Jamais Veszprém n'avait infligé une aussi cinglante défaite à Paris. La dernière confrontation dans les mêmes lieux remontait à deux ans, également en phase de groupe de la Ligue des Champions et le PSG ne s'était incliné que de deux longueurs (36-34). Ce jeudi, c'est un véritable cauchemar qu'ont traversé les joueurs de la capitale. Ils n'ont fait illusion que lors des cinq premières minutes. Mais quand ils ont commencé à perdre des ballons à profusion, quand le Danois Holm s'est montré incapable de peser en attaque, quand Remili, l'ancien de la maison, tout de rouge vêtu à ouvert des brèches, l'édifice parisien s'est dangereusement craquelé. Et encore, Andreas Palicka dans la cage, à maintes reprises, a sauvé les meubles. Son vis-à-vis, Rodrigo Corralès, peut-être moins sollicité mais tout aussi efficace, s'est rappelé au bon souvenir d'un club dont il a porté les couleurs avant de débarquer en Hongrie. Holm, rappelé à juste titre sur le banc, a laissé sa place à Elohim Prandi. L'arrière tricolore va alterner le bon et le moins bon. A l'image de l'ensemble de ses partenaires surpris par l'impact de la défense adverse avec un Fabregas précieux aux deux extrémités du terrain mais aussi, génés par la réussite d'Hugo Descat à 7 m et les trajectoires lointaines (avec certes, du déchet) du géant russe Kosotorov. En à peine un quart d'heure, les hommes de Xavi Pascual avaient creusé l'écart (+5). Ils vont le maintenir et même le bonifier (+6) jusqu'à cinq minutes avant la pause lorsque Palicka, encore lui va s'illustrer (9 arrêts dans ce 1er acte) et que le PSG va regagner le vestiaire en ayant limité la casse (18-15) malgré 12 balles laissées en chemin. 

Rien n'était joué mais il fallait que Paris élève le niveau de son jeu. Un homme qui jusque-là, avait été plutôt transparent et maladroit, va sonner le réveil. 1er tir et but pour Yahia Omar. L'Egyptien va récidiver une minute plus tard ramenant sur ses deux actions consécutives, le handicap à deux longueurs (19-17). Dans cette 2ème mi-temps, le PSG ne pourra espérer mieux. Car d'un coup d'un seul, un tsunami va emporter tout sur son passage sans qu'il y ait la moindre résistance. Impuissance et surtout pauvreté dans la tentative de réaction. Paris était battu par les flots et n'a jamais pu éviter de sombrer. Neuf buts encaissés contre un seul inscrit en... six minutes ! Incroyable ! Et un trou béant dans la coque que personne ne pourra colmater. Palicka pointait désormais aux abonnés absents, son remplacement par Jannick Green ne changera rien au scénario. Avec dix unités d'avance à la 41ème, Veszprém était déjà satisfait, avec cinq de plus à trois minutes du terme, il y avait encore un peu plus de sérénité dans le camp hongrois. Xavi Pascual qu'on avait surpris dans un accès de colère dans le 1er acte, esquissait même quelques sourires. L'effondrement parisien n'a fait que se confirmer comme la statistique concernant les pertes de balle. Quinze de plus en trente minutes. C'est colossal ! Voire même indigne pour une équipe comme celle du PSG ! 

Cette déconvenue (41-28) sur les rives du lac Balaton n'augure rien de bien encourageant pour la suite. Car depuis la défaite au Trophée des Champions face à Nantes (-7), les succès parisiens ont été plutôt... poussifs. + 5 face à Billère (Proligue) en Coupe, + 3 à domicile contre Nîmes, + 2 toujours à Coubertin contre Pelister et +1 à Limoges. D'où l'aveu de Yahia Omar après cette fessée face au club où il est resté pendant trois saisons : "Nous avons mal joué au handball, nous avons commis trop d'erreurs, et si nous ne nous améliorons pas, des résultats encore plus désagréables pourraient survenir."  A bon entendeur...