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En poursuite, elles sont déjà médailles d'or

Jeux Olympiques

jeudi 8 août 2024 - © Laurent Hoppe

 6 min 24 de lecture

L'équipe de France féminine est à une heure, ou un peu plus, de conserver son titre olympique. Elle a remporté de très haute lutte, ce jeudi à Villeneuve-d'Ascq, la première demi-finale. Mal embarquées dans le temps réglementaire, menées de quatre buts par la Suède de Bundsen et Axner fille, les Bleues ont arraché avec les dents une prolongation dans laquelle Valentini, Horacek et Sako ont jeté leurs ultimes forces dans la bataille (31-28).

Allemagne inversée. Ce pourrait être le nom de code du dernier enclenchement sorti du chapeau d'Olivier Krumbholz pendant un temps mort. C'est avant tout le ressenti de l'immense majorité du public de Pierre-Mauroy ce jeudi. 27 000 personnes passées de l'angoisse à l'extase, tout de même.

La demi-finale de l'équipe de France femmes a repris les principaux ingrédients, la dramaturgie du quart de finale messieurs de la veille. Une équipe fait longtemps la course en tête, entrevoit le tour suivant, mais se fait rejoindre dans la dernière minute. Contrainte à une prolongation qui lui échappe. Heureusement pour le peuple bleu, peu enclin à subir deux désillusions en deux jours, les qualifiées à l'arrache portaient des maillots blancs à tête de coq.


Pourtant, à quinze minutes du terme du temps réglementaire, à 20-16 pour la Suède, le gallinacé bleu-blanc-rouge semblait avoir laissé trop de plumes pour rallier une troisième finale olympique de rang. Dans de meilleures dispositions techniques et mentales, la Tre Kronor se dirigeait vers sa première, en cinq participations aux Jeux, qui n'aurait pas été volée. Deuxième meilleure gardienne du tournoi en pourcentage d'arrêts (38 %), Johanna Bundsen a été digne de son statut. A l'aile droite, l'ex-Nantaise Natalie Hagman a pris la tête du classement des buteuses (8/12, 44 réalisations en 7 matches) en variant les plaisirs, ou les supplices, c'est selon : jets de 7 m, tir en coin, fin de montée de balle. A quelques jours de revêtir un autre maillot jaune et bleu, celui de Metz, Tyra Axner a déposé une carte de visite. Feinte de tir en suspension pour mieux casser son poignet (14-12), jet franc en diagonale coin long (15-18) : de belles promesses pour le champion de France, une épine supplémentaire dans l'immédiat pour la sélection.

La troupe de Krumbholz, pendant ce temps, s'est trouvée en plus grande difficulté qu'en quart de finale (26-23 face à l'Allemagne). La qualité de l'adversaire, superposée à une pression décuplée. L'explication de tant d'actes manqués, de duels tireuse-gardienne perdus. Elle avançait sur un fil ténu, risquant à chaque instant de déjouer, à l'image de cette passe anodine bazardée par Tamara Horacek (44ème). Même si sa première période de très haut niveau (10 parades) suppose le contraire, Laura Glauser ne pouvait pas tout réussir toute seule. Le destin du collectif devait être mieux réparti, changer de direction. Dans la difficulté, qui n'est pas seulement qu'une épreuve olympique d'escalade, les mentalités ont fini par émerger. Par se révéler, se réveiller. Il fallait voir ce gros plan de Laura Flippes serrant les dents, ventre à terre, à l'obtention du penalty qui amena l'égalisation d'Horacek (22-22, 54ème). Ou la persévérance d'Estelle Nze Minko, au doigté retrouvé à temps pour engager la course-poursuite (21-18).

Les mains suédoises se mirent aussi à trembler à l'approche de la 60ème. La fameuse théorie des vases communicants, à moins qu'il s'agisse de l'effet Hatadou Sako... Lancée par Krumbholz au moment où Glauser faiblissait (46ème), la recrue de Györ est rentrée en éruption. Sans trois arrêts providentiels, venus s'ajouter aux deux penaltys détournés plus tôt en seconde mi-temps, il n'y aurait sans doute pas eu prolongation. Dix minutes de rab validées par le tir en appui d'Horacek, autre visage de la résilience française (25-25, 60ème).

