nationale 2, la réserve du Fénix Toulouse, dirigée par son ami Romain Ternel. Un intérim bien dosé qui lui procure un immense plaisir.

Les années n’ont pas de prise sur William Annotel. La morphologie est la même, la flamme du junior toujours au fond des yeux. Depuis la fin des vacances d’été, l’ancien gardien de buts de Limoges est sorti de sa retraite sportive entamée le 11 mai 2019 à l’issue d’un play-off de Proligue perdu face à Dijon. Comme souvent dans le sud-ouest, tout est parti d’une réflexion autour d’une table conviviale en présence de Romain Ternel. « La vraie histoire, raconte le coach de la réserve du Fénix de Toulouse, c’est qu’il s’occupe des gardiens du centre de formation depuis 3 ans. Il est plus sur l’aspect psychologique du joueur, son placement… La saison passée, il m’a demandé s’il pouvait s’entraîner avec nous. Je l’ai incité à prendre une licence pour prévenir tout pépin et je lui ai lancé que si j’avais un blessé sur ce poste, je le solliciterais. » Pendant la préparation en juillet-août, les évènements s’emballent. Au cours d’un entraînement Simon Laurent de Valors, le capitaine et portier de l’équipe est victime d’un choc avec un de ses partenaires et se retrouve avec une rupture des ligaments croisés. Saison terminée et solution à trouver au plus vite pour épauler l’autre gardien, Gabriel-Rares Marchis en N2 que la formation toulousaine vient d’intégrer après un exercice chaotique à l’étage supérieur. ‘’Willy’’ est dans les starting-blocks, la complicité entre deux hommes fait le reste. « Il a avant tout accepté de me dépanner parce que c’est mon ami, martèle le coach, je l’ai sorti de son train-train (rires), un peu contraint et forcé. »  Ce que confirme le principal intéressé qui a posé une condition. D'accord pour franchir le pas mais uniquement pour les matches à domicile et ceux dans la périphérie toulousaine. « Quand j’ai arrêté à Limoges, je ne voulais plus jouer. Si cela n’avait pas été Romain qui me le demande, je n’aurais jamais changé d’avis. Je le fais avec grand plaisir mais cela n’a rien à voir avec les cadences que j’ai connues. Je suis très satisfait d’être sur le terrain, ce sont des sensations particulières que j’avais oubliées. »



Ce samedi, à L’Union dans le nord-est de la ville rose, une fois que le match a été plié (score final : 27-40) et que son binôme ait été crédité de 13 parades, il est entré, poussé par les encouragements de son épouse, de ses deux jeunes filles et des potes du Toulouse des années 2000, Kobé Myaro et Gary Meunier. « Tu as vu, lance Ternel un rien amusé, à 41 ans, il n’a rien perdu ! Bon, c’est sûr on doit le ménager et on ne va pas lui imposer cinq entraînements par semaine. Mais au-delà du terrain, son apport est indéniable. C’est un mec en or particulièrement dans la vie de groupe. » Ce à quoi répond celui qui vient de sortir du vestiaire, douché et tiré à quatre épingles, sa fille ainée lui ceinturant les jambes, comme pour le féliciter. « C’est vraiment bien comme sensation… Je suis content que Romain m’ait appelé… Intégrer une petite équipe de jeunes qui a envie, avec un beau projet à la clé, est gratifiant. Si je peux aider et faire souffler "Gaby" (Marchis) quand il sort, je serai pleinement satisfait. » La réserve toulousaine ne s’en cache pas. L’objectif est de retrouver au plus vite la Nationale 1. « Ma carrière éphémère au Fenix va s’arrêter lorsqu’ils n’auront plus besoin de moi, poursuit le gardien quadragénaire. Je l’ai toujours dit, même en N2, ce n’est pas à moi à assumer un match comme celui de ce soir. » Depuis son arrêt et son départ de Limoges, William Annotel a trouvé un havre de paix, entouré des siens en banlieue toulousaine. En 2019, sa retraite en a surpris plus d’un d’autant qu’il lui restait encore une année de contrat à honorer. « Je ne me suis pas posé de questions. Je ne voyais pas mes filles grandir, il fallait que je mette fin à cela. Si je me penche sur l’ensemble de mon parcours pro, si c’était à refaire, je ne changerais rien. J’ai vécu des moments incroyables dans tous les clubs* où je suis passé. Aucuns regrets. Désormais dans le hand, il n’y a qu’une chose qui m’intéresse, c’est la transmission. Je m’éclate avec les jeunes du Fénix comme avec ceux du Pôle Espoirs de Toulouse. » Samedi prochain, sur le coup de 18h, William Annotel sera à l’échauffement et sur le banc du Fénix pour le 5ème match de la saison. Face aux Béarnais d’Asson, les joueurs de Romain Ternel tenteront de valider leur 5ème succès de rang. 

* Bordeaux (2001-2002), Toulouse (2002-2007), Nancy (2007-2008), Nîmes (2008-2011), Dunkerque (2011-2018), Limoges (2018-2019) - une coupe de la Ligue et un Trophée des Champions en 2012-2013 et un titre de champion de France en 2014 avec Dunkerque. 

