« Un bon test pour savoir où on en est… » Le postulat défendu par Grégory Cojean avant le coup d’envoi du Trophée des Champions était tout à fait légitime. Au sortir d’une préparation où le coach nantais a récupéré la totalité de son effectif au tout dernier moment et avant une saison qui s'intensifie dès mardi avec la coupe de France et dimanche avec la 1ère journée de championnat. Le constat à l’issue de la rencontre de ce samedi, est plutôt probant. Un succès sans équivoque (36-29) et surtout une domination constante à l’exception d’un court passage à vide en fin de 1ère période. La satisfaction vient aussi des recrues nantaises. L’arrière droit Ayoub Abdi est au rendez-vous. Il est encore sur la dynamique de sa précédente saison à Toulouse. C’est lui qui a ouvert le score, c’est lui qui est au départ du kung-fu vers De La Bretèche, auteur de l’ultime but du ‘’H’’. Il a pesé sur la défense parisienne et a évolué totalement décomplexé. Le gaucher algérien a encore du déchet dans ses tentatives mais tout cela n’est que question de réglage. Que dire aussi de l’abattage de Nicolas Tournat ? De retour au bercail, quatre ans après l’avoir quitté, le pivot international a lui aussi mis en difficulté le bloc adverse. Mais Nantes a aussi brillé grâce à la prestation de ses deux gardiens. Homogénéité du binôme. Autant Pesic en 1ère que Biosca en seconde, il n’y a pas eu de baisse de régime. Et quand Aymeric Minne fait la différence au tir et sur la passe, quand Thibaud Briet ne compte pas la dépense d’énergie pour se démultiplier aux deux extrémités du terrain, quand Odriozola et Bos sont justes dans ce qu’ils savent faire, la transition pour l’un, la précision à 7m pour l’autre, il ne faut pas s’étonner que l’ensemble donne des signes aussi positifs.
Tout n’est pas parfait. Heureusement serait-on tenté de souligner. Mais il vaut mieux débuter la saison sur des sourires en soulevant un 1er trophée que le contraire. La confrontation a été à sens unique. Dès le coup d’envoi, Nantes a imposé son rythme, sa clarté dans les intentions et surtout de la fluidité. Et très vite, l’écart s’est creusé. Seul ralentissement, cinq minutes avant la pause et un 4-1 encaissé avec une accumulation de pertes de balle et quelques mauvais choix. Le retour au vestiaire tombait très bien (15-16). Ce passage à vide ne sera en effet qu’une péripétie. Car si le PSG avait refait une partie de son retard en si peu de temps, Luka Karabatic et ses partenaires ne vont jamais saisir l’opportunité de recoller. A l’image du nouvel arrivant, Yahia Omar. L’Egyptien n’a jamais su s’imposer. Trop lisible sur ses trajectoires, souvent en retard sur ses interventions défensives, il n’a pas effectué la meilleure entrée qu’il pouvait espérer pour son apparition officielle dans le handball français. Son rendement est significatif. A peine une seule réalisation après plus de 45 minutes de jeu.
« On n’est pas encore prêts. » L’analyse d’
Elohim Prandi, est aussi simple que clairvoyante.
« Ils ont eu une paire de gardiens, performante, une défense qui nous a bien pris, on manque encore un peu d’expérience dans ce secteur, avec des jeunes qui ne prennent pas encore conscience du niveau, c’est comme ça. Je ne m’apitoie pas sur cette défaite, Nantes mérite sa victoire à 200%. Il faut être performants malgré la fatigue ou quoi que ce soit, on doit montrer de la rigueur mais il ne faut pas non plus s’affoler, on n’est qu’au début de la saison. » Il y a un an, sur la même affiche du Trophée des Champions, le PSG s’était imposé de dix buts. Nantes ne s’était pas écroulé pour autant et avait mené la vie dure à son rival jusqu’à l’ultime journée de Starligue. Ce samedi, le ‘’H’’ a surtout validé une aisance… collective. Le paradoxe est aussi là. Avec pourtant six départs pour cinq arrivées dont trois pivots, alors que le groupe parisien n’a pas trop bougé.
« On ne savait pas trop ce que cela allait donner dans cette nouvelle configuration, confesse
Aymeric Minne,
avec une défense qui a pas mal changé et je trouve qu’on a été vraiment solide sur l’attaque de Paris. Cela ne veut pas dire que tout est parfait, il va falloir continuer de travailler, on a perdu quelques ballons mais on a su remettre des coups d’accélérateur quand il a fallu. Mais vraiment, on a trouvé de bons repères sur le plan défensif, c’est une satisfaction. » Pas le temps de souffler donc pour les principaux concernés. Deux rendez-vous cette semaine avec la coupe de France et la 1ère journée de championnat. Et la Ligue des Champions, dès le 11 septembre.
Trophée des Champions – Arena Futuroscope Poitiers, samedi 31 août 2024
Paris SG HB – HBC Nantes 29-36 (MT : 15-16)
Arbitres : Karim & Raouf Gasmi
Evolution du score : 2-2 (5) 3-6 (10) 7-10 (15) 8-14 (20) 11-5 (25) 15-16 (MT) 19-20 (35) 19-25 (40) 21-26 (45) 23-29 (50) 27-32 (55) 29-36 (FIN)
Paris : Palicka (3 ar./19 dt 0/2 à 7m) Green (4 ar./23 dt 1/3 à 7m) – Yahia Omar (1/5) Steins (3/5) Sole (4/4 dt 1/1 à 7m) Tonnesen (2/3) Balaguer (2/2 dt 1/1 à 7m) Grebille (1/2) Syprzak (4/7 dt 3/5 à 7m) Karabatic L. (1/1) Holm (1/3) Peleka (2/3) Prandi (5/9) Baijens (2/2) Plantin (n.u) Loredon (1/1)
Nantes : Pesic (9 ar./25 dt 2/5 à 7m) Biosca (7 ar./20 dt 1/3 à 7m) – Milovavljevic (n.u) Briet (2/3) Minne (5/6) Yoshida (1/2) Bonnefond (1/2) Rivera (2/3 dt 0/1 à 7m) Abdi (5/9) Avelange-Demouge (1/1) Tournat (6/8) Bos (5/7 dt 4/4 à 7m) De La Breteche (1/1) Gaber (1/1) Leopold, Odriozola (6/6)