Autant la rallonge avait servi les intérêts scandinaves en quart (36-32 contre la Hongrie), autant celle-ci a confirmé le triomphe de l'instinct de survie français. Le jeu sans gardienne proposé par Tomas Axner est revenu façon boomerang quand Nze Minko breakait dans le vide (28-26). Méline Nocandy retrouvait son insouciance, contournant Roberts pour rapprocher les siennes de la délivrance (29-26). En double supériorité numérique, Horacek prenait le bon intervalle pour le trentième, Valentini terminait le travail coin long (31-27). Sako déviait un troisième et dernier penalty pour la route, avant de se lancer dans son autre exercice favori : haranguer la foule pour en faire monter les clameurs. Une scène banale ces dernières années à Metz, un instant de communion nationale à l'heure d'assurer une troisième médaille olympique d'affilée au hand féminin français. Le métal ? A déterminer samedi à partir de 15 heures. L'adversaire ? Ni la Russie (défaite à Rio), ni son comité-prête-nom (victoire à Tokyo), évidemment. Que ce soit le Danemark ou la Norvège, ce sera l'assurance d'une nouvelle heure incandescente. Ou, on le sait maintenant, plus si affinités...

SUEDE – FRANCE : 31-28 après prolongation

Jeudi 8 août 2024, à Villeneuve-d'Ascq (stade Pierre Mauroy). Arbitres : Mmes Küttler et Merz (ALL).

Evolution du score : 2-1 (5') ; 2-2 (10') ; 4-4 (15') ; 9-8 (20') ; 12-10 (mi-temps) ; 15-12 (35') ; 17-15 (40') ; 21-17 (45') ; 22-19 (50') ; 23-22 (55') ; 25-25 (60)'; 26-29 (65').  31-28 (70)


Les réactions dans le carré bleu

Laura Flippe : « Pourtant je suis K-O mais j’ai encore de la force pour célébrer et me dire qu’on va en finale. On a raté beaucoup de shoots ce soir et c’est ce qui nous met dans le dur pendant tout le match mais on est allé chercher ce résultat avec les tripes. Le public nous a portées dans les moments difficiles, il ne nous a jamais lâchées, donc on devait les remercier comme on pouvait. »

Olivier Krumbholz : « On revient de loin, on a été longtemps derrière… pendant la prolongation, les filles ont bien maîtrisé, elles étaient calmes, sereines, elles ont produit du beau jeu… C’est un résultat extraordinaire, ça fait plaisir de gagner dans ces conditions-là. C’est fabuleux, je suis content qu’on offre au public, une finale avec l’équipe de France, c’est une médaille, au minimum en argent, on va se remobiliser, on ne sait pas contre qui mais quoi qu’il en soit, on peut considérer que l’équipe qui a gagné ses 7 matchs, c’est quand même extraordinaire, on va tout faire pour aller encore un petit peu plus loin. »

Laura Glauser : « Cela a été difficile  mais comme je le dis depuis le début, si on veut gagner, c’est en équipe et c’est ce qu’on a encore fait ce soir. Tout le monde a amené sa pierre et voilà le résultat. Bien-sûr que sans eux (les spectateurs), cela aurait été bien plus difficile, on leur a demandé de nous encourager pendant le match, c’est très important pour nous, on n’était pas 14, pas 17 mais en fait 27 000 tous ensemble à jouer contre les Suédoises. Une finale, aux J.O, à la maison, c’est incroyable, on veut vraiment aller la chercher. »

Estelle Nze-Minko : « On est qualifié pour la finale et c’est vraiment fou parce que… la prolongation, la tension au maximum, on a été derrière pendant quasiment tout le match, on revient au meilleur moment, on a su être fortes dans nos têtes, on a été présentes quand il le fallait et parfois, cela suffit. De partager cela ensemble dans une compét’ aussi importante devant ce public, c’est trop bien. On va tranquillement regarder l’autre demie pour connaître notre adversaire de samedi mais ne vous inquiétez pas, on va tout donner. »

Le diaporama photo du match par Daniel Vaquero au stade Pierre Mauroy

En poursuite, elles sont déjà médailles d'or 

Jeux Olympiques

jeudi 8 août 2024 - © Laurent Hoppe

 6 min 24 de lecture

L'équipe de France féminine est à une heure, ou un peu plus, de conserver son titre olympique. Elle a remporté de très haute lutte, ce jeudi à Villeneuve-d'Ascq, la première demi-finale. Mal embarquées dans le temps réglementaire, menées de quatre buts par la Suède de Bundsen et Axner fille, les Bleues ont arraché avec les dents une prolongation dans laquelle Valentini, Horacek et Sako ont jeté leurs ultimes forces dans la bataille (31-28).