William Annotel, joker au coeur d'or  

National

lundi 30 septembre 2024 - © Yves Michel

 4 min 24 de lecture

Depuis septembre, William Annotel a renfilé une tenue de gardien de buts, sortant d'une retraite démarée en mai 2019. Non pas sur le devant de la scène mais tout simplement pour dépanner en Nationale 2, la réserve du Fénix Toulouse, dirigée par son ami Romain Ternel. Un intérim bien dosé qui lui procure un immense plaisir.

Les années n’ont pas de prise sur William Annotel. La morphologie est la même, la flamme du junior toujours au fond des yeux. Depuis la fin des vacances d’été, l’ancien gardien de buts de Limoges est sorti de sa retraite sportive entamée le 11 mai 2019 à l’issue d’un play-off de Proligue perdu face à Dijon. Comme souvent dans le sud-ouest, tout est parti d’une réflexion autour d’une table conviviale en présence de Romain Ternel. « La vraie histoire, raconte le coach de la réserve du Fénix de Toulouse, c’est qu’il s’occupe des gardiens du centre de formation depuis 3 ans. Il est plus sur l’aspect psychologique du joueur, son placement… La saison passée, il m’a demandé s’il pouvait s’entraîner avec nous. Je l’ai incité à prendre une licence pour prévenir tout pépin et je lui ai lancé que si j’avais un blessé sur ce poste, je le solliciterais. » Pendant la préparation en juillet-août, les évènements s’emballent. Au cours d’un entraînement Simon Laurent de Valors, le capitaine et portier de l’équipe est victime d’un choc avec un de ses partenaires et se retrouve avec une rupture des ligaments croisés. Saison terminée et solution à trouver au plus vite pour épauler l’autre gardien, Gabriel-Rares Marchis en N2 que la formation toulousaine vient d’intégrer après un exercice chaotique à l’étage supérieur. ‘’Willy’’ est dans les starting-blocks, la complicité entre deux hommes fait le reste. « Il a avant tout accepté de me dépanner parce que c’est mon ami, martèle le coach, je l’ai sorti de son train-train (rires), un peu contraint et forcé. »  Ce que confirme le principal intéressé qui a posé une condition. D'accord pour franchir le pas mais uniquement pour les matches à domicile et ceux dans la périphérie toulousaine. « Quand j’ai arrêté à Limoges, je ne voulais plus jouer. Si cela n’avait pas été Romain qui me le demande, je n’aurais jamais changé d’avis. Je le fais avec grand plaisir mais cela n’a rien à voir avec les cadences que j’ai connues. Je suis très satisfait d’être sur le terrain, ce sont des sensations particulières que j’avais oubliées. »



Ce samedi, à L’Union dans le nord-est de la ville rose, une fois que le match a été plié (score final : 27-40) et que son binôme ait été crédité de 13 parades, il est entré, poussé par les encouragements de son épouse, de ses deux jeunes filles et des potes du Toulouse des années 2000, Kobé Myaro et Gary Meunier. « Tu as vu, lance Ternel un rien amusé, à 41 ans, il n’a rien perdu ! Bon, c’est sûr on doit le ménager et on ne va pas lui imposer cinq entraînements par semaine. Mais au-delà du terrain, son apport est indéniable. C’est un mec en or particulièrement dans la vie de groupe. » Ce à quoi répond celui qui vient de sortir du vestiaire, douché et tiré à quatre épingles, sa fille ainée lui ceinturant les jambes, comme pour le féliciter. « C’est vraiment bien comme sensation… Je suis content que Romain m’ait appelé… Intégrer une petite équipe de jeunes qui a envie, avec un beau projet à la clé, est gratifiant. Si je peux aider et faire souffler "Gaby" (Marchis) quand il sort, je serai pleinement satisfait. » La réserve toulousaine ne s’en cache pas. L’objectif est de retrouver au plus vite la Nationale 1. « Ma carrière éphémère au Fenix va s’arrêter lorsqu’ils n’auront plus besoin de moi, poursuit le gardien quadragénaire. Je l’ai toujours dit, même en N2, ce n’est pas à moi à assumer un match comme celui de ce soir. » Depuis son arrêt et son départ de Limoges, William Annotel a trouvé un havre de paix, entouré des siens en banlieue toulousaine. En 2019, sa retraite en a surpris plus d’un d’autant qu’il lui restait encore une année de contrat à honorer. « Je ne me suis pas posé de questions. Je ne voyais pas mes filles grandir, il fallait que je mette fin à cela. Si je me penche sur l’ensemble de mon parcours pro, si c’était à refaire, je ne changerais rien. J’ai vécu des moments incroyables dans tous les clubs* où je suis passé. Aucuns regrets. Désormais dans le hand, il n’y a qu’une chose qui m’intéresse, c’est la transmission. Je m’éclate avec les jeunes du Fénix comme avec ceux du Pôle Espoirs de Toulouse. » Samedi prochain, sur le coup de 18h, William Annotel sera à l’échauffement et sur le banc du Fénix pour le 5ème match de la saison. Face aux Béarnais d’Asson, les joueurs de Romain Ternel tenteront de valider leur 5ème succès de rang. 

* Bordeaux (2001-2002), Toulouse (2002-2007), Nancy (2007-2008), Nîmes (2008-2011), Dunkerque (2011-2018), Limoges (2018-2019) - une coupe de la Ligue et un Trophée des Champions en 2012-2013 et un titre de champion de France en 2014 avec Dunkerque. 

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