FRANCE – ALLEMAGNE : 25-23 (15-10)

Jeudi 22 août 2024, à Chuzhou (CHN). 300 spectateurs. Arbitres : MM. El Beltagy et Mahmoud (EGY).

FRANCE : Kingué 6/11 ; Koestner 3/3 ; Ferdilus 3/4 ; Injai 3/6 ; Andon 3/5 (1/1 penalty) ; Abdou 2/5 ; Arotcarena-Rosas 1/1 ; Chantelly 1/1 (sur penalty) ; Clerc 1/1 ; Gros 1/1 ; Bureu-Cruz 1/2 ; Alcée 0/2 ; Lambet. Gardiennes : Gonzalez (41 mn, 5/16 arrêts) et Joyet-Bondu (19 mn, 4/16 arrêts dont 0/1 penalty). 2 minutes : Arotcarena-Rosas.

Evolution du score : 3-2 (5') ; 4-3 (11') ; 7-3 (16') ; 8-4 (20') ; 12-7 (25') ; 16-13 (35') ; 18-15 (40') ; 20-15 (48') ; 21-18 (52') ; 23-20 (55').

Eliminer l'Allemagne en quart de finale du grand rendez-vous de l'été, c'est bien un truc de filles... Telles les A il y a quinze jours aux JO, les U18 françaises intègrent le dernier carré de leur championnat du monde aux dépens de leurs voisines d'Outre-Rhin. Elles aussi l'ont emporté de deux buts (25-23), en prenant le risque d'accorder le mimétisme au masculin... Un temps mort posé à 26 secondes de la fin du temps réglementaire, alors que l'avance de l'équipe en bleu avait été divisée par trois (de 23-20 à 24-23), ça ne vous rappelle rien ? A la reprise de l'attaque placée, à deux passes du refus de jeu, Lindemann dévie le tir à 6 m côté droit de Dawiya Abdou... vers la gauche. La néo-Messine Eléa Ferdilus se déjoue du marquage au corps de Kern, prend d'une phalange le rebond offensif et délivre les siennes sur ce même arc de cercle (25-23).

Scénario catastrophe évité, chance de doublé Euro-Mondial préservée. Même en équilibre instable (16 pertes de balle répertoriées, dont 10 pour la seule Claire Koestner), les championnes d'Europe 2023 continuent d'avancer. Nonobstant le déchet technique, la crispation latente en seconde période (dominée aux points par l'Allemagne, 10-13 après la pause), elles se sont réapproprié les codes des véritables matches-couperets. Comme à cinq autres reprises ce jeudi soir, heure chinoise, le bras de Prunelle Kingué n'a pas tremblé pour rapprocher les Bleuettes du but (24-22, 59ème).

En remontant le fil des événements jusqu'à la source, on retrouve Emma Bureu-Cruz. Une Béarnaise familière du maillot bleu depuis les cadettes (U16), titrée l'été dernier à l'Euro, actrice de ce Mondial jeunes par intermittences. En six matches disputés jusqu'ici par l'équipe de France, l'ailière droit de 17 ans ne compte que trois apparitions. « On a un effectif de 18 joueuses, mais on doit être 16 sur la feuille de match » rappelle-t-elle. « On est toujours deux à encourager l'équipe » depuis les gradins plus que clairsemés des salles de Chuzhou. Une condition acceptée de bon cœur, comme l'impératif d'évoluer dans un club de N1 en montant d'une classe d'âge. Raison pour laquelle la fille de Bordes n'y fera pas de dixième saison, et rejoindra Saint-Loubes (Gironde) à son retour dans l'Hexagone.

L'ailière droit était descendue des tribunes pour le deuxième match de groupes, contre le Kosovo (44-16, 3/4). Elle avait pallié le forfait d'Abdou, malade ce jour-là. A la suite de la blessure de la cheville de Liyah Laal, celle qui affiche 4,4 buts de moyenne en N2 la saison passée avait repris du service pour la seconde levée du tour principal (Japon, 26-24 et 2 buts), principalement en position d'arrière droit. Le poste 1 étant pris par le binôme Blandine Gros – Corentine Senant. Rebelote dans ce quart de finale où Bureu-Cruz a certes peu joué (moins de 11 minutes), mais répondu vite fait à l'ouverture du score allemande (1-1, 2ème). C'était à la réception d'une passe à rebond de Koestner, là aussi à la lisière d'une demi-lune qui a si bien réussi aux Bleuettes. Dans ce type de combinaisons ou en jouant avec les pivots, la France a marqué dix fois de près.

Un atout qu'il conviendra de réemployer dès demain, jour de demi-finale France – Danemark. Une affiche qui arrive un tour plus tôt qu'à l'Euro 2023 (finale remportée). Les protégées d'Olivier Delafuente l'abordent avec 2h30 de repos en moins que les Scandinaves, l'organisation privilégiant l'unité de lieu à l'équité des horaires. « On va bien récupérer, dormir, travailler pour être prêtes. Pour tout donner, et gagner cette demi-finale », dédramatise Emma Bureu-Cruz, sa séance de cryothérapie de 23 heures terminée.