Allemagne inversée. Ce pourrait être le nom de code du dernier enclenchement sorti du chapeau d'Olivier Krumbholz pendant un temps mort. C'est avant tout le ressenti de l'immense majorité du public de Pierre-Mauroy ce jeudi. 27 000 personnes passées de l'angoisse à l'extase, tout de même.

La demi-finale de l'équipe de France femmes a repris les principaux ingrédients, la dramaturgie du quart de finale messieurs de la veille. Une équipe fait longtemps la course en tête, entrevoit le tour suivant, mais se fait rejoindre dans la dernière minute. Contrainte à une prolongation qui lui échappe. Heureusement pour le peuple bleu, peu enclin à subir deux désillusions en deux jours, les qualifiées à l'arrache portaient des maillots blancs à tête de coq.


Pourtant, à quinze minutes du terme du temps réglementaire, à 20-16 pour la Suède, le gallinacé bleu-blanc-rouge semblait avoir laissé trop de plumes pour rallier une troisième finale olympique de rang. Dans de meilleures dispositions techniques et mentales, la Tre Kronor se dirigeait vers sa première, en cinq participations aux Jeux, qui n'aurait pas été volée. Deuxième meilleure gardienne du tournoi en pourcentage d'arrêts (38 %), Johanna Bundsen a été digne de son statut. A l'aile droite, l'ex-Nantaise Natalie Hagman a pris la tête du classement des buteuses (8/12, 44 réalisations en 7 matches) en variant les plaisirs, ou les supplices, c'est selon : jets de 7 m, tir en coin, fin de montée de balle. A quelques jours de revêtir un autre maillot jaune et bleu, celui de Metz, Tyra Axner a déposé une carte de visite. Feinte de tir en suspension pour mieux casser son poignet (14-12), jet franc en diagonale coin long (15-18) : de belles promesses pour le champion de France, une épine supplémentaire dans l'immédiat pour la sélection.

La troupe de Krumbholz, pendant ce temps, s'est trouvée en plus grande difficulté qu'en quart de finale (26-23 face à l'Allemagne). La qualité de l'adversaire, superposée à une pression décuplée. L'explication de tant d'actes manqués, de duels tireuse-gardienne perdus. Elle avançait sur un fil ténu, risquant à chaque instant de déjouer, à l'image de cette passe anodine bazardée par Tamara Horacek (44ème). Même si sa première période de très haut niveau (10 parades) suppose le contraire, Laura Glauser ne pouvait pas tout réussir toute seule. Le destin du collectif devait être mieux réparti, changer de direction. Dans la difficulté, qui n'est pas seulement qu'une épreuve olympique d'escalade, les mentalités ont fini par émerger. Par se révéler, se réveiller. Il fallait voir ce gros plan de Laura Flippes serrant les dents, ventre à terre, à l'obtention du penalty qui amena l'égalisation d'Horacek (22-22, 54ème). Ou la persévérance d'Estelle Nze Minko, au doigté retrouvé à temps pour engager la course-poursuite (21-18).

Les mains suédoises se mirent aussi à trembler à l'approche de la 60ème. La fameuse théorie des vases communicants, à moins qu'il s'agisse de l'effet Hatadou Sako... Lancée par Krumbholz au moment où Glauser faiblissait (46ème), la recrue de Györ est rentrée en éruption. Sans trois arrêts providentiels, venus s'ajouter aux deux penaltys détournés plus tôt en seconde mi-temps, il n'y aurait sans doute pas eu prolongation. Dix minutes de rab validées par le tir en appui d'Horacek, autre visage de la résilience française (25-25, 60ème).

Autant la rallonge avait servi les intérêts scandinaves en quart (36-32 contre la Hongrie), autant celle-ci a confirmé le triomphe de l'instinct de survie français. Le jeu sans gardienne proposé par Tomas Axner est revenu façon boomerang quand Nze Minko breakait dans le vide (28-26). Méline Nocandy retrouvait son insouciance, contournant Roberts pour rapprocher les siennes de la délivrance (29-26). En double supériorité numérique, Horacek prenait le bon intervalle pour le trentième, Valentini terminait le travail coin long (31-27). Sako déviait un troisième et dernier penalty pour la route, avant de se lancer dans son autre exercice favori : haranguer la foule pour en faire monter les clameurs. Une scène banale ces dernières années à Metz, un instant de communion nationale à l'heure d'assurer une troisième médaille olympique d'affilée au hand féminin français. Le métal ? A déterminer samedi à partir de 15 heures. L'adversaire ? Ni la Russie (défaite à Rio), ni son comité-prête-nom (victoire à Tokyo), évidemment. Que ce soit le Danemark ou la Norvège, ce sera l'assurance d'une nouvelle heure incandescente. Ou, on le sait maintenant, plus si affinités...

