Les Allemands étaient invités à la table de la finale du tournoi olympique mais ils n’ont fait que passer les plats sans trop pouvoir les goûter. La faute à une pantagruélique formation danoise. Et les partenaires de Mikkel Hansen ont exprimé leur appétit dès le début de la rencontre, par un pressing défensif qui a valu aux attaquants d’outre-Rhin de perdre leur 1ère possession. Le ton était donné et jamais le scénario ne sera inversé. A peine le 1er quart d’heure consommé, le Danemark comptait déjà sept longueurs d’avance. Onze, dix minutes plus tard, neuf à la pause. Les quelques supporters de la Mannschaft entassés dans une Aréna de Villeneuve d’Ascq archi comble (27 328 spectateurs en majorité… français), espéraient que leurs joueurs allaient réagir, trouver des solutions pour notamment contrer l’activité offensive du duo magique Mathias Gidsel (photo de tête) - Simon Pytlick auxquels s’était adjoint Rasmus Lauge, buteur mais aussi meneur de jeu permanent. Il n’en sera rien. Les pertes de balle et mauvaises passes qui avaient marqué le 1er acte, vont continuer à perturber le rendement. Pour ne rien arranger, Niklas Landin dans la cage danoise va apporter sa contribution. Et l’écart ne va que grossir. Pour tenter de résoudre le problème, Alfred Gislason posera même son 3ème temps mort, six minutes après la reprise. Sans effet. Pire pour le technicien islandais, loin d’être rassasié, le rouleau compresseur danois va continuer à avancer. Encore et encore, humilier son adversaire (20-35 à la 48ème). La fin de match sera consacrée à la célébration. Intelligemment, Nikolaj Jacobsen va veiller à ce que tous ceux qu’il ne reverra plus en sélection, profitent de la fête. Son équipe n’a jamais relâché son étreinte (26-39). 


La relève danoise ne sera pas en panne

Pour le Danemark, c’est le 2ème couronnement olympique après celui de Rio en 2016. La 6ème finale en sept ans ! Et la marche en avant n’est pas prête de s’arrêter. Si Mikkel Hansen (37 ans en octobre), Niklas Landin (35) Hans Lindberg (43) et Henrik Mollgaard (39) vont quitter définitivement la sélection, le relève est assurée par des talents qui ne vont cesser d’exceller. En France depuis le 27 juillet, Mathias Gidsel et Simon Pytlick se sont sentis dans leur jardin olympique. En tout cas, ils n’ont jamais baissé de régime. Le premier a 25 ans, l’autre, 23. Et ils ne sont pas les seuls à vouloir prolonger ce qui pourrait ressembler à une hégémonie. A 33 ans, Rasmus Lauge peut encore apporter son expérience et viser pourquoi pas la prochaine olympiade. Tout comme Magnus Landin (28 ans) très efficient ce dimanche sur son aile gauche. 

Le réservoir danois est bien rempli. Lukas Jorgensen (25 ans - photo ci-dessus) qui a débuté comme réserviste, s’est progressivement affirmé au poste de pivot, tant offensivement que défensivement. Contrarié par une blessure à la cheville en cours de compétition, Magnus Saugstrup (28 ans) n’a pas perdu ses galons de patron de la défense. Très vite, dans ce rôle partagé, il retrouvera son acolyte Simon Hald (29 ans), touché dès le 2ème match et forfait par la suite de la compét’. La relève s’appelle aussi Thomas Arnoldsen (le demi-centre de 22 ans) mais aussi Mads Hoxer (l’arrière droit de 23 ans) qui se trouvait dans les titulaires avant qu’un coup à la jambe pendant la préparation ne l’écarte du groupe. Au dernier Euro que le Danemark a perdu en finale face à la France, Nikolaj Jacobsen n’avait pas hésité à incorporer dans son effectif, le talentueux gaucher de GOG Emil Madsen (23 ans). Dans les années futures, il y a aussi la génération 2004-2005, 3ème du dernier Euro U21 avec quelques pépites comme Lykke, Pedersen ou Vilhelmsen. La seule question sera de savoir qui adjoindre à Emil Nielsen dans la cage. L’ancien Nantais de 27 ans n’aura aucun mal à prendre la lumière. Mais Niklas Landin parti, le Parisien Jannick Green (36 ans fin septembre) et le portier de Flensburg Kevin Möller (35 ans) peuvent encore dépanner mais ils approchent de l’âge canonique. Simon Gade (27 ans) le gardien de Hanovre vice-champion du monde U21 en 2017 pourrait être relancé. 

Triple champion du Monde en titre, le Danemark qui accueillera sur son sol (avec la Croatie et la Norvège), la prochaine édition sera encore une fois, le grand favori de l’épreuve. Ses adversaires ont cinq fois pour se préparer. Les Allemands eux, plus rapidement que les autres car ils devraient retrouver les Nordiques dès le tour principal. Le traumatisme de la finale olympique sera-t-il digéré ?