Les Françaises doivent tout d’abord remercier les Brésiliennes qui leur ont permis de se décharger d’une partie de la pression qui s’était accumulée sur leurs épaules après la défaite 48h plus tôt face aux Pays Bas. Les Sud Américaines qui ne pouvaient plus espérer se qualifier pour les quarts, ont battu les Néerlandaises (23-22) qui perdent l’occasion d’intégrer le Top 8. Ce poids écarté, les joueuses d’Olivier De Lafuente n’avaient plus qu’à se consacrer au problème épineux posé par le Japon. Comment faire face à cette mise en place si atypique qui privilégie une défense très haute et une vitesse d’exécution qui parvient à faire déjouer l’adversaire ? « Je n’ai pas été surpris, conçoit le technicien français, je m’attendais à ce que cette défense nous perturbe beaucoup et qu’on soit obligé de lutter pendant tout le match.» Et en matière de combat, les Tricolores ont été servies.
Elles avaient pourtant bien débuté en étant très mobiles, en insistant sur le jeu sans ballon, en soignant la transition mais cette volonté de bien faire et de ne laisser aucun répit aux Nipponnes, va connaître ses limites. Elles vont très vite se retrouver dans l’impossibilité de développer leur savoir-faire et d’amorcer un enclenchement sans que la passe ne soit interceptée. Après un quart d’heure, le Japon, très habile dans le petit espace, va prendre les commandes. « Leur défense est un énorme piège dans lequel il est facile de tomber. Ce qui est sûr, c’est que cela nous a sorti de notre zone de confort. » Les Japonaises n’ont jamais baissé d’intensité. Défensive (tantôt étagées à l'excès, tantôt en fille à fille tout terrain) mais également offensive avec des ailières au format de poche très habiles dans leur périmètre. Il faudra toute la puissance, la rapidité et les contournements de Dawiya Abdou (photo de tête) et les impacts à 9 m de Prunelle Kingue pour maintenir le contact (11-11). A la pause, les organismes étaient inévitablement entamés avec plus de dix pertes de balle de chaque côté et une efficacité au tir, équivalente. Bien malin qui pouvait désigner l’équipe qui s’imposerait.
Les Françaises vont comprendre très vite que la patience serait la clé de la délivrance. Elles vont attaquer le second acte avec un peu plus d’agressivité et de détermination. « S’il y a eu quelques maladresses en attaque, on a bien tenu défensivement. On a su mettre quelques ingrédients pour les embêter avec le 7 contre 6, un faux pivot,...» Les Bleuettes ont su faire face en retrouvant des valeurs collectives. Et tout le banc a été mis à contribution. A l’inverse du Japon qui va compter pratiquement sur les mêmes éléments durant toute la rencontre (six joueuses de champ utilisées plus de 45 minutes). Les Tricolores vont à leur tour, créer du désordre dans le camp d’en face. Leur investissement sera récompensé et parfois puni puisque les Nipponnes auront encore du répondant, bénéfice d’un cardio-training de haute intensité. Elles n’abdiqueront jamais, même avec une longueur à remonter (22-23) à l’entrée du money-time. «Dans ce type d'équipe asiatique, il y a une culture du travail, du sacrifice, de l'engagement, de l'effort et quoi que tu fasses, tu te retrouves face à des filles toujours à 100% qui ne renoncent jamais. » Mais Mélissa Chantelly et ses partenaires vont s’accrocher à ce fil et même le renforcer pour remporter une confrontation qui restera longtemps dans leur mémoire, surtout si d’ici la fin de la compétition, elles sont amenées à retrouver ce même adversaire. Grâce à ce succès (24-26), elles terminent 1ères de leur groupe et entrent en quart de finale en compagnie du Japon qui avait déjà son ticket en poche. Elles seront opposées à l'Allemagne qui s'incline face à l'Espagne (21-25) dans le duel de leader du groupe 4. Le match est programmé ce jeudi à 14h45 (heure française). La Mannschaft est un adversaire récurrent. Dernière opposition, au cours d'un stage outre-Rhin en avril avec trois oppositions. Une défaite, un succès et un nul. L'an passé, en demi-finale de l'Euro, les Françaises avaient battu leurs rivales (26-21).
Tour Principal – Olympic Sports Center, Chuzhou (Chine) – mardi 20 août
Japon - France 24 - 26 (MT : 11-11)
Arbitres : Henrique Godoy & Daniel Magalhaes da Silva (Brésil)
Evolution du score : 1-1 (5) 3-4 (10) 4-5 (15) 8-6 (20) 10-8 (25) 11-11 (MT) 12-12 (35) 15-16 (40) 17-17 (45) 19-21 (50) 22-23 (55) 24-26 (FIN)
France : Gonzalez (5 ar./15) Gindro, Joyet-Bondu (3 ar./15) – Gros (2/2) Senant (2/5) Clerc (1/2) Abdou (7/8) Bureu-Cruz (2/4) Koestner (2/5) Ferdilus (1/2) Andon (1/3) Chantelly (1/2) Alcée (0/1) Lambet, Arotcarena-Rosas (2/3) Kingue (5/8)
L'affiche des quarts de finale (jeudi)
HONGRIE - SERBIE
CROATIE - DANEMARK
ESPAGNE - JAPON
FRANCE - ALLEMAGNE
Si elle passe l'obstacle allemand, la France retrouverait vendredi, en demi-finale le vainqueur du match entre la Croatie et le Danemark.