SUEDE – FRANCE : 31-28 après prolongation

Jeudi 8 août 2024, à Villeneuve-d'Ascq (stade Pierre Mauroy). Arbitres : Mmes Küttler et Merz (ALL).

Evolution du score : 2-1 (5') ; 2-2 (10') ; 4-4 (15') ; 9-8 (20') ; 12-10 (mi-temps) ; 15-12 (35') ; 17-15 (40') ; 21-17 (45') ; 22-19 (50') ; 23-22 (55') ; 25-25 (60)'; 26-29 (65').  31-28 (70)


Les réactions dans le carré bleu

Laura Flippe : « Pourtant je suis K-O mais j’ai encore de la force pour célébrer et me dire qu’on va en finale. On a raté beaucoup de shoots ce soir et c’est ce qui nous met dans le dur pendant tout le match mais on est allé chercher ce résultat avec les tripes. Le public nous a portées dans les moments difficiles, il ne nous a jamais lâchées, donc on devait les remercier comme on pouvait. »

Olivier Krumbholz : « On revient de loin, on a été longtemps derrière… pendant la prolongation, les filles ont bien maîtrisé, elles étaient calmes, sereines, elles ont produit du beau jeu… C’est un résultat extraordinaire, ça fait plaisir de gagner dans ces conditions-là. C’est fabuleux, je suis content qu’on offre au public, une finale avec l’équipe de France, c’est une médaille, au minimum en argent, on va se remobiliser, on ne sait pas contre qui mais quoi qu’il en soit, on peut considérer que l’équipe qui a gagné ses 7 matchs, c’est quand même extraordinaire, on va tout faire pour aller encore un petit peu plus loin. »

Laura Glauser : « Cela a été difficile  mais comme je le dis depuis le début, si on veut gagner, c’est en équipe et c’est ce qu’on a encore fait ce soir. Tout le monde a amené sa pierre et voilà le résultat. Bien-sûr que sans eux (les spectateurs), cela aurait été bien plus difficile, on leur a demandé de nous encourager pendant le match, c’est très important pour nous, on n’était pas 14, pas 17 mais en fait 27 000 tous ensemble à jouer contre les Suédoises. Une finale, aux J.O, à la maison, c’est incroyable, on veut vraiment aller la chercher. »

Estelle Nze-Minko : « On est qualifié pour la finale et c’est vraiment fou parce que… la prolongation, la tension au maximum, on a été derrière pendant quasiment tout le match, on revient au meilleur moment, on a su être fortes dans nos têtes, on a été présentes quand il le fallait et parfois, cela suffit. De partager cela ensemble dans une compét’ aussi importante devant ce public, c’est trop bien. On va tranquillement regarder l’autre demie pour connaître notre adversaire de samedi mais ne vous inquiétez pas, on va tout donner. »

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Le match

 jeudi 8 août 2024

Joueurs du match

 Top Joueur
Eval : 19 | Buts : 7 | Pd : 1 | Int : 3
 Top Gardien
Eval : 19 | Arr Tot : 8 / 12 (66,7 %)

Résultats de la dernière journée

Jour.  Equ Rec  Equ Vis  Score  Stats  Date 
#13 Danemark F Suède F 30 25 10/08/2024 10:00
#13 Norvège F France F 29 21 10/08/2024 15:00

Prochaine journée

Journée  Equ Rec  Equ Vis  Date 
Aucune journée supplémentaire

Classement

Place Journée  Equipe  MJ  Vic  Nul  Déf 
1 Norvège F 6 3 3 0 0
2 France F 4 3 2 0 1
3 Danemark F 4 3 2 0 1
4 Suède F 2 3 1 0 2
5 Pays Bas F 0 1 0 0 1
6 Allemagne F 0 1 0 0 1
7 Brésil F 0 1 0 0 1
8 Hongrie F 0 1 0 0 1