Il n'y aura aucun excédent de bagages à déclarer lorsque ce lundi, les Françaises vont quitter la Chine. Aucune médaille ne vient récompenser leur séjour en Asie. Si ce n'est un mal de tête persistant et un goût amer d'une aventure qui se termine en queue de poisson. Vendredi en demi, le Danemark avait pris sa revanche par rapport à sa défaite en finale de l'Euro, ce dimanche, c'est au tour de la Hongrie battue il y a un an par ces mêmes Tricolores lors du tour préliminaire, de retrouver le sourire.
Deux matches que les Tricolores tournent en rond. A prêter le flanc à leur adversaire, à donner l'impression qu'un sursaut est encore possible mais au final, le scénario est le même. Même si elles se sont imposées, les Hongroises n'étaient pas plus fortes qu'elles. Elles ont été tout simplement plus rigoureuses, plus percutantes, plus lucides dans les moments où il était nécessaire d'appuyer là où cela fait mal.
Si elles ont rivalisé au score durant les dix premières minutes, le revêtement de la maison bleue s'est progressivement écaillé. La faute à une gardienne (Lukacs) aussi présente que Léane Gonzalez mais moins approximative que la Française dans ses relances. Les Magyares qui ont, elles aussi, commis des erreurs et se sont faites, elles aussi, sanctionnées, ont mieux géré ces instants que leur adversaire. Dans les dix dernières minutes de la 1ère période, les Bleuettes ont pris un 1er éclat et surtout vont persister dans l'accumulation des pertes de balle (13 en 30' contre 6 pour la Hongrie). Le retard de trois longueurs à la pause (13-16) était la juste sanction d'un manque de précision, parfois même d'une certaine précipitation dans la prise d'un tir. Cet handicap à remonter sera l'immuable boulet dont elles ne pourront se défaire. L'apparition de Romane Gindro en début de second acte et ses 1ères parades auraient pu être un facteur dynamisant. Il n'en sera rien puisque les Hongroises vont profiter des boulevards laissés dans l'axe par la défense tricolore et vont abattre une de leur carte maîtresse, l'autre gardienne, Greta Majoros qui va à elle seule, refroidir les ardeurs des jeunes Françaises, condamnées à courir encore et toujours après le score. Epuisant et frustrant ! Le spectre du scénario contre les Pays Bas et le Danemark s'invitait à nouveau dans les têtes. Le money-time allait être décisif. Dans ces cinq dernières minutes, il y aura l'opportunité d'égaliser mais la frappe de Prunelle Kingue va rebondir sur la transversale et Claire Koestner buter par deux fois (à 7 mètres et sur un tir au travers) sur Majoros (6 arrêts comme Lukacs). Et les Hongroises vont faire front et au coup de buzzer, exploser de joie (score final 24-25).
Constellées de récompenses il y a un an, les joueuses d'Olivier De Lafuente marquent le pas. Leur apprentissage va se poursuivre. En club, dans le championnat d'élite pour la majorité. Et dans la catégorie supérieure en U20 pour celles qu'Eric Baradat aura la responsabilité de sélectionner.
3ème place – Handball International Hall, Chuzhou (Chine) – dimanche 25 août
France - Hongrie 24 - 25 (MT : 13-16)
Arbitres : Andjelina Kazanegra & Jelena Vujacic (Montenegro)
Evolution du score : 1-1 (5) 4-4 (10) 6-8 (15) 8-11 (20) 11-14 (25) 13-16 (MT) 15-18 (35) 16-20 (40) 18-21 (45) 21-23 (50) 23-25 (55) 24-25 (FIN)
France : Gonzalez (7 ar./23), Gindro (8 ar./15) – Kingue (5/9) Naal (4/4) Injay (3/3) Koestner (3/10 dt 1/2 à 7m) Chantelly (3/5) Abdou (2/4) Arotcarena-Rosas (2/3) Andon (1/2) Senant (1/1) Lambet (0/1) Ferdilus (0/3) Gros, Clerc, Bureu-Cruz
En finale, l'Espagne, équipe la plus régulière de l'épreuve (8 victoires en autant de rencontres) s'impose face au Danemark (23-22) et décroche pour la 1ère fois de son histoire, le titre de championne du Monde U18 féminin. Les Nordiques ratent la prolongation à la dernière seconde, la balle d'égalisation étant repoussée par un des montants de la cage ibère.